Actualités :: Coopération interuniversitaire : L’Université des Antilles et de la Guyane et (...)

Une délégation de l’Université des Antilles et de la Guyane, composée des Prs Alain Arconte, président, Maurice Burac, vice-président chargé de la coopération internationale et Ouaseynou Nakoulima, doyen de la faculté des Sciences Exactes et Naturelles de l’Université des Antilles et de la Guyane vient de séjourner du I9 au 26 mars 2005 à Ouagadougou.

Objectif de cette mission : s’imprégner de l’expérience de l ’UO afin de renforcer l’amitié et jeter les bases d’une coopération fructueuse entre les deux institutions de recherche et d’enseignement supérieur.

Au terme de leur séjour qui leur a permis de faire un tour d’horizon de l’Université de Ouagadougou, les membres de la délégation de l’UAG ont eu une séance de travail avec le Pr Joseph Paré, président de l’UO, en présence du Pr François René Tall, vice-président chargé de la recherche et de [a coopération internationale, de Monsieur Yacouba Zerbo, directeur de la coopération universitaire ainsi que des directeurs des UFR/ LAC - SH et SEA. Il s’est agi, au cours de la rencontre, de dégager les pistes de coopération possible dans la perspective de leur matérialisation par la signature d’une convention de coopération dans des domaines aussi divers que variés, ceci au bénéfice des deux partenaires.

Le directeur de la coopération universitaire, faisant le point des différentes rencontres avec les responsables des structures de l’Université de Ouagadougou, a identifié plusieurs similitudes entre l’Université des Antilles et de la Guyane (UAG répartie entre la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane) et celle de Ouagadougou et identifié des domaines de coopération. Dans une brève présentation de l’UO et de ses grands chantiers, M. Zerbo a énuméré, entre autres, le parachèvement de la refondation, la professionnalisation, la mise en œuvre du plan stratégique quinquennal 2005-2009, la création éventuelle d’une police universitaire, l’insuffisance des moyens financiers, la pléthore d’étudiants, la gestion des TD et de salles de cours.

La partie antillaise s’est surtout intéressée aux possibilités scientifiques et techniques qu’offre l’UO et compte de ce fait, pouvoir s’en inspirer notamment en ce qui concerne le Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) dans les domaines telles que : Sida, environnement, traitement des déchets, le diplôme en éducation des adultes, le centre d’expertise et de recherche africain sur les médias ... Dans le même ordre d’idée, elle se dit disposée à travailler avec I’UO au développement et à la dynamisation des licences professionnelles.

Les deux parties entendent également étendre leur champ d’actions à l’instauration du système LMD (Licence, Master Doctorat) ou système 3 -5 -8. L’UAG, qui a déjà une grande expérience en la matière, compte adopter ce système à partir de septembre 2006 et promet d’aider l’UO dans cette démarche. Une rencontre sur l’instauration de ce système est d’ailleurs prévue pour se tenir les 7 et 8 avril 2005 à Ouagadougou en collaboration avec les présidents des 3 universités françaises. Au niveau sectoriel, l’UAG souhaite bénéficier des potentialités et de l’expérience des Unités de Formation et de Recherche en lettres arts et communication (UFR/LAC) et sciences humaines (UFR/SH) dans les disciplines telles que : l’histoire, la géographie, la littérature comparée, les arts plastiques, les études coloniales et l’esclavage ainsi qu’en art, gestion et administration culturelles et les contes.

Aussi envisage-t-elle, en collaboration avec l’UO, la création d’un master en tourisme, d’une revue spécialisée et l’organisation de rencontres régulières à travers séminaires et colloques, pour des échanges d’expériences entre les deux institutions.

Dans le domaine de la santé, l’UAG entend mettre ses compétences au service de l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Santé (UFR/ SDS) à travers la formation et la recherche en pharmacogénétique et thérapeutiques, des maladies héréditaires et sur la drépanocytose et pathologies de l’endothélium, dont les laboratoires performants de I ’UAG permettent des recherches scientifiques reconnues sur le plan international. L’UAG entretient déjà des relations privilégiées avec l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Vie et de la Terre ( UFR/SVT) et l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences Exactes et Appliquées (UFR/SEA) grâce à la collaboration avec les laboratoires des professeurs Somé Blaise et Ouédraogo Albert.

A ce niveau, des domaines d’intervention sont ciblées dans les disciplines telles que : la biologie végétale et animale, le traitement des déchets, la chimie des substances naturelles, l’écologie, la biotechnologie, l’environnement ... Tout ceci grâce à l’inestimable contribution du Pr Ouaseynou Nakoulima, doyen de la faculté des Sciences Exactes et Naturelles de l’UAG, cheville ouvrière des relations de coopération entre les deux institutions

Pendant les échanges, il a été aussi question des privilèges dont l’Université de Ouagadougou pourrait bénéficier à partir de l’appartenance de l’UAG à plusieurs consortiums d’universités d’Europe et de l’Amérique du point de vue scientifique et technologique. L’UAG avec ses 25 années d’existence, fait partie des universités performantes du Nord de par sa très nette croissance en matière de formation et de recherche.

Elle compte actuellement 12.500 étudiants pour 300 enseignants-chercheurs contre 21.000 étudiants pour 338 enseignants-chercheurs qui composent l’Université de Ouagadougou. L’UAG ne retient que 40% des bacheliers, soit un dixième d’inscrits. Les autres préfèrent s’orienter dans des classes préparatoires ou à l’étranger ( France, Canada...), alors qu’à l’Université de Ouagadougou, ils sont en moyenne 4.000 bacheliers à s’inscrire chaque année.

Convaincus de cette possibilité de complémentarité, les premiers responsables des deux universités ont décidé de mettre en place un système de mobilité des enseignants, mais aussi des étudiants et surtout du savoir, qui se matérialisera par des missions d’enseignement pour les enseignants et des voyages d’études et de formation pour les étudiants de l’une ou l’autre des deux universités, ainsi que par des concertations périodiques.

A ce sujet, le Pr Joseph Paré a annoncé l’envoi dans les prochains mois, d’une mission de prospection de l’UO aux Antilles. Les premiers responsables de l’Université de Ouagadougou et de celle des Antilles et de la Guyane ont ensuite procédé à la signature d’une convention de coopération pour la période 2006-2009, pérennisant et renforçant ainsi les acquis de celle déjà signée en 2001 et qui expire cette année.

Les deux parties se sont engagées à tout mettre en œuvre pour faire de cette coopération un exemple réussi de coopération interuniversitaire, même si elles sont convaincues que la tâche s’annonce difficile, tant du point de vue des moyens à mettre en œuvre que de l’éloignement géographique des deux pays ; mais comme l’a dit le président de l’Université des Antilles et de la Guyane, citant un homme célèbre : "ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles", osons et espérons.

Jean-Baptiste ILBOUDO chargé
de communication de l’Université de Ouagadougou

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