Actualités :: Sécurité routière : Une affaire de tous et de chacun

Les "maquisards" de la nuit : des adolescents (parfois même des adultes) noctambules qui croient qu’une fois la nuit tombée et les rues presque désertes, les routes de Ouagadougou leur appartiennent.

Tenant guidon, quand ce n’est pas le volant, ils se livrent à toutes sortes de manoeuvres casse-cou en totale et flagrante contradiction avec les règles élémentaires de la bonne conduite, comme s’ils étaient parfaitement inconscients des dangers qui les guettaient. Il suffit de faire un tour à Ouaga’2000, de nuit, ou de sillonner certaines artères de la capitale pour avoir parfois des frissons. Des jeunes, en effet, pratiquement en position couchée sur la mobylette, la tête presque dans le guidon, filent à tombeau ouvert, sans aucune crainte manifeste.

Et c’est aussi là qu’est posée la problématique de l’insécurité routière au Burkina Faso. Parfois, on se demande ce que font ces adolescents cascadeurs (en majorité des élèves) des notions d’éducation civique censées être enseignées à l’école et qui, en principe, intègrent quelques notions du code de la route. Dans tous les cas, que font les parents pour éviter à l’enfant de tels risques qui se révèlent parfois mortels ? Certains parents sont bien au courant du jeu dangereux auquel se livrent l’enfant et ses camarades. Ont-ils baissé les bras ?

C’est connu, l’insécurité routière est un problème social qui concerne à la fois les parents, les éducateurs, les enseignants, et l’Etat. L’Etat burkinabè, en ce qui le concerne, a-t-il mis la question de la sécurité routière au centre de ses priorités ? Si c’est le cas, cela n’est en tout cas pas toujours perceptible. Hissée en France au rang des priorités, la lutte contre l’insécurité routière a enregistré un bilan moins alarmant, avec une baisse importante du nombre d’accidents de la circulation. Au cours des deux dernières années, le nombre de décès sur la route est passé d’environ 8000 par an à environ 5000 aujourd’hui en données annualisées, soit une chute de près de 40%.

Si de tels progrès ont été enregistrés, c’est parce que depuis 2002, la sécurité routière est plus que jamais devenue l’affaire des pouvoirs publics, des associations, des entreprises et des simples citoyens. Un ensemble d’initiatives ont accompagné cet engagement collectif. L’instauration du "Prix européen Norauto de sécurité routière" relancé en 2005, qui récompense les meilleures initiatives européennes en faveur de la sécurité routière, en est une parfaite illustration.

Autre mesure pour endiguer le fléau en France : l’existence d’un Observatoire national interministériel de sécurité routière. Il est vrai que le Burkina Faso n’a pas les moyens de l’Occident et de la France, où l’on dispose de systèmes d’enregistrement et de suivi des indicateurs de l’insécurité routière, de mesures des vitesses et des distances inter-véhiculaires réalisées régulièrement, de radars.

Bref, tout un ensemble d’outils qui permettent d’observer les comportements des conducteurs en France. Certes, le Burkina n’est pas la France. Mais s’il veut arriver à juguler le mal, l’Etat devrait se fixer des objectifs clairs et ambitieux de sécurité routière et surtout, se donner les moyens d’y parvenir. On ne pourrait nier que des initiatives étatiques et privées sont enregistrées çà et là, notamment avec l’organisation de formations dans certaines écoles primaires et secondaires de la capitale.

On ne saurait non plus passer sous silence la récente campagne sur le port du casque. Il reste qu’une synergie d’actions entre tous les acteurs concernés doit être menée pour éviter que les énergies soient dispersées et d’avoir le sentiment que chacun travaille en vase clos. Surtout, un véritable diagnostic du fléau s’impose.

Sait-on aujourd’hui quelle est la nature des accidents, leurs causes principales ; quelles sont les parts respectives de la vitesse, de la consommation d’alcool, du non respect de la signalisation ; quels sont les endroits réputés être les plus dangereux ; à quoi attribuer l’état de la mortalité routière ? En France, obtenir le relevé national des accidents corporels est aujourd’hui une opération rapide et performante. Pourquoi ne pas y penser ici ? C’est vrai que l’Etat pourra rétorquer que les moyens manquent.

Mais les taxes perçues à l’entrée (aux postes de péage) ne pourraient-elles pas aussi contribuer à lutter contre cette insécurité ? En tous les cas, un fonds peut être mis en place, qui sera alimenté par divers prélèvements. Tout est question de mentalité. La lutte contre l’insécurité routière étant à la fois l’affaire de tous et de chacun, tous ces chauffards devraient toujours garder à l’esprit qu’ un brin de civisme et de courtoisie pourrait rendre nos routes plus sûres et surtout participer activement à la réduction du nombre d’accidents, de plus en plus mortels, chaque année.

"Le Pays"

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