Actualités :: Les nouvelles formes d’esclavage au Faso : Le travail des enfants en pôle (...)

Deux professeurs de l’Université de Ouagadougou ont animé jeudi 30 juin 2005, une conférence-débat sur les nouvelles formes d’esclavage au Burkina Faso. Ladite conférence-débat a eu lieu à la Commission nationale pour l’UNESCO.

Monsieur Eric Bénon et Maurice Bazémo sont les deux conférenciers du thème :»Les nouvelles formes d’esclavage au Burkine Faso » avec comme modérateur, le journaliste Germain Nama. C’est un public en majorité étudiant qui a suivi la conférence. L’objectif de la rencontre était de mieux faire découvrir la notion d’esclavage et d’envisager des pistes de lutte « contre ces pratiques qui constituent une négation de la dignité humaine et un frein au développement ».

L’esclavage dira M. Bazémo, est un terme qui, par essence, évoque le barbarisme en opposition à la civilisation. Et de se demander pourquoi une pratique sociale initiée depuis l’Antiquité persiste jusqu’au 21e siècle.

L’histoire rappelle qu’il a été aboli en 1848.

Les deux conférenciers ont, tour à tour, parlé de l’esclavage précolonial, ses causes, les nouvelles formes d’esclavage, leurs similitudes, les principales formes observées au Burkina Faso.

Pour M. Bazémo, spécialiste de la question, les causes de l’esclavage précolonial sont de quatre ordres : la mosaïque ethnique, c’est-à-dire que du fait de la diversité ethnique, on a assisté à des regards conflictuels dans la société ; la seconde raison est liée à l’Islam, la 3e aux cataclysmes écologiques ( les invasions acridiennes qui ont provoqué des famines conduisant à la nécessité de vendre des esclaves pour survivre) ; enfin, la détérioration des conditions économiques de vie. L’esclavage précolonial qui se rapporte à la traite négrière et aux formes qu’ont donné à voir la Grèce et Rome est ce qu’on appelle l’esclavage institutionnalisée qui a été aboli en 1848. Celle observée aujourd’hui est dite clandestine. Les formes les plus en vue sont le travail forcé ( celui des enfants), le mariage forcé, l’esclavage domestique, le proxénétisme.

La forme qui retient le plus l’attention est celle du travail des enfants. Les statistiques de l’Organisation internationale du travail (O.I.T.) notent que 51,1% d’enfants ayant un âge compris entre 10 et 14 ans sont dans ce cas. Ce qui place le Burkina Faso au 2e rang après le Mali avec 54,5%.

Les conférenciers ont cependant noté qu’il faut observer deux types de travail des enfants : celui qui conduit à son épanouissement et à l’opposé, celui intolérable qui conduit à des nuisances. Les similitudes de ces nouvelles formes avec l’ancienne sont à noter à quatre niveaux : l’existence de réseaux d’approvisionnement. Dans le cas du trafic d’enfants, il y a les flux internes ( ceux qui drainent les enfants des campagnes vers les centres urbains) et les flux transfrontaliers.

La deuxième similitude est liée à la dissociation entre les lieux de prélèvement et l’exploitation des esclaves. Quant aux différences, elles ont trait d’abord au fait que l’arsenal idéologique a changé en ce sens que les justifications d’ordre économique sont avancées en lieu et place des justifications raciales et religieuses. Pour les deux conférences, ce qu’il faut retenir, c’est que manifestement, on ne peut pas envisager raisonnablement dans les conditions actuelles de développement de nos pays, un degré zéro du phénomène.

Ils observent également qu’il y a une prise de conscience relativement faible du phénomène. Pour résorber le problème, il y a lieu d’avoir une réelle politique d’emploi, de donner une législation suffisante au travail, redonner au concept de travail toute sa définition morale (car même les prostituées se donnent le luxe de dire qu’elles vont travailler) ; enfin, prendre des mesures répressives suffisamment dissuasives.

Ismaël BICABA (bicaba@yahoo.fr)
Sidwaya

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