Actualités :: Sigr-Maongo à Banhr-Wéogo : La quête de grâces divines

La cérémonie coutumière, Sigr-maongo, a eu lieu le 18 juin 2005 au parc Bangréwéogo de Ouagadougou. A l’occasion, coqs, poules et moutons ont été sacrifiés pour demander aux mânes des ancêtres une bonne saison pluvieuse.

Dans la forêt classée Bangréwéogo, nichée au cœur de Ouagadougou, le Sigr-maongo a lieu en début de chaque hivernage. C’est au chef coutumier de Toukin (quartier où se trouve la forêt) que revient le droit d’organiser cette cérémonie. Elle a lieu sur les berges droites de la rivière kugr-sêongo, qui traverse Bangréwéogo.

C’est donc le naaba Kaongo, l’actuel chef de Toukin, qui a organisé cette cérémonie qui ne date pas d’aujourd’hui, mais remonte dans la nuit des temps. Selon le Toukin-naaba, « Nous-mêmes, on est né trouvé ça. A chaque début d’hivernage, on fait ce rite pour demander la bénédiction divine, chasser les mauvais esprits pour avoir de bonnes pluies et faire de bonnes récoltes. On demande ces grâces pour le moogho en particulier et pour tout le Burkina Faso en général ».

La rivière kugr-sêongo est un lieu de culte. Et la cérémonie du sigr-maongo ne se fait pas en secret. C’est ouvert. Tout le monde peut y participer ou y assister. De ce fait, il y avait foule à Bangréwéogo ce samedi matin et beaucoup de gens tenaient, qui un coq ou une poule, qui un mouton ou un bélier. Des animaux de sacrifice qu’ils viennent offrir pour des raisons et besoins personnels.

Comme l’a dit naaba Kaongo, « Il y a des gens qui viennent demander des grâces (enfants, santé, protection divine, etc.) et il y en a d’autres qui viennent pour remercier les esprits parce que tel ou tel vœu formulé lors des cérémonies précédentes a été exaucé ».

Dans la foule, nous avons rencontré une Française, Monique Muth, archiviste à la ville de Grenoble. Elle est de passage à Ouaga pour quelques semaines sur invitation de la commune. Elle tenait un coq blanc qu’elle venait d’acheter et entendait l’offrir. « Je vais formuler des vœux pour ma famille ».

Non loin de là, voici l’ambassadeur des Pays-Bas. Lui ne tenait en laisse aucun animal à sacrifier. Il est juste « venu honorer l’invitation » faite à lui par le naaba de Toukin. « Moi je suis catholique, donc je ne crois pas à cette cérémonie. Par contre, je respecte profondément les croyances des autres ».

Naaba Kaongo nous apprendra que quand vous apportez un animal, après le sacrifice, « Les cuisses de l’animal reviennent aux sacrificateurs, les chefs coutumiers, le reste de la viande revient à vous et à votre famille ».

Selon le Pr Ouétian Bognounou, président du Conseil scientifique du parc Bangréwéogo, on a des coutumes similaires dans bien des régions du Burkina et même dans les pays voisins. « Les bois sacrés ont une importance socioculturelle qu’il faut préserver. Les gens ont une croyance qu’il faut respecter », a-t-il conclu.

San Evariste Barro
L’Observateur

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