Le président Blaise Compaoré, premier responsable du Conseil national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (CNLS-IST), après les travaux de la session extraordinaire, donne son point de vue.
Ce qui est important, c’est qu’un document de ce genre reste avant tout une volonté, une vision. Contre cette maladie, nous nous sommes rendus compte les années passées, qu’il faut de l’action, qu’il faut du concret. C’est pour cela que j’espère que nous allons nous retrouver les jours à venir surtout pour baliser la route, pour éclairer la voie que nous allons prendre. Nous bien sûr, avec les partenaires, les associations, les communautés qui partagent notre idéal de combattre ce fléau. Nous devons nous retrouver pour faire en sorte que cette vision se concrétise sur le terrain dans l’intérêt de nos populations.
A notre niveau, nous allons très rapidement au mois de juillet 2005, organiser une rencontre du bureau exécutif pour réfléchir sur la manière dont nous allons préparer le plan opérationnel. Nous allons aussi préparer la réunion de la table ronde des bailleurs de fonds qui, bien sûr, encore nous amenera à réfléchir sur le comment maximiser davantage le budget de notre cadre stratégique.
Mais je pense que des préoccupations qui ont été soulevées ici, la prise en charge globale reste une question capitale.
Le premier vice-président du CNLS-IST, le ministre de la Santé, va d’ores et déjà rassembler l’ensemble des acteurs pour réfléchir sur la manière dont nous pouvons accéder et élargir cette prise en charge qui reste, je crois, une revendication à la fois légitime mais réelle sur le terrain. C’est dire que nous devons aller vers des actions concrètes tout en restant vigilants sur la prévention et la sensibilisation. Car une pandémie de ce genre, pour être contrée, a besoin d’une mobilisation sociale très large. Je me réjouis que le cadre actuel ait élargi le nombre d’acteurs, responsabilisé davantage notre nation. Je ne doute pas que sur la base des éléments de ce document que nous avons adopté, nous allons pouvoir agir encore mieux et plus utilement dans la lutte contre le VIH-Sida.
Je renouvelle mes remerciements pour votre engagement et salue la présence effective et la participation active de nos partenaires au développement qui nous ont réaffirmé ici leur solidarité avec notre nation et leur détermination à rester à nos côtés dans cette lutte certes difficile et complexe mais pour laquelle notre génération n’a pas d’autre choix. Je pense que nous devons rester mobilisés et convaincus que cette mobilisation portera des fruits.
Je souhaite que nous commencions à partager avec d’autres peuples, nos expériences car dans cette lutte, autant on a besoin de donner autant on a besoin de recevoir.
Charles OUEDRAOGO
Des conclusions importantes
La session extraordinaire du Conseil national de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles ( CNLS-IST) a clos ses travaux, jeudi 30 juin 2005.
Elle a abouti à un communiqué final avec des conclusions importantes.
Examinant le document soumis à l’attention de la session extraordinaire, le CNLS-IST a relevé que l’accent est mis sur les points suivants :
la prise en charge médicale ;
la promotion du conseil-dépistage ;
la protection et le soutien aux groupes spécifiques, particulièrement les OEV ;
le renforcement de la lutte contre les pratiques stigmatisantes et discriminatoires ;
le renforcement du suivi-évaluation
Les actions à mettre en œuvre sont organisées autour de cinq axes stratégiques comprenant trente huit actions prioritaires et cinq secteurs d’invention.
Sur le plan institutionnel, les innovations du cadre portent sur la restructuration du conseil et de son bureau ainsi que la création :
des conseils régionaux de lutte contre le SIDA ;
des comités de gestion financière du Programme national de lutte contre le VIH/SIDA et les IST ;
de l’unité centrale de planification et de suivi-évaluation ;
du département chargé des entités territoriales ;
Au terme des échanges, les intervenants ont salué l’engagement personnel du Chef de l’Etat, la qualité des communications qui leur ont été présentées, et félicité le gouvernement et le SP/CNLS-IST pour sa diligence dans la rédaction et la qualité du document.
Au nombre des préoccupations soulevées par les participants, figurent les points suivants :
Sur le plan institutionnel :
1) la composition du bureau du CNLS-IST ;
2) l’ancrage institutionnel des CMLS ;
3) le renforcement de la contribution du budget de l’Etat dans le financement de la lutte contre le VIH-SIDA.
Sur le plan stratégique :
1) le financement du CSLS 2006-2010 notamment la capacité de mobilisation et d’absorp,tion ;
2) la nécessité de rédiger un manuel d’opérationnalisation du CSLS 2006-2010
3) le renforcement de la description de certaines stratégies relevées dans le document telles que la stigmatisation et la discrimination, le renforcement des interventions ciblées, la prise en compte des groupes spécifiques vulnérables, le rôle et la responsabilité du ministère chargé de l’action sociale dans la protection et la prise en charge globale, la promotion de la recherche et la prise en compte effective de la dimension VIH/SIDA dans le système éducatif ;
4) l’opérationnalisation du système de suivi -évaluation ;
5) la contribution du monde communautaire dans la prise en charge médicale ;
6) la documentation sur les meilleures pratiques en matière de lutte contre le VIH/SIDA et les IST et leur diffusion à l’échelle internationale ;
7) l’engagement du secteur privé dans le financement de la lutte contre le VIH/SIDA et les IST.
Le Conseil, après des échanges enrichissants, a procédé à l’adoption du nouveau cadre stratégique.
En conclusion des travaux, le président du Conseil a insisté sur la nécessité de :
considérer le budget comme une indication devant servir de base pour l’élaboration du plan opérationnel et l’organisation de la table ronde ;
développer les échanges avec les partenaires pour mieux orienter la structuration du budget ;
engager rapidement des réflexions pour la mise en place d’un mécanisme efficient pour la prise en charge médicale impliquant les acteurs du monde communautaire ;
développer des actions en vue de lever les goulots d’étranglement liés à la faible absorption des ressources ; - élaborer, dans un bref délai, le document d’opérationnalisation du CSLS 2006-2010 avant la tenue de la table ronde des bailleurs de fonds ; -engager, en concertation avec tous les partenaires techniques et financiers et la société civile, une réflexion sur l’harmonisation et l’allègement des procédures en vue d’améliorer la capacité d’absorption des financements ;
envisager l’éventualité d’une contribution plus grande de l’Etat au financement des activités de lutte contre le VIH-SIDA et les IST, tenant compte des possibilités offertes par l’annulation de la dette.
Fait à Ouagadougou, le 30 juin 2005
Le CNLS-IST
