Actualités :: Journée nationale de Pardon : Bilan des engagements du 30 mars (...)

Dans le cadre de la commémoration de la Journée nationale de Pardon (JNP), se tient les 24 et 25 mars 2005 à Ouagadougou, un atelier d’évaluation à mi-parcours de la mise en œuvre des engagements pris le 30 mars 2001.

Avec pour thème : "Impacts et perspectives de la mise en œuvre des engagements de la JNP", cet atelier regroupe à la fois des membres du gouvernement et ceux des quatre comités créés pour l’opérationnalisation des mesures annoncées par le président du Faso.

Prendre l’exacte mesure du chemin parcouru, exercer un jugement sur les difficultés rencontrées et proposer des solutions pour une véritable réconciliation nationale, voilà ce à quoi s’attellent les participants à l’atelier d’évaluation à mi-parcours de la mise en œuvre des engagements de la JNP.

Depuis la tenue de la première Journée nationale de Pardon le 30 mars 2001, il a été créé quatre structures pour rendre effectifs les engagements de la JNP. Il s’agit du Comité de gestion du Fonds d’indemnisation des personnes victimes de la violence en politique, du Comité technique d’appui au gouvernement, du Comité national d’éthique, du Comité de suivi de la mise en œuvre des engagements de la Journée nationale de Pardon du 30 mars 2001.

A cette rencontre d’évaluation à mi-parcours, la parole a été donnée aux responsables des différents comités pour faire le point des activités menées et présenter les difficultés rencontrées.

Ainsi, de l’exposé-bilan du comité de gestion du Fonds, il ressort à ce jour que 496 dossiers au total ont été examinés par le Conseil des ministres, 84 ont été déclarés non éligibles. 720 dossiers ont été examinés par le comité de gestion avec liquidation de l’indemnité ou rejet. D’autres dossiers ont été partiellement étudiés par ledit comité et sont au nombre de 549. Le comité a par ailleurs auditionné 268 personnes dans le cadre de l’instruction des dossiers.

3 milliards de F CFA pour 412 victimes

A la date d’aujourd’hui, les indemnités de quatre cent douze (412) victimes ont été liquidées pour un montant global de trois milliards six cent soixante deux millions deux cent soixante dix mille cinq cent trente et un (3 662 266 531) F CFA.

Le comité de gestion et la direction du Fonds ont rencontré des difficultés d’application des textes régissant le Fonds d’indemnisation des personnes victimes de la violence en politique, des dossiers arrivés en retard, des dossiers déclarés non éligibles au Fonds d’indemnisation, des problèmes liés à la gestion du fonds notamment des tentatives de fraude par la fourniture de faux documents, la non adoption des budgets des différents comités par l’autorité de tutelle et "surtout le refus de certains responsables de reconnaître le rôle d’ordonnateur du directeur du fonds".

Quant au Comité technique d’appui au gouvernement présidé par le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Mahamoudou Ouédraogo, il avait pour mission de visiter les familles où on a eu à déplorer des décès pour présenter les condoléances et demander pardon au non du gouvernement, de permettre aux familles qui le désirent de visiter les lieux de sépulture du parent décédé, de mener des enquêtes administratives sur les cas de morts suspectes, de torture, de séquestration, de vandalisme, de spoliation, de suivre l’évolution du processus de réconciliation. De 2001 à 2004, le comité technique d’appui a rendu visite à plus de 120 familles à travers le Burkina. "Toutes ces familles ont accepté le pardon sauf, la famille Oumarou Clément Ouédraogo qui est restée sur une position équilibriste et la famille Sidiani Blaise, Zigani Emile qui a accordé le pardon mais refusé l’indemnisation", a indiqué M. Dominique Sisso. Le comité a aussi mené avec d’autres structures plus de 130 enquêtes administratives et montrer plus de 40 tombes aux parents des victimes.

Dans l’exécution de ses missions, le comité fait face à des difficultés d’ordre culturel, celles liées aux relations entre les membres de la même famille, à la notion d’héritage dans la famille africaine, à la charge émotionnelle, psychologique qui accompagne l’annonce du décès ou l’indication d’une tombe à la famille du défunt, des difficultés de contacts, de localisation de la tombe, etc.

Pour ce qui est du bilan du Comité national d’éthique dirigé par le Ouidi Naaba, il est à noter que ce comité installé le 14 mars 2002 a eu comme activités des réunions, des audiences, des rencontres à Ouagadougou comme à l’intérieur du pays, la tenue d’une session sur deux ordinaires, l’élaboration de rapports... Après avoir présenté, point par point, les différentes activités menées par le comité, le Ouidi Naaba a appelé le peuple burkinabè à œuvrer à un véritable ancrage de la culture d’éthique.

De l’évaluation des activités du Comité de suivi

"Les engagements ne valent que par l’effectivité de leur mise en œuvre", indique le Comité de suivi. Ce comité, conformément aux missions à lui confiées, a constaté la création des structures de mise en œuvre des textes réglementaires, la nomination des membres de ces structures, leur installation officielle, la mise à la disposition de ces structures de moyens matériels et financiers pour l’exécution de leurs missions. Il a en outre attiré l’attention des autorités sur un certain nombre de difficultés et insuffisances tant pour les dispositions organiques et institutionnelles que pour la mise en œuvre de certains engagements. Quatre rapports d’étape qui analysent l’évolution progressive de l’exécution de chacun des engagements ont été déposés.

Le comité de suivi relève des difficultés liées à l’application des textes fondamentaux des comités, celles liées aux problèmes posés par l’exécution des engagements. En exemple, l’irrégularité des assises spéciales pour connaître et régler les cas de crimes qui ont causé des torts au Burkina Faso, le retard considérable enregistré dans la réalisation des monuments (16 mois de retard pour le mémorial aux héros nationaux, phase d’implantation pour le monument aux martyrs).

Le comité constate un dialogue difficile entre les acteurs politiques, un regain de méfiance depuis la révision du code électoral, un non respect du principe de la tenue régulière des élections dans un système démocratique ; en témoigne le report des municipales de 2005.

Pour réussir la réconciliation nationale, le comité de suivi recommande entre autres, la relecture urgente des textes fondamentaux sur les comités dont le principe est accepté, le traitement diligent des dossiers pendants en rapport avec la JNP, la relance du dialogue entre les acteurs politiques, de même que la poursuite des réformes politiques et institutionnelles.

Enok KINDO
Sidwaya

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