Actualités :: Journée mondiale de l’hygiène menstruelle : Pour une gestion hygiénique des (...)

Après Dori en mai 2017, c’est au tour de Ouagadougou d’abriter la célébration de la deuxième édition de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, ce lundi 28 mai 2018. Le lycée Nelson-Mandela a servi de cadre à cette importante activité qui avait pour marraine le ministre en charge de la Femme, Marie Laurence Ilboudo/Marchall. « Plus aucune barrière, donnons aux femmes et aux filles les moyens pour une bonne hygiène menstruelle », tel est le thème de la présente édition organisée par la Direction de la promotion de l’éducation inclusive des filles et du genre, avec l’appui technique et financier de l’UNICEF.

Âgées entre 10 et 16 ans, des filles se retrouvent dans le corps d’une femme. Elles abordent cette phase importante de leur vie avec beaucoup d’appréhension car ni l’école, ni les parents ne leur offrent l’accompagnement nécessaire. Face à cette situation et en tenant compte de l’inadaptation des infrastructures d’eau, d’hygiène et d’assainissement, la célébration de la Journée mondiale de l’hygiène des menstrues 2018 entend rompre le silence autour des menstrues et faire prendre conscience que leur bonne gestion peut permettre aux femmes et aux jeunes filles d’atteindre leur plein potentiel. Dans son mot de bienvenu, le 4e adjoint au maire a pris l’engagement solennel d’accompagner les actions de promotion de la Gestion hygiénique des menstrues (GHM) dans les établissements pour réduire les effets de cette problématique longtemps négligée.

A en croire la représentante résidente de l’UNICEF, l’apparition des menstrues à d’énormes conséquences sur les activités pédagogiques des filles à l’école, estimant qu’une fille sur dix en Afrique sub-saharienne manque l’école pendant ses règles. A ce titre, une étude menée au Burkina Faso et au Niger en 2013 révèle que 83% des filles, lorsqu’elles ont leurs règles, participent moins aux cours, et 21% sont absentes de l’école. « C’est très grave. Une semaine par mois. Toute l’année, ça représente un temps scolaire manqué qui est très important », s’inquiète Dr Anne Vincent.
Toujours selon l’étude, environ 80% des filles sont stressées et ressentent la peur de l’école pendant leurs règles et 90% environ n’ont pas la possibilité de se changer à l’école.

« Aujourd’hui, je suis heureuse de voir que le Ministère de l’éducation nationale et l’alphabétisation (MENA) a pris à bras-le-corps ce phénomène pour permettre à ces filles de pouvoir continuer leur scolarité en étant en règles », se réjouit le ministre en charge de la Femme, qui n’a pas hésité une seconde à venir appuyer l’évènement organisé par le MENA à travers la Direction de la promotion de l’éducation inclusive des filles et du genre et avec l’appui technique et financier de l’UNICEF. « Zéro cas d’absentéisme pendant les menstrues à l’école », tel est son vœu le plus ardent.

Pour y arriver, des efforts doivent être fournis à tous les niveaux. « (…) Il faut qu’ensemble, avec les parents d’élèves, professeurs, élèves, nous puissions voir comment nous pouvons améliorer les acquis que l’Etat nous a donnés », a-t-elle soutenu. A l’adresse des écolières, Marie Laurence Ilboudo/Marchall dira ceci : « (…) Il y a des filles dans les écoles. Elles savent qu’elles ont un besoin de salle. Elles peuvent identifier deux ou trois salles. Demander l’aménagement de ses salles, prendre la clé et la confier à la surveillance ou à l’administration. Quand elles en ont besoin, elles viennent, elles ouvrent, elles se changent et elles partent. C’est une question d’organisation et de détermination … ».

La représentante résidente de l’UNICEF, de son côté, exhorte les parents à briser les barrières en parlant à leurs filles de ce que sont « les règles », les « premières règles » en particulier, qui sont toujours un peu inquiétantes, et ce que cela représente dans le cycle de la reproduction. « Pour cela, il nous faut éduquer les adultes, les enfants en particulier les garçons, parce que ce sont ceux qui se moquent des filles. Ils faut qu’ils comprennent bien que c’est un phénomène naturel et qu’ils n’ont aucune raison de se moquer ». Mais qu’à cela ne tienne, l’institution a mis en place un ensemble d’interventions autour des projets Eau, hygiène et assainissement pour les filles à l’école (WinS for girls).

« Nous avons soutenu le MENA dans un projet touchant 100 établissements scolaires du Sahel, des Cascades, des Hauts-Bassins. Dans ses écoles, nous avons d’abord mis en place des kits d’hygiène au niveau des infirmeries, de façon à ce que les filles aient accès à des moyens de protection qui sont réutilisables, lavables, sains et sûrs, surtout de façon à ce qu’elles n’aient pas de problèmes de taches qui leur font tant peur », a confié Dr Anne Vincent. Au total, 51 150 élèves dont 24 070 filles ont été touchées.

Outre cela, des infrastructures d’eau, d’hygiène et d’assainissement ont été développées. Les motivations ? « Les filles vous dirons ok, je sais que je dois me changer toutes les quatre heures, mais où je vais pour me changer ? S’il n’y a pas de latrines, de toilettes qui sont réservées aux filles, s’il n’y a pas d’endroit pour se laver les mains avant et après qu’on se change ? ». Soulignons que ce projet pilote sur la gestion hygiénique des menstrues a été mené en 2017. L’espoir pour la cheffe de file des PTF est de voir son élargissement à toutes les écoles du Burkina Faso. Certes, c’est un gros investissement, mais elle estime que la réussite de ces 100 écoles peut attirer d’autres partenaires qui vont les aider à passer à l’échelle supérieure.

Au cours de la célébration, cinq établissements ont reçu des kits d’hygiène. Il s’agit notamment du lycée Bambata, du lycée professionnel des métiers et de la mode vestimentaire, du lycée Wendpouiré de Saaba, du lycée Nelson-Mandela et de l’école primaire publique de Wayalghin D.

Aïssata Laure G. Sidibé
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