Actualités :: Aïd El Kébir : La commémoration du sacrifice d’Abraham

La fête de la Tabaski est par excellence celle de la commémoration du sacrifice d’Abraham (Ibrahim). A deux jours de l’Aïd El Kébir, les principaux marchés de bétail de Ouagadougou sont pleins de moutons.

Bien que les prix soient si élevés cette année. Aucun mahométan ne veut rater son sacrifice.

Des semaines avant la célébration de l’Aïd El Kébir, le marché de bétail de Tanghin (secteur n°23 de Ouagadougou) débordait déjà de moutons. Les commerçants ont mis les bouchées doubles pour approvisionner très tôt la capitale burkinabè et certains pays voisins (Ghana, Côte d’Ivoire) en ovins et en bovins. Pourtant, l’abondance des animaux n’a pas entraîné la chute des prix.

Un bon mouton pour le sacrifice d’Abraham coûte entre 35 000 et 150 000 F CFA. Les commerçants de bétail avancent les raisons d’insécurité sur les routes et la cherté des moutons sur les marchés des provinces pour justifier la hausse des prix. "Le prix du mouton est élevé en province. Nous perdons aussi beaucoup d’argent lors des braquages. Avec tout cela, il faut continuer le commerce pour faire vivre la famille", expliquent-ils.

Pour Abdoul Karim Ouédraogo, commerçant de bétail depuis 20 ans, la cherté des moutons cette année n’a pas découragé les musulmans. Chaque mahométan veut avoir son animal et s’acquitter de son devoir religieux. M. Ouédraogo affirme vendre 15 à 20 moutons par jour bien que le jour de la fête soit encore éloigné. Cependant la plupart de ses camarades affirment que les Burkinabè achètent leurs moutons au dernier moment. "Les musulmans d’ici attendent trois jours avant la fête pour venir au marché de bétail", déclarent Issa Kaboré, Boureima Sawadogo et Sadou Tall.

Aussi, ces commerçants comptent exporter leurs animaux vers le Ghana et la Côte d’Ivoire. "Là-bas, on peut vendre le mouton de 35 000 à 75 000 et celui de 150 000 à 200 000 ou 225 000 F CFA", révèlent-ils. Si le marché de Tanghin rassemble plus les moutons pour l’exportation et se caractérise par leur cherté, celui de Goughin (secteur 9 de Ouagadougou) reçoit des clients désireux d’acheter tôt leurs moutons pour ne pas avoir des surprises à la veille de la fête. Ali Wérémé, maître coranique, a eu son animal de fête à 45 000 F CFA. Il souligne aussi l’augmentation des prix des moutons. "L’année dernière, j’ai payé le même mouton à 25 000 F CFA. Il me faut encore un autre pour offrir à ma maman. Ce sera très dur cette année mais c’est un devoir pour tout bon musulman", avoue-t-il.

Certains clients proposent aux commerçants de leur donner les animaux à crédits. Une demande que nombre d’entre eux acceptent moyennant une avance dépassant la moitié du prix du mouton. Une difficulté que ne semble pas rencontrer un jeune Togolais. Celui-ci trouve que le coût des animaux est moins cher par rapport à celui pratiqué chez lui au Togo. Chrétien, il en a acheté trois pour offrir à ses amis musulmans qui les lui ont recommandés. Une chose est sûre, la cherté du mouton n’empêchera pas son sacrifice. "Tabaski, c’est la fête du mouton", rappellent commerçants et clients.

Jolivet Emmaüs Sidibé
PAG BELEGUEM


Tabaski, sens et exigences

La fête musulmane de la Tabaski revêt une signification profonde et comporte des exigences prescrites par le Saint Coran. Avec le premier vice-président de la communauté musulmane du Burkina Faso, El hadj Adama Sakandé, nous les avons passées en revue.

La Tabaski, encore appelée fête du mouton, vient en couronnement d’une activité spirituelle chez le musulman. C’est en substance le sens que lui donne le 1er vice-président de la Communauté musulmane du Burkina, El hadj Adama Sakandé. Aussi, poursuit El hadj Sakandé, la Tabaski rappelle un acte hautement symbolique posé par le père du monothéisme Abraham. En effet, a-t-il expliqué, Dieu avait demandé à Abraham de sacrifier son fils en son nom. Ce dernier s’est soumis à la demande divine. Et lorsqu’il était prêt à égorger son fils, Dieu lui envoya un agneau en lieu et place. C’est cette tradition, selon lui, qui a été perpétrée par le fondateur de l’Islam, le prophète Mohamed.

Dans le calendrier musulman, la Tabaski, a-t-il affirmé, a lieu le dixième jour du mois du pèlerinage, soit environ 70 jours après le Ramadan. Pendant ce mois, Dieu recommande aux fidèles le jeûne du 1er au 10. A défaut, le musulman peut jeûner le 9e jour (veille de la Tabaski) afin d’être en communion avec les pèlerins qui stationnent ce jour à Arafat.

La Tabaski proprement dite doit commencer avec les préparatifs de la prière. Conformément aux prescriptions du Saint Coran, le fidèle musulman doit se vêtir de ses plus beaux habits en évitant de se raser ou de se tailler les ongles. Il est souhaitable que le chemin suivi pour aller à la prière soit différent de celui du retour. Cette prière en elle-même est constituée de deux Rakats et d’un sermon pendant lequel l’Imam donne des conseils à la Communauté, explique El hadj Sakandé.

Après quoi, il égorge son mouton, donnant ainsi le top de départ aux autres fidèles. Il relève en outre qu’en cas de contrainte, l’immolation peut se faire le lendemain, le surlendemain ou trois (3) jours après la Tabaski. Les animaux à sacrifier doivent être assez gros, saints de tout handicap ou de maladies. Et le tiers de la viande doit faire l’objet de partage surtout avec les nécessiteux.

Toutefois, a-t-il fait remarquer, il n’y a pas lieu de s’endetter pour tuer un animal. Dieu n’en voudra pas à un fidèle qui n’aurait pas les moyens de le faire, les années et les conditions économiques n’étant pas toujours les mêmes. Au-delà du sacrifice, il est souhaitable, soutient El hadj Sakandé, que l’on puisse offrir aux voisins, aux parents,..., des plats assez exceptionnels. La joie doit être de mise le jour de la Tabaski, mais dans les limites prescrites par le Livre saint de l’Islam.

Alassane KARAMA
Sdwaya

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