Actualités :: Grève des syndicats : Et si on privilégiait le dialogue !

Fin décembre 2004, le gouvernement burkinabè par la voix du ministre des Finances et du Budget annonce une augmentation de salaire pour l’ensemble des travailleurs du secteur public, toutes catégories confondues. Une petite hausse mais une hausse quand même.

Au delà du gain financier, ce qui a apporté du baume au cœur des agents de l’Etat c’est d’abord le fait que le gouvernement ait fait un tel geste au moment le plus inattendu. Le micro trottoir réalisé çà et là par la presse a permis de se rendre compte que les populations ont apprécié à sa juste valeur cet apport du gouvernement et pour cause ! Au plan international, la conjoncture économique est difficile si elle n’est pas franchement mauvaise.

M. Tolé Sagnon, Secrétaire général de la CGTB.

Dans l’Ouest africain, la persistance de la crise ivoirienne n’est pas pour rassurer. Pays lié par l’histoire et la géographie à la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso a été le plus durement touché par les répercutions de cette crise ivoiro-ivoirienne qui dure maintenant depuis quelques années. Toutes ces données permettent de mieux apprécier l’engagement du gouvernement qui, à travers cette augmentation veut améliorer le panier de la ménagère et partant des conditions de vie des populations.

C’est donc à la surprise générale et contre toute logique que certaines organisations syndicales ont annoncé un mouvement d’humeur pour ce vendredi 04 février 2005. La chose était si invraisemblable que l’opinion publique a mis du temps à accorder du crédit à la rumeur qui évoquait cette grève. Lorsque les déclarations de ces organisations syndicales sont venues confirmer leur intention, nombre de travailleurs en ont perdu leur latin.

En tout état de cause, le mal est moins l’organisation d’une grève que son déroulement. Dans un Etat de droit, la liberté syndicale est un des piliers de l’édifice démocratique. A ce titre, les organisations des travailleurs ont toute latitude de manifester leur mécontentement à travers des grèves et autres déclarations. Le plus important par contre, c’est de ne jamais perdre de vue l’intérêt supérieur de la nation.

Fini le temps où le syndicat n’existe que parce qu’il s’oppose au régime en place. C’est un schéma dépassé qui ne correspond en rien à l’évolution actuelle du monde. Les responsables syndicaux du Burkina doivent s’adapter à la nouvelle donne car plus que tout ils sont d’abord des partenaires sociaux. Ils doivent, de ce fait, être des alliés, indépendants certes, mais des alliés tout de même qui doivent apporter leur pierre à l’édification d’un Burkina démocratique et économiquement fort.

Privilégier le dialogue

Le dialogue social n’a de valeur que si les partis en présence se font mutuellement confiance et surtout mettent en avant l’intérêt général. Il sera illusoire pour le pouvoir en place de conclure que l’augmentation n’a pas atteint le niveau demandé. C’est l’évidence même que les travailleurs ne sont pas entièrement satisfaits de ces augmentations. Il doit leur être reconnu le droit de demander de meilleures conditions de travail. Cependant, ils ne doivent pas non plus perdre de vue le geste du gouvernement dans un environnement difficile comme décrit plus haut.

Mais puisque les organisations syndicales initiatrices de la grève du 4 février ont décidé de faire fi de cette réalité, il ne reste plus qu’à les interpeller pour que cette protestation se déroule dans le calme et dans un esprit républicain. Cela suppose la liberté pour les travailleurs d’adhérer ou pas à ce mouvement de protestation. Des dispositions doivent être prises par les organisateurs pour éviter les destructions des biens publics et privés.

Il est du devoir des syndicats de faire preuve d’esprit de responsabilité et d’un engagement civique. Au regard de la disposition d’esprit du gouvernement, les syndicats gagnerait à privilégier le dialogue qui est une vertu républicaine. En outre, il est porteur de meilleures chances pour donner satisfaction aux préoccupations des travailleurs. A moins que cette grève n’ait d’autres visées dans une année sensible comme 2005 avec les municipales et la présidentielle.

Larba Yaro
L’Hebdo

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