Sur les 94 agents que compte le Guichet unique du foncier de Ouagadougou, quinze ont été réquisitionnés pour assurer la continuité des services. Plus de 24 heures après le début de la grève de 120 heures de la coordination des syndicats du Ministère de l’économie, des finances et du développement (MINEFID), quel constat fait-on dans les structures dudit ministère ?
« Comme tout mouvement, il y a un impact, mais nous arrivons à assurer la continuité des services (…). Les payements se poursuivent, les dépôts de dossiers se font toujours. Généralement, nous avons trois équipes terrain, mais au regard de la situation, nous avons une seule équipe aujourd’hui », a noté Ousmane Zoungrana, directeur du Guichet unique du foncier de Ouagadougou.
Le peu que l’on puisse dire, en cette matinée du 22 mai, le Guichet unique du foncier (GUF) de Ouagadougou ne connaît pas son affluence des grands jours. Si des guichets sont ouverts ce matin, cette structure généralement bondée de monde présentait des chaises vides, aux environs de 10h.
- Ousmane Zoungrana, directeur du Guichet unique du foncier de Ouagadougou
François de Salles Bado, Burkinabè vivant à l’étranger, profite de son passage au pays pour obtenir son permis urbain d’habiter dont la demande date de 2016 . « Hier, je suis passé aux environs de 14h, mais il n’y avait personne. Je suis encore de passage ce matin, mais il n’y a personne pour répondre à mes préoccupations. Certains agents sont présents, mais ils ne sont pas en mesure de s’occuper de ce genre de dossier », a-t-il déploré.
Séni Ouédraogo, en service à l’étude de Me Hervé Kaboré (notaire à Ouaga), confie : « Certains agents présents ont refusé de prendre mes dossiers, sous prétexte qu’ils ne travaillent pas. Pour ce qui est du payement, j’ai pu le faire. Je trouve que ça ne sert pas d’effectuer le payement, s’il est impossible de déposer les dossiers ».
Assis sous un hangar, face à l’entrée principale, Drissa Sibiri, secrétaire général de la sous-section du Syndicat national des agents des impôts et des domaines (SNAID) du Guichet unique du foncier, que nous avons rencontré sur les lieux, a pour sa part soutenu qu’il n’existe pas de service minimum. « (…) Le service fonctionne à peine. Il y a quelques collègues (stagiaires) qui ont été réquisitionnés, mais ça ne porte pas le message véhiculé par l’administration.
Nous travaillons en synergie. Un seul individu ne peut pas faire le travail d’une chaîne. Nos responsables tentent de vous faire croire que tout fonctionne à merveille, mais en réalité, ce n’est pas vrai », a-t-il laissé entendre. Puis de poursuivre : « Ils ont fait croire aux usagers que le guichet est fonctionnel. C’est ainsi que certains viennent pour poursuivre les formalités d’acquisition de leurs parcelles (…) ».
« En réalité, in n’y a pas de service minimum »
A la Direction du Centre des impôts de Signonghin, on se croirait un jour férié. Même le parkeur est absent des lieux. Si les portes du bâtiment restent ouvertes, un tour des guichets nous permet de constater que la quasi-totalité des guichets sont fermés. Urbain Hien, le délégué général de la sous-section SNAID DGI Ouaga 3, qui se trouvait sur les lieux, affirme : « Ici, il n’y a pas de service minimum. L’ensemble des collègues ont compris le bien-fondé de la grève.
Raison pour laquelle ils ont adhéré entièrement. Parlant de service minimum, ça m’étonne, parce que le mot d’ordre a été donné de ne pas suivre les autorités dans leur forfaiture », a-t-il lancé. Puis d’asséner : « Nous sommes là pour défendre notre plateforme minimale et nous utilisons tous les moyens pour y parvenir. Depuis hier, aucun usager n’a été satisfait, même ceux qui viennent pour des renseignements ».
Nicole Ouédraogo
Lefaso.net
