Actualités :: Enseignement de base : des circonscriptions qui manquent de (...)

Dans cette adresse à l’endroit du ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, Tambi Kagambega constate le dénuement total dans lequel évoluent certaines circonscriptions d’enseignement de base et apporte sa "modeste contribution à l’éclosion d’"une école burkinabè forte..."

Une fois de plus, nous nous sommes sentis interpellés dans notre conscience d’éducateur et de citoyen sur un phénomène qui, à coup sûr, conduit à la dévalorisation de la fonction enseignante. Sans prétendre être des gens bons, nous pensons que notre silence n’est pas moins coupable dans cette situation. Il s’agit de l’ouverture tous azimuts des circonscriptions d’enseignement de base (CEB) autrefois appelées inspections d’enseignement primaire. Les raisons majeures qui ont guidé le ministère à la création accélérée de ces CEB sont certainement à rechercher dans le souci pour nos autorités de rapprocher l’administration des administrés d’une part et de l’autre, d’assurer un suivi pédagogique efficace dans l’objectif d’un meilleur rendement scolaire.

Quoi de plus normal si des enseignants qui jadis parcouraient 100 km pour déposer leur courrier, n’auront plus à en faire que la moitié ? Ils pourront au moins économiser en entretien de leur engin, en carburant et que sais-je encore, surtout par ces temps de maigres salaires. De même le ratio maîtres/encadreurs qui était en 1998 de 154 enseignants pour un encadreur (IEPD-CPI) passera au terme du plan en 2009 à un inspecteur pour 50 enseignants (cf document cadre du PDDEB, page 57).

Toutes ces réformes combien louables devraient naturellement être accompagnées de réalisations d’infrastructures, de dotation en moyens logistiques, matériels et pourquoi pas financiers. En effet, le PDDEB prévoit au titre de l’amélioration des capacités de planification et de gestion du système, la construction, l’équipement et la dotation en motos de 54 nouvelles CEB entre 1999 et 2008 dont 36 entre 1999 et 2004 (document cadre du PDDEB page 64).

Quel constat pouvons-nous faire aujourd’hui ? En moins de quatre ans, le ministère a autorisé l’ouverture de plus d’une centaine de CEB. Certaines CEB totalisent à peine trente enseignants. Mais le hic de ces ouvertures est le non suivi des moyens prévus à cet effet. L’arbre ne doit pas cacher la forêt. Des circonscriptions ouvertes depuis trois ans sont toujours sans moyens de déplacement. Même le simple matériel indispensable de bureau (dactylographie, reprographie) manque cruellement à telle enseigne que le courrier est parfois manuscrit. Nous passerons sous silence la dotation en carburant qui se fait toujours attendre depuis la rentrée. Comment dans ces conditions, l’efficacité recherchée peut-elle être atteinte ? La fin ne justifie-t-elle pas les moyens ?

Trouver des voies et moyens

Dans un monde où la planification est un facteur clé de réussite, on ne saurait être étonné de l’échec de certains de nos projets.
Monsieur le ministre, au regard de cette situation, il est impérieux pour votre département dans ce contexte de déconcentration et de décentralisation de trouver les voies idoines dans la gestion des investissements et des dotations afin que certains ne se sentent pas exclus du système. Imaginons une inspection dans un ancien PSP ou une banque de céréales ; son premier responsable condamné à faire de l’auto-stop pour la supervision des enseignants dans leurs classes : c’est dégradant pour le corps et même pour le MEBA.

Même avant "l’avènement du saint PDDEB", le ministère arrivait à donner le minimum aux CEB pour leur fonctionnement. Si avec les 235 milliards de ce plan, les CEB reculent qualitativement dans leur prestation, cela est inquiétant et assez révélateur des insuffisances inhérentes à ce plan. Pour terminer, je vous prie Monsieur le ministre de considérer mon écrit comme un lamento en faveur de ces CEB qui sont la vitrine de votre département au niveau déconcentré.

C’est ma modeste contribution à l’éclosion d’une école burkinabè forte et capable de transmettre des valeurs d’intégrité, d’honnêteté, de justice à la jeune génération. Et pour rejoindre feu Sékou Touré, je dirai que le "silence devant le crime commis a ses implications de responsabilité dans le crime commis".

Vive l’école burkinabè

Tambi KAGAMBEGA

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