Actualités :: Docteur Christophe Longuet : "Le vaccin contre le Sida n’est pas pour (...)

Arrivé au Burkina en fin juin dans le cadre de la cérémonie de remise de prix des diplômes interuniversitaires sur le Sida, le Dr Christophe Longuet est le responsable médical Afrique, produits VIH/Sida. Il nous parle dans cet entretien, du travail de son laboratoire dans la lutte contre le Sida, de la nécessité de la formation des médecins et des agents de santé et surtout, de la question du vaccin anti-Sida.

Sidwaya (S.) : Vous êtes le responsable médical Afrique, produits VIH/Sida, parlez nous de votre visite au Burkina ?

Docteur Christophe Longuet (Dr C.L.) : Je suis là dans le cadre de la cérémonie de clôture du diplôme interuniversitaire sur le Sida de Ouagadougou qui est un diplôme régional, francophone permettant l’extension de la prise en charge du VIH/Sida dans toute la sous-région. Cette initiative est soutenue par notre laboratoire Merck Sharp & Dohme Interpharma (MSD) qui est très regardant sur la qualité des traitements antirétroviraux (ARV).

Nous sommes également positionné sur la formation des médecins (formation des formateurs) et des agents de santé. Cette année, nous avons proposé des prix MSD aux meilleurs éléments dudit diplôme, notamment le prix MSD. Il s’agit du financement d’une conférence africaine sur le Sida qui aura lieu au Nigeria d’ici à la fin de l’année 2005. Nous financerons la totalité des frais du major de la promotion. Nous mettons aussi à leur disposition (les meilleurs éléments) nos trois premiers documents pédagogiques pour leur pratique médicale. Pour remercier l’ensemble des acteurs de ce diplôme, nous avons financé la cérémonie de gala du vendredi 25 juin 2005.

S. : En dehors de ce soutien à la formation, que fait MSD pour soutenir les malades du Sida ?

Dr C.L. : Le premier engagement de MSD en matière de lutte contre le VIH/Sida, c’est la recherche, c’est mettre sur le marché des médicaments nouveaux de plus en plus performants, et travailler avec acharnement dans la recherche pour découvrir un vaccin contre le Sida. Nous avons des programmes de soutien dans les pays en développement. Nous avons en 2000, lancé un, dénommé African comprehensive HIV/Aids program (ACHAP) au Botswana où la Fondation Merck s’est associée à celle de Bill Gate et le gouvernement pour fournir des traitements gratuits dans le domaine du Sida. C’est le plus gros programme du secteur public en Afrique. Grâce à cette collaboration, les deux fondations (Merck et Bill Gate) ont donné au Botswana, 100 millions de dollars pour faire de la prévention, de l’éducation en matière de Sida, pour améliorer, les tests de laboratoire et les traitements antirétroviraux. De nos jours, ce programme complet a permis à 35 mille personnes au Botswana de bénéficier gratuitement du traitement antirétroviral. La question qui reste, c’est la capacité d’absorption des fonds mis par le PEPFAR (president emergency plan for Aids relief) le Fonds mondial et américain au niveau mondial pour la lutte contre le Sida. Est-ce qu’il y a des gens capables de prescrire les antirétroviraux qui sied aux malades, existent-t-il des structures capables de recevoir les malades, et des laboratoires pour les dépistages ?

Nous sommes en train, par notre expertise, d’aider les pays à mettre sur pied ces programmes d’amélioration de l’accès aux soins.

S. Les antirétroviraux ont des effets secondaires, votre laboratoire y pense-t-il pour mettre très bientôt des ARV sans effets secondaires ? A quand le premier essai de votre vaccin ?

Dr C.L. : Les effets secondaires constituent de vrais problèmes pour les malades que ce soit en Afrique, en Europe ou aux Etats-Unis. Les traitements efficaces ont effectivement des effets indésirables pour les malades du Sida. Mais cela est aussi valable dans les autres domaines thérapeutiques, car un médicament ne se prescrit pas comme on le fait pour un produit alimentaire. Ce sont des produits qui s’utilisent avec précaution sur demande d’experts. C’est pour cette raison que nous avons besoin de former les médecins et agents de santé. Il faut être assez prudents dans l’utilisation de ces médicaments afin que les bénéfices soient plus importants que les vices. Dans ce domaine, les industries pharmaceutiques travaillent à rechercher de nouveaux médicaments avec moins d’effets indésirables. C’est un défi que nous comptons (quand bien ce n’est pas facile) relever.

Concernant le vaccin, les essais faits sur les singes sont déjà concluants. Aujourd’hui, il n’y a pas de vaccin qui permet d’empêcher l’infection. Nous avons plutôt un candidat-vaccin qui empêche la progression de la maladie. Nous sommes plus dans la phase de prévention secondaire que celle primaire, c’est-à-dire empêcher l’infection. Ces essais sont actuellement passés en étude phase II chez l’homme notamment aux Etats-Unis et dans des pays comme l’Afrique du Sud.

Alors la route est longue, le vaccin contre le Sida n’est pas pour demain, soyons honnêtes il y a beaucoup de défis à relever pour que ce vaccin soit sur le marché. Il y a des problèmes scientifiques à régler encore.

S. Quels sont vos rapports particuliers avec l’Afrique ?

Dr C.L. : Parmi les médicaments, il y a des molécules originales et celles génériques. Notre molécule originale appelée STOCRIN 600 mg est présentement moins chère que les génériques de la même molécule. La plupart des projets (Fonds mondial, PEPFAR) font appel à notre molécule. Nous avons alors une grosse demande en Afrique par rapport à cette molécule qui est une des molécules la plus utilisée dans le monde.

S. ...et avec le Burkina ?

Dr C.L. : Nous avons développé un partenariat : "L’initiative accélérer l’accès aux produits par les malades du Sida" avec les pays africains depuis 2002 qui consiste pour notre laboratoire, à ne plus faire de profit sur les ARV et de baisser les prix de 90% par rapport à la France et aux USA. Plusieurs pays africains dont le Burkina, ont adhéré à cette initiative. Nous avons aussi de bons rapports avec la Centrale d’achat de médicaments essentiellement génériques.

Propos recueillis Aline Verlaine KABORE
Sidwaya

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