Actualités :: Université de Ouagadougou : Les étudiants ont déserté les amphis (...)

Dans notre édition du jeudi 10 mars 2005, nous publiions une synthèse des déclarations de trois (3) mouvements estudiantins (UNARES, MEFA et UNEF) qui étaient contre le mot d’ordre de grève de 24 heures décrété par l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB), pour dire non à l’installation d’une police sur le campus universitaire.

C’est un campus beaucoup moins bruyant que nous avons vu, car les amphithéâtres étaient vides de leurs occupants habituels. Après des échauffourées avec des forces de l’ordre dépêchées sur les lieux, bon nombre d’étudiants ont préféré regagner leur domicile. Nous vous proposons la déclaration de l’ANEB sur ce mot d’ordre de grève .

Camarades étudiants,

Depuis la refondation de l’université de Ouagadougou (UO), nous assistons à des tentatives d’embrigadement des libertés sur le campus et ce, en vue de la prise de mesures antisociales attentatoires au droit des enfants de notre peuple à l’éducation. Pour ce faire, le gouvernement adoptait, en décembre 2000, un décret hautement liberticide sur les franchises et libertés universitaires.

C’est ce décret qui anéantit les libertés de réunion et de manifestation sur le campus. Comme si cela ne suffisait pas, le 02 février 2002, le Conseil de formation et de la vie universitaire (C.F.Y.U) prenait des mesures administratives dites pour assurer le bon déroulement des activités pédagogiques.

Ces mesures prévoyaient l’exclusion de l’UO de tout étudiant même suspecté de perturbation des cours avec interdiction d’inscription dans toutes les universités avec lesquelles l’UO entretient des relations de coopération. Mais face à la détermination des étudiants à se battre pour la sauvegarde de leurs droits démocratiques et sociaux, ces mesures seront de fait frappées de caducité, ce qui ne découragera pas les autorités dans leur funeste entreprise.

Et leur dernière trouvaille est la Police spéciale des universités (P.S.U.). Cette police sera composée de 200 agents équipés d’armes blanches (bâtons de police, tonfas,...), d’armes à feu (pistolets de calibre 7,65 mm), d’aérosol S.C., de menottes, de véhicules de transport de troupes, de locaux construits sur le campus, de chiens de patrouille, etc.

En fait, de véritables troupes anti-émeutes. Il s’agit bien de cela et nos autorités ne s’en cachent pas. La P.S.U. a pour mission « d’assurer l’ordre dans les enceintes et espaces universitaires en vue de la réalisation des activités académiques et pédagogiques ». Il est question d’ordre. Mais quel ordre et pour quoi faire ? Toute la question est là, camarades !

Nos autorités n’entendent pas se pencher sur les problèmes des étudiants (contingentement des repas au restaurant universitaire, de la bourse, critères arbitraires pour le bénéfice de l’Aide, d’où l’exclusion de bon nombre d’étudiants, contingentement des effectifs sur le campus, augmentation des frais d’inscription, etc.). Cette attitude des autorités s’illustre exactement par le fait que les plates-formes revendicatives des corporations et du comité exécutif de l’ANEB ne connaissent aucun examen sérieux.

Dans la parodie de discussion qui a eu lieu ces dernières 72 heures, le MESSRS, monsieur Laya Sawadogo, avec mépris, arrogance et suffisance, a déclaré au comité exécutif de l’ANEB que sans rapport de force conséquent favorable aux étudiants, les conditions ci-dessus énumérées vont non seulement se maintenir, mais qu’elles allaient se durcir.

Camarades, c’est le 22 mars prochain, en pleines vacances scolaires et hors du campus, à l’espace Gambidi, qu’est prévue l’adoption des textes relatifs à la P.S.U. Si cette adoption a lieu, nul doute qu’elle marquera une date dans l’offensive répressive du pouvoir de la IVe République contre les intérêts des étudiants.

C’est pourquoi l’ANEB appelle l’ensemble des étudiants de l’U.O. à observer« une grève de 24 heures ce jeudi 10 mars 2005 pour exiger :
le retrait pur et simple des textes sur la P.S.U. ;
l’examen sérieux de sa plate-forme revendicative.

Contre l’installation de la P.S.U., en avant !

Contre les velléités de musellement des étudiants, en avant !

Pour une université libre et démocratique, en avant !

Pain et Liberté pour le peuple !

Le Comité Exécutif

Observateur Paalga

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