Actualités :: Lazare Banssé, DG de la CAMEG : "Depuis 4 ans,la CAMEG consent des baisses (...)

Comme cadeau de nouvel an à ses clients, la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux (CAMEG) ne pouvait trouver mieux que cette baisse de 15 à 30 % des prix des médicaments essentiels génériques les plus prescrits, au cours de l’année 2005.

L’annonce de cette baisse qui concerne également les anti-rétroviraux (ARV) a été faite le 26 janvier dernier au cours d’une cérémonie de présentation de vœux à ses partenaires. Sidwaya a rencontré le directeur général de la CAMEG, M. Lazare Banssé pour échanger sur cette nouvelle tarification et les activités de la centrale en général.

Sidwaya (S) : Situez-nous un peu plus sur la baisse des prix des médicaments que vous avez annoncée récemment.

Lazare Banssé : Cette baisse entre dans la politique générale de la CAMEG qui veut que chaque année, elle fasse bénéficier les consommateurs des répercussions d’une bonne maîtrise des charges de fonctionnement et d’une meilleure politique d’achat. En effet, ayant réussi à obtenir des prix d’achat intéressants sur le marché international, cela nous a permis de réviser une fois de plus nos prix de vente pour 2005 au profit des populations. Cette baisse va concerner les produits pharmaceutiques les plus prescrits, et sera de l’ordre de 15 à 30 %. Dans les prochains jours, nous publierons les nouveaux prix.

S. : Les ARV (anti-retroviraux) sont-ils concernés par cette baisse ?

L.B. : Les ARV sont aussi concernés par cette baisse. En effet, cette année, la trithérapie la plus usuelle, c’est-à-dire Efavirenz 600 mg comp. + Zidovudine 300 mg comp. + Lamivudine, coûtera 28 185 F CFA au lieu de 40 000 F CFA.

Par ailleurs, le cocktail composé de Stavudine 40 mg + Lamivudine 150 mg + Névirapine 200 mg communément appelé Triomune coûtera 10 680 F CFA.

S. : Parlez nous justement du programme de prise en charge des personnes vivant avec le PvVIH/VIH mis en place dans les différents centres de santé du pays.

L.B. : Depuis le lancement du processus de prise en charge des PvVIH dans les formations sanitaires en octobre 2003, le ministère de la Santé, le secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les partenaires au développement, à travers la CAMEG ont mis en place un certain nombre d’initiatives. L’ensemble de ces initiatives vise à réduire les coûts des traitements de sorte à permettre l’accessibilité au plus grand nombre. Ces programmes concernent l’ensemble des structures de santé (les Centres hospitaliers universitaires, les Centres hospitaliers régionaux, les Centres de traitement ambulatoire). A côté de ces initiatives, il y a l’intervention de Médecins sans frontières et le Centre d’accueil et de solidarité de Ouagadougou (CASO).

S. : La baisse que vous consentez au niveau de vos clients que sont les formations sanitaires et les officines pharmaceutiques va-t-elle se répercuter au niveau des consommateurs ?

L.B. : Comme vous le dites si bien, les baisses de marges consenties par la CAMEG s’adressent en premier lieu à nos clients, dont les principaux sont les districts sanitaires, les officines et les hôpitaux. Ces structures ont la charge d’approvisionner à leur tour le consommateur final. Il convient de souligner que la commission de fixation des prix publics prend en compte les taux de baisse de prix de cession CAMEG ; ce qui réduit donc les coûts des Médicaments essentiels génériques (MEG) aux consommateurs. Pour cette année 2005, la CAMEG cède environ 400 millions de F CFA de sa marge bénéficiaire pour l’amélioration de l’accessibilité financière des MEG.

S. : Parlez-nous de votre politique de fixation des prix et de la réserve sociale qui vous permet de gérer les fluctuations du marché.

L.B. : La structure des prix de la CAMEG est conforme aux dispositions de l’arrêté conjoint ministériel (ministère de la Santé et ministère du Commerce et de la Promotion de l’entreprise) portant fixation des prix publics des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux.

La réserve sociale quant à elle, est régie par l’article 6 des statuts de la CAMEG qui stipule qu’une réserve sociale est créée pour gérer les fluctuations de prix dans l’intérêt des usagers.

En cas de baisse de prix d’achat d’un ou plusieurs MEG se traduisant par un dépassement de la marge au terme d’un exercice, l’intégralité de l’excédent est immédiatement versée sur la réserve sociale. Depuis quatre années, la CAMEG effectue des baisses de prix des produits pharmaceutiques. Cela diminue bien entendu sa marge bénéficiaire. La réserve sociale contribue donc à renforcer notre fonds de roulement, ce qui permet aujourd’hui d’avoir un niveau de stock important d’une part et de réaliser par ailleurs notre plan d’investissement sans trop de difficultés d’autre part.

Il faut rappeler que la CAMEG est une association à but non lucratif de droit privé. Elle assure une mission de service public à finalité sociale.

S. : Quel est aujourd’hui l’éventail des produits pharmaceutiques que la CAMEG propose à ses clients ?

L.B. : La CAMEG dispose actuellement de plusieurs types de produits, toutes familles thérapeutiques confondues.

A nos jours, la gamme des produits de la centrale comporte 446 items dont 217 médicaments. Le reste étant composé de consommables médicaux, de petit matériel médico technique, de matériel et réactifs de laboratoire ainsi que de produits dentaires.

S. : Et votre circuit actuel de distribution ?

L.B. : La CAMEG approvisionne le circuit public et le circuit privé du médicament. Le circuit public concerne en priorité les dépôts répartiteurs de districts et les hôpitaux. Le circuit privé est constitué essentiellement des officines pharmaceutiques. A côté des types de clients que nous venons de citer, il y a des services spécialisés du ministère de la Santé que nous approvisionnons pour des besoins spécifiques tels que les vaccins.

Pour renforcer notre circuit de distribution, nous allons emménager au cours de cette année dans nos nouveaux bureaux et entrepôts de Bobo-Dioulasso d’une capacité de 7 500 m3. Nous allons également nous atteler à achever les entrepôts de Ouahigouya d’une capacité de 7 500 m3 également. Il s’agit pour nous de procéder à une décentralisation de la distribution des MEG en nous rapprochant le plus possible de nos consommateurs.

S. : Quelle part la CAMEG occupe-t-elle dans le marché national des MEG ?

L.B. : La CAMEG a été créée pour rendre disponible principalement le MEG au Burkina. Depuis, elle s’est attelée à atteindre les objectifs qui lui sont assignés. Aujourd’hui, elle a renforcé sa présence sur le terrain et bénéficie d’avantages concurrentiels certains. Je peux vous dire que la CAMEG occupe environ 95 % du marché du générique au Burkina.

Il faut noter que d’autres grossistes privés distribuent également des génériques dans des proportions limitées de gamme.

S. : Que fait la CAMEG pour gagner la bataille de la qualité après avoir réussi à rendre disponible les MEG dans tout le Burkina ?

L.B. : La CAMEG à mon sens, est en passe de gagner la bataille de la qualité. En effet, elle a mis en place un système d’assurance qualité dont la gestion est assurée par des professionnels du médicament. Régulièrement, nous prélevons des échantillons dans nos stocks pour des contrôles de qualité que nous faisons dans des laboratoires de référence européens et au Laboratoire national de santé publique. Par ailleurs au nom du principe de précaution, lorsque la qualité d’un produit est mise en cause, nous procédons à des rappels de lots, à des investigations puis à la destruction.

S. : La CAMEG ne souffre-t-elle pas d’un manque de dynamisme promotionnel au regard de ce que font les maisons de spécialités pour promouvoir leurs produits ?

L.B. : La CAMEG ne saurait être comparée à ces maisons de spécialités. A notre manière, nous faisons la promotion du générique au Burkina Faso. Par voie de presse, sur le terrain, par des approches directes auprès des prescripteurs, des dispensateurs et des consommateurs ; nous faisons de la sensibilisation, de l’information sur notamment la disponibilité, la qualité et la connaissance des produits essentiels génériques.

Hamado NANA
Sidwaya

Mariages et unions précoces des enfants : L’IPBF lance un (...)
Ouagadougou/ Journée mondiale de la santé bucco-dentaire (...)
Burkina/Enseignement supérieur : L’Ecole polytechnique de (...)
Burkina/Boucle du Mouhoun : Le Mouvement Sauvons la (...)
Les TPR : Zoom sur une justice révolutionnaire
Burkina / Entrepreneuriat : Catherine Gnoula/Bambara, (...)
Boucle du Mouhoun : Des entrepreneurs agricoles (...)
Lycée inclusif Nongtaaba : De nombreux défis à relever (...)
Entrepreneuriat féminin : « Les gens ont longtemps pensé (...)
Burkina/Electricité : « Dans notre planification, nous (...)
Nouveaux tarifs de certains examens : Le ministre de la (...)
Burkina : Une soixantaine d’agricultrices formées sur la (...)
Burkina / Electrification rurale : Vers la mise en œuvre (...)
Burkina / Enseignement supérieur : Des étudiants de (...)
Banque commerciale du Burkina : Trois activités initiées (...)
Burkina/ Nandiala : Une rencontre initiée pour mieux (...)
Burkina : Le Chef d’Etat-Major de la Gendarmerie en (...)
Ouagadougou : Trois gangs de présumés malfrats (...)
Utilisation de matériels électroniques en période de (...)
La gestion des ressources humaines avec Mariam (...)
Burkina / Education : Mama Joséphine Tao, l’institutrice (...)

Pages : 0 | ... | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | 189 | ... | 36267


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés