La cité universitaire de la Patte d’oie a connu une atmosphère électrique hier dans la soirée, entre étudiants, au sujet de l’installation d’une section ANEB. Alertés aux environs de 17 heures, nous nous sommes rendus sur les lieux pour constater les faits. Chronique d’une "bagarre" entre étudiants...
Jeudi 5 mai 2005 vers 17 heures, un coup de fil anonyme nous informe que la cité universitaire de la Patte d’oie, est en "ébullition".
Dès notre arrivée, la première image qui nous frappe, ce sont les badauds attroupés devant le portail. A l’intérieur de la cour, deux groupes bien distincts dont certains armés de gros bâtons se menaçaient. La première personne que nous abordons nous lâche : "ce sont des étudiants qui s’opposent entre eux.." " C’est Sidwaya ?", nous demande un jeune homme.
Lorsque nous lui répondons, il nous dit que c’est lui l’auteur du coup de fil. Il nous conduit vers un autre étudiant. "C’est l’ANEB qui a décidé d’installer des corporations dans les cités universitaires. Ils sont là depuis ce matin..." nous informe notre nouvel interlocuteur du nom de Drissa Jean-François Nignan.
Selon lui, les militants ANEB étaient environ une dizaine à arriver pendant que les résidents étaient en assemblée générale. Devant le refus de ces derniers de les laisser agir ainsi dans leur centre d’hébergement, ils auraient appelé du renfort. Le groupe dépassait très largement la dizaine quand nous sommes arrivés. "Ils sont rentrés avec des machettes, des marteaux...", soutient notre interlocuteur, ancien délégué des résidents de la cité.
Dans le camp adverse, le responsable du groupe, Oumarou Ebié, délégué général de l’UFR/SEA, nous confirme les propos de l’ancien délégué des résidents de la cité. "Nous sommes venus installer une corporation de l’ANEB dans la cité. Les textes nous l’autorisent. C’est pourquoi nous avons décidé d’en installer dans les cités. Le meneur du groupe n’est même plus étudiant. Il s’appelle Oxam" (il nous le désigne), fait remarquer Oumarou Ebié.
Mais tous les résidents veulent-ils vraiment de cette corporation ? Avons-nous demandé ? "Bien sûr que oui. C’est seulement un groupuscule qui s’y oppose...Ils ont d’ailleurs fait venir les voyous du quartier. Voyez, ils sont armés de bâtons. Ils ont fermé le portail et ils nous empêchent de sortir...", dit-il. Le portail était effectivement fermé et certains armés de leurs bâtons y veillaient et filtraient les entrées et les sorties.
Du côté des résidents, on réfute ces propos. Le nommé Oxam, qui s’appelle Souleymane Traoré (c’est ce qu’il nous a dit), soutient qu’il est bel et bien étudiant et résident de la cité. Il nous explique que dans chaque cité, les étudiants sont organisés en association pour mener des activités culturelles et recréatives. "Chaque année nous désignons des responsables qui nous représentent devant l’administration. Nous avons mis un bureau en place dont je suis membre et malheureusement avec d’autres membres militants de l’ANEB.
Ce sont ces responsables qui ont décidé de la mise en place de la corporation et ils ont fait venir leurs camarades de l’extérieur. Nous avons quand même une vie privée et puis ils violent les textes en installant des corporations dans les cités...", s’insurge celui-ci. Il nie en tout cas les propos d’Oumarou Ebié qui disent qu’ils ont appelé des "loubards" du quartier en soutien pour empêcher les militants ANEB venus de l’extérieur de sortir. "Nous ne voulons pas céder à la provocation. S’ils veulent l’affrontement, nous serons obligés de nous défendre.
D’ailleurs nous n’empêchons personne de sortir. Nous sommes obligés de fouiller tous ceux qui entrent puisqu’ils viennent avec des armes. Nous avons découvert 3 machettes et des marteaux cachés à l’intérieur de la cité...", note Souleymane Traoré. L’atmosphère était électrique lorsque nous quittions la cité aux environs de 18 heures.
Etienne NASSA (nassa_parate@yahoo.fr)
Sidwaya
