Actualités :: Congrès du Syndicat autonome des magistrats burkinabè : « La volonté d’en (...)

Le Syndicat autonome des magistrats burkinabè (SAMAB) tient ce vendredi 1er juin 2018 à Ouagadougou, son 12e congrès ordinaire autour du thème : « La réforme du Conseil supérieur de la magistrature : bilan et perspectives ». L’ouverture des travaux a connu la participation de plusieurs syndicats, en signe de solidarité.

Le Syndicat des magistrats burkinabè (SMB), le Syndicat burkinabè des magistrats (SBM), le Syndicat des avocats du Burkina Faso (SYNAF), le Syndicat des greffiers du Burkina (SGB) et le Syndicat national des greffiers (SYNAG), le Syndicat national des travailleurs des douanes (SYNATRAD), le Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS), le Syndicat national des enseignants-chercheurs (SYNADEC) …ont tous livré un message d’encouragement et de solidarité au SAMAB et à l’ensemble de ses membres.

« Ensemble, nous avons poussé la roue de l’histoire judiciaire de notre pays. Ce qui a conduit à la tenue des états généraux de la justice du 24 au 28 mars 2015, à l’adoption le 28 mars 2015 du Pacte national pour le renouveau de la justice et à la réforme constitutionnelle par la loi 072-2015/CNT du 5 novembre 2015, qui a consacré la déconnexion du Conseil supérieur de la magistrature du pouvoir exécutif. Autrefois assistant du garant de l’indépendance des magistrats, le Conseil supérieur de la magistrature est devenu co-gérant de l’indépendance des magistrats, toute chose qui accroît sa responsabilité dans l’ancrage et le rayonnement du pouvoir judiciaire », a relevé le secrétaire général du SMB, Christophe Compaoré.

Pilier essentiel de l’Etat de droit, le pouvoir judiciaire a besoin, pour accomplir au mieux sa mission, surtout dans un contexte post-insurrectionnel, de recouvrer toute son indépendance, poursuit le procureur général près la Cour des comptes, Christophe Compaoré.

Pour lui, malgré le cadre normatif qui régit actuellement la magistrature burkinabè, il ne faut pas occulter la nécessité de la prise de conscience par chacun de ses responsabilités. C’est en regard de tous ces points qu’il a salué la pertinence du thème de ce congrès car, de son avis, l’indépendance de la justice n’est ni une fin en soi ni un privilège accordé aux magistrats ; elle est un moyen de garantir aux justiciables l’impartialité de leurs juges (en soustrayant ceux-ci aux influences extérieures).

Pour le responsable du SNESS, le thème de cette instance du SAMAB « cadre très bien avec le contexte socio-politique » du pays où s’enchaînent des réformes profondes « à tous les niveaux, en vue d’asseoir une société empreinte de plus en plus de justice, de plus d’équité et d’égalité de tous devant les lois, qui devient de plus en plus une nécessité incontournable ».

C’est dans cet esprit également que le responsable du SYNADEC, après avoir fait une cartographie de la lutte menée par son syndicat ces dernières années, convient avec Aimé Césaire que « la vie n’est pas donnée, elle est à conquérir, à produire et à reproduire dans le travail scientifique que nous nous avons à faire et cette conquête n’est ‘‘jamais finie’’, mais simplement toujours en ‘‘voie d’éclaircissement’’ ».

Antoine Kaboré SG SAMAB

Pour sa part, le secrétaire général du SAMAB, Antoine Kaboré, retient aussi que ce congrès se déroule au moment où les Burkinabè en général, les acteurs judiciaires en particulier, réclament que la règle de droit soit au centre des actions.

« Cette période est marquée par un front social en ébullition. En effet, depuis le début de l’année, les propos du chef de l’État sur la mise à plat du système de rémunération tiennent en haleine les citoyens burkinabè, chacun allant de son interprétation, de son commentaire. Mais ne nous trompons pas, la volonté d’en découdre avec le monde syndical est là, présente. Ces velléités vont de pair avec la remise en cause des libertés syndicales avec notamment des sanctions pour des faits syndicaux ; les diverses luttes de travailleurs du public illustrent ce fait. Il appartient à tous les syndicalistes, à tous ceux épris de valeurs de lutte, de s’inscrire résolument dans le combat », a souligné Antoine Kaboré.

Pour lui, les reformes substantielles qu’a connues ces dernières années l’institution judiciaire, doivent amener les magistrats (les acteurs en général) à mesurer l’étendue de leurs responsabilités et à s’engager dans le respect de la loi.

De la droite vers la gauche : le procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Ouagadougou, Maïza Sérémé ; le secrétaire général du SBM, Moriba traoré et le secrétaire général du SMB, Christophe Compaoré.

« L’essence de la justice est de garantir le respect de la loi. De ses acteurs, l’on attend qu’ils soient les serviteurs de la loi. Etre au service de la loi, c’est appliquer résolument son contenu. Etre au service de la loi, c’est surpasser ses sentiments et ressentiments personnels pour donner sens à la règle de droit. Etre au service, c’est respecter les prérogatives légales reconnues aux autres. Etre au service de la loi, c’est garantir les droits des citoyens notamment devant les instances juridictionnelles. Vous l’aurez compris, en tant qu’acteur de la justice, en tant que représentant du pouvoir judiciaire, nous ne pouvons ignorer la loi, quoi qu’il nous en coûte », s’est appesanti le magistrat avant de soumettre : « Notre posture traduira les espérances ou le deuil de l’Etat de droit ».

Abordant le thème du congrès à proprement dit, le secrétaire général du SAMAB a indiqué que ce cadre devra permettre de passer en revue les règles relatives au fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature, de les confronter à la réalité de la justice en général et de la magistrature en particulier.

Les panélistes de la droite vers la gauche : le directeur général de Burkina info, Ismaël Ouédraogo ; la secrétaire permanente du CSM, Victoria Ouédraogo ; le modérateur Pierre Nakoulima et le secrétaire général adjoint du SAMAB Emmanuel Ouédraogo

Pour cela, les congressistes auront droit à un panel sur le thème, animé par le secrétaire général adjoint du SAMAB, conseiller à la Cour d’appel de Ouagadougou, Emmanuel Ouédraogo ; le journaliste et directeur général de la télévision Burkina Info, Ismaël Ouédraogo ; et la secrétaire permanente du Conseil supérieur de la magistrature, Victoria Ouédraogo. A la modération, Pr Pierre Nakoulima, professeur titulaire de philosophie, membre de la commission constitutionnelle. Il s’agit par-là, explique M. Kaboré, de croiser divers regards pour en sortir le meilleur pour le CSM.

Me Christophe Birba secrétaire général du SYNAF

Par reconnaissance aux organisations syndicales sœurs, Antoine Kaboré note que des moments de défis pour le monde syndical se profilent à l’horizon. « Nous sommes condamnés à lutter ensemble, vaincre ou périr », lance-t-il avant de marquer sa solidarité aux syndicats actuellement en lutte, notamment ceux du ministère de l’Économie, des Finances et du développement. « Les syndicats ont toujours gagné parce qu’ils ont toujours raison », convainc le secrétaire général du SAMAB, Antoine Kaboré.

Le congrès s’achèvera dans la soirée par des recommandations et le renouvellement de l’organe dirigeant.

Oumar L. Ouédraogo

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