Actualités :: Vente du tabac autour des écoles : Une situation préoccupante, selon (...)

L’Afrique contre le tabac (ACONTA) tire sur la sonnette d’alarme sur la vente du tabac autour des écoles primaires et secondaires au Burkina. Une étude menée par l’organisation à travers seize établissements de la ville de Ouagadougou et rendue publique ce jeudi, 22 septembre 2016 à Ouagadougou, a permis de montrer l’ampleur de la situation.

Selon les conférenciers, qui s’appuient sur des chiffres de l’organisation mondiale de la Santé (OMS), le tabagisme tue près de six millions de personnes par an, y compris les décès dus au « tabagisme passif » qui sont évalués à près de 600 mille personnes. 80% des décès liés au tabac sont enregistrés dans les pays en voie de développement dont le Burkina. Cette situation explique la « nécessité de disposer de statistiques fiables permettant de discréditer l’industrie du tabac aux yeux de l’opinion publique nationale et internationale ». D’où cette enquête qui a été menée entre avril et mai 2016.

Selon l’ACONTA, il s’agit d’alerter l’opinion publique nationale et internationale sur les actions de l’industrie du tabac au Burkina « qui cible délibérément et systématiquement les enfants afin de les encourager à fumer et à utiliser les produits du tabac ».

« L’industrie du tabac, bien que consciente des conséquences dévastatrices de la consommation du tabac, continue de cibler les enfants car elle est plus préoccupée par les bénéfices que par la santé publique. Elle le fait à travers l’utilisation fréquente de multiples stratégies tels que le marketing, la publicité et la promotion du tabac autour des écoles favorisant ainsi l’expérimentation et la dépendance au tabac chez les enfants », a indiqué le coordonnateur de l’ACONTA, Salif Nikiéma. Ce qui constitue pour certains enfants, une transition vers la drogue. A l’en croire, il existe des preuves palpables que l’industrie du tabac cible délibérément et systématiquement les enfants afin de les encourager à fumer et à utiliser d’autres produits du tabac.

« La consommation du tabac est connue comme cause de mortalité chez près de 50 % de ses utilisateurs. L’industrie du tabac, bien que consciente des conséquences dévastatrices de la consommation du tabac, continue de cibler les jeunes car elle est plus préoccupée par les bénéfices que par la santé publique », illustre le coordonnateur de l’ACONTA, M. Nikiéma. Pour avoir une idée sur l’ampleur de la situation, la structure a mené des enquêtes autour de seize écoles dans la capitale par une observation basée sur les points de vente et la publicité des cigarettes et autres produits du tabac dans un rayon de 100 mètres autour desdites écoles.

« Les points de vente mobile étaient le type de point de vente le plus répandu avec un total de 86 autour des seize écoles enquêtées, soit une moyenne d’environ cinq par école. (…). Il y avait 41 kiosques vendant des produits du tabac autour de quinze des seize écoles enquêtées. Il y avait un total de 18 épiceries vendant des produits du tabac autour de treize des seize écoles enquêtées. De plus, il y avait trois cafétérias vendant des produits du tabac autour de trois écoles enquêtées », note le rapport de l’ACONTA. Le rapport précise qu’il y avait 148 points de vente des produits du tabac dans un rayon de 100 mètres autour des seize écoles enquêtées. Soit une moyenne de neuf par école. Il ajoute que 81% des écoles enquêtées ont des points de vente très proches et visibles depuis leur portail. 88% des écoles enquêtées ont dans leurs environs des épiceries vendant des cigarettes dans des paquets de moins de 20 (vente en détails). Une sortie de presse organisée le même jour autour des lycées de la Jeunesse et Sainte Colette a permis de constater la situation sur le terrain. Selon des tabliers et boutiquiers interrogés, l’essentiel de la clientèle en ces lieux est constitué d’élèves. « Même si on refuse de leur vendre, ils vont aller payer ailleurs », confie-t-on au premier endroit.

Des chiffres expressifs !

Les responsables de l’enquête ont cependant souligné que les responsables des écoles concernées par l’étude ignorent l’existence de ce phénomène. La publicité de ces produits est faite, expliquent les conférenciers, de plusieurs manières autour de ces écoles et épiceries. 75% des écoles ont autour d’elles, des épiceries ayant des publicités du tabac sur leurs fenêtres et portes, 63% sur leurs murs et bâtiments. On retient également que 69% des écoles enquêtées ont autour d’elles, des parasols avec la publicité, logos et symboles de l’industrie du tabac et 50% des écoles ont dans leurs environs des publicités.

Les enquêteurs ont également relevé que, 100% des écoles enquêtées ont dans leurs environs des épiceries qui font la publicité de cigarettes, 88% des écoles enquêtes ont autour d’elles des épiceries qui exposent des produits du tabac sur le comptoir et 63% exposent des produits du tabac derrière le comptoir. 19% des écoles enquêtées ont dans leurs environs, des épiceries ayant disposé des produits du tabac avec des produits non tabagiques (bonbons, biscuits, etc.). Aussi, la signalisation « Vente interdite aux mineurs » n’est affichée dans aucune des épiceries et autres points de vente.

Faire face à la situation !

Fort de leur constat, l’ACONTA et ses partenaires recommandent l’interdiction de la vente des produits du tabac autour des établissements scolaires, la mise en application de l’interdiction de la vente des produits du tabac aux jeunes de moins 18 ans suivant l’article 23 de la loi N°040-2010/AN, promulguée par le décret N°2010-823/PRES du 25 novembre 2010 ; l’interdiction de toutes formes de publicité, promotion et parrainage de l’industrie du tabac au Burkina ; l’interdiction d’exposition des produits du tabac dans les points de vente ; l’interdiction de la vente de cigarettes à l’unité et en paquets de moins de 20 suivant l’article 25 de la loi N°040-2010/AN, promulguée par le décret N°2010-823/PRES du 25 novembre 2010. L’organisation recommande également l’introduction dans la loi d’une provision pour l’affichage de la mention « Vente interdite aux mineurs » dans tous les points de vente et la prévention de l’ingérence de l’industrie du tabac dans les politiques de lutte contre le tabagisme ainsi que dans la mise en œuvre des programmes. L’ACONTA recommande enfin également de soutenir les efforts de la société civile afin qu’elle puisse contribuer à l’adoption et à la mise en œuvre des politiques efficaces de lutte antitabac.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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