Actualités :: Pratiques occultes : le "wack" aide-t-il l’Afrique à avancer ?

Du chef d’Etat au citoyen lambda, les pratiques occultes sont une réalité du continent africain. Certaines familles ont leur marabout, comme d’autres ont un médecin familial. Les palais présidentiels grouillent de conseillers en ésotérisme, qui orientent les grands choix des têtes couronnées.

A l’échelle individuelle, chacun est libre dans les limites du légal et du raisonnable, de se trouver une béquille morale, un soutien psychologique dans ses moments de doute. Mais tous comptes faits, ces croyances et les pratiques qui en découlent, aident-elles l’Afrique à avancer ?

L’intérêt des sciences occultes pour l’Afrique serait qu’on apprivoise les phénomènes ésotériques, pour en faire des objets concrets et positifs. Le cellulaire, l’ordinateur, jusqu’aux gadgets les plus anodins de la vie courante, reposent sur des éléments scientifiques quoique abstraits. Le faisceau hertzien est invisible, mais il a été dompté pour nous donner la radio-diffusion.

Le tort chez de nombreux Africains, c’est de croire que les forces surnaturelles peuvent tout faire et réussir à la place de l’Homme. De sorte que c’est la nature qui déciderait pour l’Homme, et celui-ci n’aura qu’à s’y soumettre et à accepter son sort. L’irrationnel prend le pas sur le rationnel. La conséquence de cette philosophie est que devant les difficultés inhérentes à l’existence, on baisse les bras, on devient fataliste. On va de marabout en marabout, au saut du Kangourou, à la recherche du talisman-miracle ou du sacrifice expiatoire qui va concilier l’individu et la nature.

Là où l’Européen ou l’Américain s’enivre de travail pour surmonter un choc psychologique, la pratique chez certains Africains est de plonger dans la torpeur. Ils se soumettent aux difficultés, devenant de véritables pantins entre les mains d’une nature peu soucieuse du sort de ceux qui baissent les bras.

La croyance à l’omnipotence des forces occultes amène invariablement à mal orienter l’effort. Il en est ainsi par exemple des équipes nationales de football qui consacrent une grande part de leur budget au "wack", au détriment de la préparation physique et technique.

Un joueur qui rate un entraînement est moins sévèrement réprimandé que son coéquipier qui a raté le cérémonial d’avant-match, recommandé par le féticheur. En cas de défaite, la responsabilité lui incombera, car il aura été l’élément vulnérable par lequel le scandale a pu arriver. Si le "wack" prévalait sur la connaissance et la méthode, la coupe du monde de football élirait domicile en Afrique. Pour l’heure, elle continue de narguer les équipes nationales africaines de football.

De Kinshasa à Dakar, de Malabo à N’Gaoundéré, ils sont nombreux, ceux qui cherchent le salut dans l’ésotérisme. Et la palme d’or reviendrait certainement aux hommes politiques. Actuellement, on impute à des politiciens libériens des sacrifices d’êtres humains, censés attirer vers eux les faveurs de l’électorat, dans la perspective des prochaines élections . Devant témoin, le maréchal Mobutu avait bu du sang humain pour renforcer sa puissance et se rendre invincible. Sans être de la même nature, les sacrifices sont quasi systématiques chez de très nombreux responsables africains pour conserver ou obtenir une situation.

Leurs efforts devraient plutôt être orientés vers le combat pour l’avènement d’une démocratie véritable, porteuse de développement. Avec elle, plus besoin de compter sur quelque appui pour déjouer quelque sort. Il suffira d’avoir un bon programme et de convaincre l’électorat. La démarche vers le pouvoir doit être rationnelle, de même que sa gestion.
Des chefs d’Etat n’hésitent pas à pactiser avec le diable pour se maintenir au pouvoir.

D’autres "importent" des marabouts budgétivores pour les aider à faire face au quotidien. On introduit ainsi l’irrationnel dans la gestion des situations nationales. C’est là un des signes d’une gestion artisanale de la cité. Le maraboutage ne doit pas avoir de place dans un système de bonne gouvernance. Les affaires qui intéressent la nation y sont gérées à travers les institutions républicaines.

A ce sujet, l’Inde offre le bon exemple. Pays mystique s’il en est, elle a bâti la plus grande démocratie au monde et a réussi des prouesses technologiques indéniables. Ses informaticiens sont fortement sollicités par l’Occident, et elle a pu maîtriser une technologie aussi avancée que l’arme nucléaire. Et tout cela est le fruit d’efforts constants. Seul le travail méthodique paie. Autrement l’Afrique des mystères demeurera l’Afrique des misères.

La Pays

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