Actualités :: Lotissements à Sig-Noghin : Un litige autour de la ceinture verte

Le maire de la commune de Ouagadougou, M. Simon Compaoré, a rencontré samedi 12 février 2005 à la nouvelle école primaire de la zone 2 du secteur 22, les occupants illégaux de la ceinture verte et les membres du conseil de l’arrondissement de Sig-Noghin.

Au menu de cette rencontre, le litige opposant les "rebelles" au maire Pascal T. Ouédraogo. L’intervention de M. Compaoré a permis aux deux parties de "mettre de l’eau dans leur vin", alors qu’ils se regardaient en chien de faïence.

Décidément, la solution au problème des lotissements n’est pas pour demain. Après avoir connu des rebondissements dans les arrondissements de Boulmiougou, Bogodogo, Nongremassom, c’est Sig-Noghin qui prend la relève avec cette fois-ci, un problème d’un autre genre : le lotissement de la zone de la ceinture verte réclamé à cri et à cor par les habitants des zones marécageuses chassés par les inondations de l’hivernage 2004. Au nombre de huit cents (800) au total, la plupart d’entre eux étant des rapatriés de Côte d’Ivoire. N’ayant pas de quoi se loger, ils se seraient rendus auprès des autochtones pour leur demander de leur céder l’emplacement occupé par les champs de mil, en attendant de trouver des solutions pour se recaser. Au fil du temps, ceux-ci ont fini par s’installer définitivement, sur cette ceinture verte qui entoure la ville de Ouagadougou et qui délimitant les lotissements. Cette disposition vise à contrôler une extension anarchique de la ville, au reboisement pour lutter contre la désertification qui avance et enfin, à entretenir l’écosystème..

La pomme de discorde

A l’origine, tout serait parti d’une requête que les occupants illégaux aurait adressée au maire Pascal T. Ouédraogo, pour lui demander l’attribution de huit cents (800) parcelles loties, correspondant à leur nombre. En réponse à cette requête, le maire leur aurait signifié qu’il ne disposait pas de huit cents (800) parcelles sur l’étendue de son arrondissement. Compte tenu de leur situation, une cinquantaine de parcelles loties leur a été proposée.

Jugeant cette proposition insuffisante, ils auraient décidé d’observer le "Nous pas bouger" et de demander purement et simplement le lotissement de la zone de la ceinture verte. Malgré les appels à la patience et à la compréhension de la part des autorités municipales de Sig-Noghin, les principaux concernés ont opposé le refus de déguerpir et le lotissement coûte que coûte. Dès lors, le dialogue de sourds a prévalu sur la logique qui devait plutôt rapprocher les deux parties, chacune campant sur ses positions.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase

Des lettres ouvertes auraient été publiées dans les colonnes de journaux de la place, s’en prenant vivement au maire Pascal T. Ouédraogo et à son conseil d’arrondissement. Ces écrits incendiaires adressés par les occupants illégaux, traitent celui-ci de tous les maux : (vente et trafic de parcelles ...) à leur détriment. Encore de leur propre initiative, ils se seraient adressé au MBDHP pour un recours à leur situation, au mépris des autorités municipales dont ils relèvent, des responsables coutumiers et des autochtones.

"Les autochtones leur ont donné les terrains, avant notre arrivée à la tête de la mairie, nous sommes venus sur la base du recensement, j’ai ainsi donc lutté pour obtenir leur recensement, mais la CPAP (Commission permanente d’attribution des parcelles) a refusé. C’est depuis ce temps qu’ils auraient passé par le MBDHP pour m’acculer, afin qu’ils puissent obtenir gain de cause. Quelle ne fut pas ma surprise" ?, a souligné M. Pascal T. Ouédraogo, qui affirme d’ailleurs que cela n’était pas la voie à la solution.

Le lotissement d’une ceinture verte n’ayant jamais été autorisé par le gouvernement, la loi n’autorise pas non plus aux autorités municipales de procéder au lotissement des zones traversées par la ceinture verte, a encore martelé le maire Pascal Ouédraogo. Cette rencontre a donné également l’occasion aux uns et aux autres de chacune des deux parties de pouvoir se défouler, et d’aplanir les rancœurs. Que ce soit du côté de la porte-parole des femmes tout comme du porte-parole des occupants, M. Kanazoé et même du responsable coutumier de Borgo M. André Roamba, la confrontation était vivace, et l’ambiance électrique. Le responsable coutumier a avoué publiquement avoir été convoqué à la gendarmerie au sujet de cette affaire pour laquelle des "mauvaises langues" l’auraient accusé d’avoir vendu avec le complicité du maire d’arrondissement, le terrain sur lequel se déroulait même cette rencontre au fondateur de l’école. M. Roamba a beaucoup apprécié la tenue de cette rencontre, et la présence du maire Simon Compaoré pour écouter les différentes versions des deux parties.

Le maire de la commune joue à l’apaisement

"Nous sommes en démocratie, et cela s’apparente aux débats qui se mènent dans les démocraties occidentales".

Les différentes interventions que j’ai suivies en sont un témoignage de l’apprentissage de la démocratie dans notre pays", a indiqué M. Simon Compaoré. Il a en outre, invité les parties en conflit à privilégier le dialogue, la tolérance et le pardon mutuel. Il a estimé que la solution à ce problème ne constitue nullement des troubles à l’ordre public, ni à l’anarchie. Il a condamné l’attitude des occupants illégaux qui n’ont pas respecté l’autorité municipale. "Ce n’est pas possible, voire impossible de procéder à un lotissement dans une ceinture verte. La loi ne nous l’autorise pas", a martelé le maire de la commune. Ensuite, il s’en ai pris aux auteurs des écrits dont le genre ne fait pas l’unanimité. Il a demandé à son collègue maire et administré M. Pascal T. Ouédraogo de classer purement et simplement cette lettre qui lui a été adressée, dans le chrono sans suite.

Il a prôné le dialogue et invité les occupants illégaux à une prudence, pour ne plus tomber dans l’erreur. Il a souhaité qu’à l’avenir, de tels dérapages ne se reproduisent jamais. "Il faut nous aider à vous aider, et ne pas vous substituer à des pratiques qui sont contre la loi.

Il faut travailler désormais ensemble, et veiller à ne pas entretenir des polémiques inutiles", a-t-il conclu.

Il a enfin diligenté son collègue maire Pascal T. Ouédraogo, à recenser les cas sociaux, à les étudier de façon particulière et à trouver des solutions à cela. Il a été vivement acclamé par l’assistance avant de prendre congé de ses hôtes de Sig-Noghin.

Privat OUEDRAOGO
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