Actualités :: Mendicité au Burkina : un fléau social

La solidarité africaine est légendaire. C’est pourquoi les âmes sensibles ne peuvent rester indifférentes face à un enfant , à une personne âgée ou à une personne handicapée bref à une personne en difficulté qui leur tend la main. La mendicité est un fléau social qui prend de l’ampleur dans nos villes. Mais face à ces diverses formes, on ne sait plus devant quel mendiant il faut manifester sa solidarité.

S’il y a un phénomène qui prend une proportion inquiétante de nos jours, c’est bien le phénomène de la mendicité. A Ouagadougou comme dans d’autres villes la mendicité est une pratique qui s’observe au quotidien. Les quartiers, les rues, les marchés, les mosquées et bien d’autres lieux publics sont les différents points qui sont souvent pris d’assaut par les mendiants. Cette pratique était à une certaine époque attribuée aux personnes nécessiteuses (personnes âgées sans soutien, les handicapés physiques...) et bien sûr aux enfants issus le plus souvent des écoles coraniques.

De nos jours, même si les mendiants sont toujours vus comme des personnes nécessiteuses, force est de constater que la pratique au regard de l’accroissement du nombre de mendiants dans nos villes semble devenir comme un emploi pour certains. Le phénomène touche plusieurs couches à savoir les personnes âgées, les enfants, les personnes atteintes de handicaps physiques et les femmes.

La majorité des mendiants reste les enfants. Cela s’explique par le nombre élevé d’enfants vivant dans la rue et bien d’autres facteurs sociaux. Selon les données fournies par la direction de la protection de l’enfance du ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, environ 2150 enfants sont dans la rue à l’étape actuelle de l’évolution de notre société. Qu’est ce que la rue peut offrir à ces enfants pour leur survie ?

Pour se nourrir ces derniers se livrent à ce qui leur semble un moyen pour avoir à manger. Ainsi plusieurs d’entre eux se sont mis à mendier, certains sombrent dans la prostitution, ou la délinquance etc. Il faut ajouter à cela les pratiques religieuses notamment les enfants qui sont dans les écoles coraniques. On n’y trouve toute sorte de mendiants dans nos rues. Enfants, personnes âgées, handicapés et aussi des bras valides qui peuvent bien se passer de cette pratique et se débrouiller autrement dans la vie. La mendicité semble devenir un emploi pour certains.

De l’escroquerie aussi

Même si un grand nombre des mendiants que nous rencontrons sont des personnes nécessiteuses, il convient de noter que chez d’autres ce n’est pas le cas. C’est seulement une source de gain facile. A côté des prétextes de la religion, des coutumes et des handicaps se cachent des escrocs de tout genre habités par l’esprit du gain facile. Ces gens-là exploitent les enfants en les envoyant mendier dans les rues. Et chaque enfant a un versement journalier à faire chaque jour.

D’autre part, avoir des jumeaux ou des jumelles semble devenir une raison pour que certaines femmes (mère de jumeaux) se mettent à mendier dans la rue à longueur de journée. Dans certains cas, ce sont des jeunes capables de faire de petits métiers qui traînent dans les rues pour mendier. Et que dire donc de ce jeune homme de plus d’une vingtaine d’années à qui, il a manqué pendant plusieurs jours une pièce de 100 FCFA pour le transport ?

Les mendiants se multiplient de jour en jour dans les cités urbaines du Burkina.

En effet, ce jeune homme s’était donné à la mendicité et à chaque fois qu’il approche quelqu’un dans la rue, il demandait 100 FCFA pour compléter les frais de son transport afin de rejoindre son village. Pendant plusieurs jours, ils se promenait de rue en rue pour la même cause. Dès qu’il se sent démasqué il change de rue. Et c’était une façon pour lui de se faire de l’argent. Donner de la nourriture à certains ne leur dit plus rien. Ils préfèrent l’argent à la nourriture. Quel avenir pour ces mendiants ? Au lieu d’être à l’école ou dans un centre d’apprentissage de métiers, des centaines d’enfants circulent à longueur de journée pour mendier ou soit en guidant leurs parents aveugles pour mendier.

Des actions à mener

Au regard donc de son ampleur, il est temps que les autorités et les structures œuvrant dans le domaine de la protection de l’enfance accentuent leurs efforts afin de donner de l’espoir à ces enfants. Et pourquoi pas le PDDEB ? Car on sait que parmi ces enfants certains souhaiteraient aller à l’école pour apprendre à lire et à écrire comme les autres enfants. Aux personnes handicapées, un artiste musicien handicapé disait que le handicap ne doit pas être considéré comme une fatalité. Par conséquent, les personnes handicapées devraient essayer de faire quelque chose pour se prendre en charge afin de n’est pas compter sur la solidarité pour toute la vie.

Roger W. Nana, Stagiaire
L’Hebdo

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