Actualités :: Grève du 4 février : pourquoi l’UGTB n’est pas partante

En réaction au mot d’ordre de grève du 04 février prochain, l’Union générale des travailleurs du Burkina (UGTB), s’en désolidarise. Dans la déclaration dont teneur suit, elle explique pourquoi son refus de prendre part au mouvement.

Camarades militants et militantes, commerçants et associations affiliés à l’UGTB, travailleurs du Burkina Faso, chers sympathisants.

Je voudrais, par cette déclaration, vous expliquer et vous informer du pourquoi de notre refus de participer à cette grève, parce que vous êtes en quête permanente de vérité et de justice.

L’UGTB a analysé d’une manière objective la situation syndicale, mais constate une mascarade dans la gestion des luttes syndicales. Les Travailleurs de la SOSUCO, de FASO FANI, de la CIMAT, de la SOBBRA et de plusieurs autres entreprises ont toujours répondu présent aux mots d’ordre de grève quand leurs intérêts sont menacés, pour réclamer un droit, une meilleure condition de vie ou une justice équitable.

Beaucoup de travailleurs ont sué sang et eau pour donner une vie meilleure aux générations futures dans l’exercice de leurs fonctions ; on se rappellera les luttes syndicales dans les années 1979 pour l’institution du Conseil économique et social (CES) et la séparation des ministères de la Fonction publique et des Lois sociales.

Cela a pu être effectif pour l’utilité publique due aux démarches de l’UGTV, l’USTV, le FVB, et le SCAN dans le temps, et qui fait la fierté de la nation burkinabé aujourd’hui.

Les syndicats, de nature et d’objectif, ont pour mission première la protection des intérêts, l’épanouissement des travailleurs face à la mauvaise gestion et aux décisions administratives abusives. Les luttes syndicales, sans être anticonstitutionnelles ont su au fil des années émettre des idées, des revendications et des propositions à même de construire la nation pour le bonheur du peuple en général et des travailleurs en particulier.

L’UGTB, soucieuse des conditions dans lesquelles certaines luttes sont menées, ne peut se permettre de répondre aveuglement à l’appel à la grève du 04 février 2005 d’autant plus que le bilan de la réclamation des travailleurs licenciés pour fait de grèves n’a jamais été fait et publié. Les syndicats sont les garants des intérêts des travailleurs. Le constat est amer et le sérieux n’est pas au quotidien de certains leaders syndicaux.

L’UGTB, consciente de ces dérives et mensonges, ne restera pas silencieuse face à ces cupides qui détournent nos luttes syndicales en leurs objectifs. Le cas pratique des retraités qui dirigent des syndicats des travailleurs est lamentable, car c’est à des fins personnelles et pour s’enrichir sur le dos des travailleurs intégrés.

Les privatisations des sociétés entraînant des licenciements sont très mal gérées par des leaders malintentionnés. L’UGTB dit que les centrales syndicales doivent être des remparts, des auteurs sûrs pour le travailleur des syndicats capables de faire des propositions concrètes, des exigences conformes aux normes démocratiques à même de donner les résultats escomptés. Pas de syndicalisme par complaisance, qui pousse les travailleurs aux grèves orchestrées de mauvaises intentions.

La grève est le dernier recours du syndicat, ce n’est ni pour se défouler, ni à plus forte raison une envie de grever. L’augmentation de 25% des salaires et pensions pour compter de janvier 2001 est une illusion. Relevé de 25% les salaires et pensions des quatre dernières années est un mirage pour un pays comme le nôtre dépourvu de diamant, de pétrole et sans débouché maritime.

Il y a des fois où il faut voir les réalités en face, sans complexe, pour la paix sociale. Les commerçants du marché « Rood Woko » ont lutté seuls pour trouver une oreille attentive à leurs réclamations. Il est honteux de vouloir les gagner, les utiliser pour son compte en attisant le feu tout en criant au feu. Vous avez été indifférents face aux problèmes éprouvés par les commerçants.

C’est regrettable que des syndicats ne se retrouvent plus dans les luttes, vous exposez les travailleurs aux impacts de la médiocrité. Les syndicats doivent se faire évaluer positivement par ceux qui croient en eux. Les syndicats devraient, en amont, prendre la décision de grever, travailler à trouver des motifs raisonnables, sérieux et fondés répondant à nos réclamations.

Le Burkina Faso, à l’instar de beaucoup de pays, s’est engagé sur le chemin exaltant de la liberté et de la sauvegarde de la démocratie.

Nous y sommes à la tâche et l’honneur et la dignité doivent être l’armure des syndicats. Contrairement à ça, des aventuriers se sont infiltrés dans nos rangs, faisant perdre de vue les attributs et les objectifs du syndicalisme.

L’action de certains leaders syndicaux versatiles, incapables d’examiner minutieusement et objectivement la situation économique du Burkina Faso affaiblit le mouvement syndical. Alors nous devons éviter que le syndicalisme ne tombe de son piédestal.

Rébutée par les agissements aux caractères triviaux de certains leaders syndicaux, l’UGTB se mettra en travers de toutes formes d’aventurisme au sein de nos syndicats.

Les dossiers pendants et certains engagements pris par le gouvernement, qui tardent à se dénouer ( le cas des indemnisations des personnes victimes de la violence en politique, qui se fait par affinité) sont dus aussi au manque de sérieux de nos leaders syndicaux. Les syndicats doivent faire des démarches pour l’utilité publique (travailleurs).

C’est pourquoi l’UGTB invite les camarades militants et militantes à ne pas participer à cette grève du 04 février 2005 et lance un appel à une journée de réflexion nationale d’ici fin février à mi-mars sur le thème : l’UGTB face à l’inconscience syndicale burkinabé

La lutte continue.

Pour le Bureau exécutif Le Secrétaire général national

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