Actualités :: Bientôt la journée nationale de pardon (JNP) : Pour plus de consensus (...)

On a coutume de dire que tous les moyens sont bons en matière de lutte politique. Naïvement pourtant, on s’était laissé dire qu’en démocratie, il y a des règles, des principes intangibles et une certaine éthique.

Pourtant plus ça va, plus il faut se rendre à l’évidence. La guerre de tranchées dure depuis le début des années 90 et elle n’a pas fini sa course folle.

Lorsque l’écriture d’une constitution a été acquise, les partis créés à la faveur de l’ouverture politique prônée par le Front populaire, ont tout de suite sauté d’enthousiasme. Certaines formations, mises en veilleuse du temps de la révolution, revenues à la vie, ont affirmé que les révolutionnaires seraient balayés, en raison de leur impopularité née de cinq ans de régime d’exception. Malheureusement pour ces nouveaux faiseurs de miracles, c’est eux qui furent balayés lors des législatives de 1992. La surprise fut à la hauteur de leur désillusion, une déception qui va dicter leur comportement à venir.

De partis dits démocrates, ils vont se muer en partis clandestins, refusant le jeu de la pratique démocratique au sens "gentleman" du terme. L’opposition s’est muée, en lieu et place d’une force de proposition alternative, en une guérilla urbaine. Ainsi va naître cette atmosphère où on surfe entre les complots permanents, en tout cas, la tentation est forte, et la légalité républicaine.

Assumer son passé...

L’opposition pense avoir trouvé un filon et une certaine presse aussi avec le passé de notre pays. Toute nation a le sien et le nôtre n’est pas pire que celui d’ailleurs. Même s’il faut reconnaître en toute humilité qu’il y a eu des dérives, il faut en toute objectivité les replacer dans leur contexte. La révolution est intervenue dans un moment de notre histoire où les organisations d’obédience communiste arrivaient à leur apogée. Elles ont sans doute cru avoir pris une revanche sur les partis de droite et l’affrontement n’a pas été sans dérapages.

Pour dépasser un tel héritage, encore faut-il, pour l’opposition, comprendre qu’en régime d’exception surtout, les bavures arrivent aussi en régime démocratique, les comptes sont souvent salés. Certains pensent sans doute que c’est de bonne guerre, mais remuer à longueur d’années les cimetières, a un côté malsain un peu en rapport avec nos traditions. Pour le repos des disparus et, comment ne pas accepter qu’il faut travailler "au plus jamais ça" si bien trouvé. Arrêtons ce cirque qui n’honore personne. On ne peut pas éternellement fonder la construction de notre nation, spéculant sur “les dossiers pendants”

... Et passer à autre chose

Malheureusement et en dépit de la journée nationale de pardon, que nous célébrons bientôt, certains voient l’eldorado à continuer de patauger dans les égouts. Cette journée, sauf à vouloir être plus royaliste que le roi a acquis l’assentiment de tous, en tout cas des composantes spirituelles, coutumières, détenteurs de la tradition et de la sagesse, des forces vives et profondes de notre pays. Le citoyen burkinabè a adhéré à cette idée forte, à ce sens du pardon, qui constitue le socle même de nos sociétés. Oui, il fallait solder ce passé et le Burkina Faso a accepté de le faire afin de mieux regarder avec optimisme, sens du devoir et de la responsabilité son avenir.

Il n’y a que les petits d’esprit et de cœur qui restent en marge parce qu’ils pensent, en bousculant le sens des gens, en heurtant leur émotivité, parvenir à leurs fins, conquérir le pouvoir d’Etat. Il est certes vrai que dans un pays où la préoccupation première est de satisfaire les besoins primaires, le filon ainsi trouvé permet à beaucoup de beurrer leurs épinards. Mais quand même !!!

La république si chèrement acquise avance envers et contre ces pouvoirs tirant à contre courant. Le Burkina Faso n’est certes pas le premier pays du monde, on l’aurait su sinon, mais il tire son épingle du jeu et mieux que beaucoup plus vernis par la nature. Il ne s’agit pas ici de se complaire dans un optimisme aveugle, mais de refuser à croire que ce qui se fait ou se décide a pour objectif de nous plomber dans un océan de chaos.

Tout va mal au Faso et il est certainement interdit de dire que tout va bien. La vérité n’est sans doute ni l’un, ni l’autre mais certainement il est un pays qui se bat et essaie du mieux possible d’améliorer ses conditions. Améliorer, il en sera ainsi pendant encore longtemps et il n’y a que les marchands d’illusions à agiter des chimères. Mais faisons foi à la lucidité du citoyen et laissons les bien-pensants continuer à dire la bonne parole.

Souleymane KONE
L’Hebdo

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