Les résidants des zones nouvellement loties du secteur n° 17 de l’arrondissement de Boulmiougou ont organisé, mardi 05 juillet 2005 dans la matinée, une marche de protestation contre les mesures d’attribution prises par les responsables de ladite commission.
Selon certains d’entre eux, de nombreuses irrégularités sont apparues au cours des attributions qui devaient concerner environ 400 personnes.
Nous voulons nos parcelles ou restituez-nous notre argent ». Ces slogans sont lancés par les marcheurs qui avaient pris d’assaut l’entrée de la mairie de Boulmiougou.
Ils ont été accueillis par un cordon des forces de l’ordre venus en renfort à leurs collègues chargés d’assurer la sécurité du personnel et du local.
Les marcheurs visiblement excités, tenaient des cailloux à la main et scandaient à l’endroit de tout passant : « On nous a souvent tourné en bourriques, mais cette fois-ci, nous sommes à bout de patience.
Nos parcelles ou notre argent ; De plus, nos habitations ont été détruites pour les tracées de voies, nous nous retrouvons sans abri en ce début d’hivernage ».
Ces propos tenus par les manifestants, expliquent la situation de ces sans-abri, qui voulaient en découdre avec les autorités municipales de l’arrondissement.
Certains parmi eux ont accepté de s’exprimer sur les faits qui ont conduit à l’organisation de cette marche
La vieille Tiga, une veuve sexagénaire, s’est dite indignée par ce problème de lotissement à Boulmiougou.
« J’ai payé 75 000 F sur l’économie de la vente de sable que je rassemble quotidiennement pour subvenir aux besoins de ma famille.
Mes murs ont été rasés, et il ne me reste que ma maison qui ne sera pas non plus épargnée.
Tout ce que je demande, c’est un toit pour m’abriter avec mes enfants en ce début d’hivernage ».
Pascal Kaboré, également résidant :
« Il y a eu beaucoup d’anomalies dans les attributions.
Nous avons été priés de déguerpir parce que nos parcelles étaient réservées pour l’emplacement d’une église.
On a promis de nous réinstaller dans d’autres zones, mais depuis ce temps, plus rien n’a été fait ».
Derra Zakaria, porte-parole des marcheurs : « Les raisons de cette marche de protestation tournent autour du problème de lotissement. Depuis le 15 avril, de nombreuses irrégularités ont été constatées dans les attributions. Les membres de la commission d’attribution installés à la mairie, ont laissé entendre, qu’un projet d’électrification par la SONABEL était en cours de réalisation et que notre zone était concernée. Pour ne pas rater cette occasion, les autorités municipales nous ont supplier de laisser agir. Nombreux parmi nous qui détenaient des numéros n’ont pas bénéficié de parcelle jusque-là. On nous a tournés en rond et nous sommes excédés, c’est pourquoi nous manifestons » , a-t-il déclaré.
Jean Nikiéma, un autre résidant : « Je souhaite une reprise du recensement en vue d’une attribution transparente . Beaucoup parmi nous sont sans abri. Ayez pitié de nous », s’est-il exclamé.
Le premier adjoint au maire de Boulmiougou qui a reçu les représentants des manifestants a promis de trouver des solutions à cette situation,.
Il s’est cependant refusé à toute déclaration.
Privat OUEDRAOGO
Sidwaya
