Comme annoncé le 15 mai 2018 au cours d’une conférence de presse, le Collectif citoyen pour l’agro-écologie a organisé, ce 2 juin 2018, une marche-meeting dans la ville de Ouagadougou pour manifester son désaccord sur la possibilité de production en champ ouvert de niébé Bt et la présence des moustiques génétiquement modifiés au Burkina Faso. Cette marche a été l’occasion pour le collectif de remettre un mémorandum au ministère en charge de l’Agriculture.
« Nous n’avons pas besoin d’un milliard de Bill Gates, qui va intoxiquer notre santé et notre alimentation », c’est sur ces propos que le Collectif citoyen pour l’agro-écologie (CCAE) a, en ce jour 2 juin 2018, exprimé son mécontentement vis-à-vis des Organismes génétiquement modifiés (OGM) à travers une marche dans la capitale Ouagadougou.
L’objectif de cette marche-meeting, selon le CCAE, est de manifester son désaccord sur la production du niébé Bt et les expérimentations du projet Target Malaria, qui consistent en la dissémination de moustiques génétiquement modifiés dans l’environnement, afin de réduire la population de moustiques.
- Exposition certains produits bio
À entendre Ousmane Tiendrebeogo, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’agropastoral, le niébé Bt peut causer plusieurs désagréments surtout dans les champs et dans la consommation alimentaire. « Nous voulons juste rappeler aux autorités, à travers cette marche, qu’ils ont le devoir de nous protéger et non de nous exposer », a-t-il- confié.
Pour Ali Tapsoba, porte-parole du CCAE, c’est un objectif déjà acquis. Il estime qu’une telle mobilisation de la part des citoyens burkinabè pour dire non aux Organes génétiquement modifiés (OGM) est un pas en avant qui va d’office interpeller les autorités sur le désaccord de la population par rapport à la production de niébé Bt et aux expériences avec les moustiques génétiquement modifiés. « Au regard de la mobilisation très grande dans la rue de Ouagadougou pour dire non aux organismes génétiquement modifiés et au niébé Bt, nous sommes content », a affirmé le porte-parole du CCAE.
- Remise du mémorandum au ministère de l’agriculture
La marche a été marquée par la remise d’un mémorandum au ministère de l’Agriculture. A entendre Ali Tapsoba, dans ce mémorandum figurent les inquiétudes du CCAE et les impacts des organismes génétiquement modifiés. Selon le CCAE, il existerait des impacts sanitaires, écologiques, sociaux et même politiques. Aussi, ce mémorandum montre, avec des démonstrations scientifiques à l’appui, les dangers, pour la population, de l’avènement du niébé Bt.
« Cela va engendrer une dépendance des communautés de base et va grever l’économie locale parce que les multinationales qui vont mettre la toxine dans ce Bt vont contrôler la technologie et ils vont les vendre aux communautés de base », a ajouté le porte-parole du CCAE.
Notons que des délégations venues du Sénégal, du Mali, de la Cote d’Ivoire et de la France ont participé à cette marche pour dire non au niébé Bt et aux moustiques génétiquement modifiés.
Milaine Tiendrebeogo
Le Faso.net
