Actualités :: Forum régional sur l’éducation pour tous : L’Afrique évalue ses chances à (...)

Cinq ans après leurs engagements à œuvrer pour l’éducation pour tous (EPT) d’ici à 2015, les pays africains se sont retrouvés du 13 au 15 juin 2005 dans la même ville de Dakar pour faire le point de leurs efforts sur le terrain.

Organisé par le Bureau régional de l’UNESCO pour l’éducation en Afrique (BREDA) avec le soutien de l’agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF), de la Banque mondiale et de la Coopération française, le forum a réuni près de 200 participants.

A dix ans de l’échéance fixée pour atteindre l’Education pour tous (EPT) en Afrique, s’il existe de réels motifs de satisfaction quant aux progrès réalisés, il n’en demeure pas moins que des inquiétudes surgissent déjà. Le nombre des enfants non scolarisés diminue certes, mais le rythme de progression des effectifs reste trop lent pour réaliser l’éducation primaire universelle d’ici à 2015. Au début des années 90, près d’un quart des enfants africains n’avaient pas accès à la première année de l’école primaire mais depuis 2000, neuf enfants sur dix empruntent le chemin de l’école. Les politiques de la gratuité de l’école ont contribué considérablement dans plusieurs pays à élever les effectifs.

En Ouganda, les effectifs ont ainsi évolué de plus de 250% en 5 ans, au Malawi de plus de 78% en 7 ans, au Lesotho de plus de 14,6% en 3 ans et de plus de 14,3% au Kenya en un an. Dans les pays francophones, le recrutement des enseignants non fonctionnaires a permis de relever les taux de scolarisation. Au Burkina Faso, la mise en œuvre du plan décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB) a permis d’amener le taux brut de scolarisation au primaire de 42,7% en 2000 à 52% en 2003/2004. Le taux d’alphabétisation étant de 28% et celui d’admission en première année, de 66% en 2003/2004.

L’arbre et la forêt

Les travaux du forum de Dakar ont abouti à l’évidence que l’arbre ne doit pas cacher la forêt dans le cheminement vers les objectifs de l’éducation pour tous. Ces objectifs au nombre de six portent sur la protection et l’éducation de la petite enfance, la scolarisation primaire universelle , l’apprentissage et les programmes d’éducation à la vie pour tous, le réhaussement des niveaux d’alphabétisation des adultes, la parité entre garçons et filles dans le primaire et le secondaire et enfin l’amélioration de la qualité de l’éducation sous tous ses aspects.

Le seul aspect des taux d’entrée dans le système éducatif ne saurait donc éclipser la réalité des abandons avant la fin du cycle primaire et du besoin d’amélioration de la qualité de l’éducation. Des études ont montré qu’en 2002/2003, 4 enfants sur 10 ne terminent toujours pas l’école primaire. La parité garçons-filles achevant le primaire reste toujours un objectif en cette année 2005 qui était une date butoir. Dans 42 pays, il a été observé un rapport de 100 garçons pour 87 filles achevant le cycle primaire.

Les disparités entre zones urbaines et zones rurales, entre riches et pauvres, restent très criantes. L’éducation primaire universelle devrait aller de pair avec la qualité et le ministre sénégalais de l’Education, Moustapha Sourang a été clair à la rencontre de Dakar : « si l’on n’accorde pas toute l’attention requise à l’amélioration de la qualité de nos systèmes éducatifs, le mouvement en faveur de l’éducation pour tous pourrait être un énorme gâchis car les résultats ne seront pas à la hauteur de ressources investies ».

Un impératif de développement.

L’amélioration de la qualité de l’éducation est un impératif de développement et pour le ministre Moustapha Sourang : « il est urgent de prendre des mesures énergiques qui assureront aux populations les plus pauvres l’accès au savoir et aux compétences nécessaires à la croissance économique, au développement social et aux progrès civiques ». Pour que l’éducation soit véritablement un moteur de développement, il faut atteindre au moins un taux de 90% d’enfants accédant et achevant un cycle primaire de qualité. Les statistiques actuelles font ressortir des difficultés pour les pays à atteindre l’objectif de l’EPT en 2015.

A la clôture du forum, les participants ont reconnu que si les tendances actuelles se maintenaient, 31 des 53 pays africains n’atteindraient pas les objectifs fixés pour 2015. Vingt cinq pays vont même rester en-dessous des 75% d’élèves achevant le cycle primaire. Les pays qui éprouvent le plus de difficultés se retrouvant en Afrique subsaharienne et plus particulièrement, dans les pays francophones. « La plupart des pays ne vont pas réaliser les objectifs de l’EPT en 2015 », a reconnu Mme Chinwe Obaji, le ministre de l’Education du Nigeria et présidente du forum régional EPT. Pour la présidente du forum, plusieurs défis restent à relever dans les domaines du Sida qui sape les systèmes éducatifs, de l’éducation des filles, du relèvement des niveaux de financement de l’éducation par les Etats.

« La communauté internationale n’a pas respecté entièrement ses engagements pour l’EPT mais nous ne devons pas oublier que l’aide ne peut pas remplacer la volonté politique et l’engagement des Etats » a prévenu Mme le ministre nigérian de l’Education. Au terme de leurs travaux, les participants ont reconnu que la poursuite des engagements sur l’EPT restait avant tout une responsabilité nationale tant du point de vue des choix des politiques éducatives que du financement du secteur.

La rencontre de Dakar a aussi pris des recommandations portant entre autre sur l’amélioration de la qualité de l’éducation, sur le recrutement et la formation des enseignants, sur l’éducation non formelle, sur le VIH/Sida, sur les technologies de l’information et la communication, sur la mobilisation des ressources et sur le renforcement du rôle institutionnnel des coordonnateurs nationaux de l’EPT.

Hamado NANA (nanahamado@yahoo.fr)
Sidwaya

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