Actualités :: Département de Yondé : Célébration de la fête coutumière chez les (...)

Le village de Yondé, chef-lieu du département de Yondé, dans la province du Koulpélogo, a vibré dans la pure tradition, la fête coutumière du Naaba Lebtenga. élébrée chaque année après les récoltes, les populations du village de Yondé ont encore sacrifié à la tradition.

C’était en présence de nombreux chefs coutumiers, religieux, des autorités de la province du Koulpélogo, des départements, des parents et amis et d’une forte délégation venue de Ouagadougou.

La cour royale a refusé du monde pour la circonstance. Les manifestations ont débuté par une veillée d’animation folklorique et de danses traditionnelles de plusieurs troupes. La devanture de la cour royale a aussi été transformée en mini-marché jusqu’au matin. Très tôt le matin, les griots de la cour royale annoncent les couleurs cérémoniales du chef Lebtenga au son des tam-tams.

Les familles et alliés du chef se concertent par groupe pour parfaire les dernières actions. Il est 8 heures, les coups de fusils retentissent pour traduire la sortie officielle du chef Lebtenga de sa case-fétiche. Il est vêtu de blanc et coiffé d’un bonnet rouge entouré d’une bande en cotonnade blanche. Brève salutation de la famille royale, des autres chefs coutumiers, des notables du village et une foule nombreuse qui ont fait le déplacement de Yondé pour lui témoigner leur soutien. Accompagné d’un griot, de notables et proches de la famille dont certains portaient du matériel traditionnel, le chef Lebtenga prend la direction de Salambaoré, où se trouvent les sites et les tombes de tous les chefs qui se sont succédé pour l’acte I des différents sacrifices.

Dans l’histoire de Yana et particulièrement de la famille Béogo, (famille royale), les chefs intronisés à Yondé se déportent dans le village de Salambaoré, situé à environ 5 km, où se trouvent toutes les tombes des défunts chefs. C’est dans ce village que le premier chef a été enterré. Depuis ce temps, tous les chefs coutumiers qui se succèdent ont leurs tombes à Salambaoré.

Selon la tradition, les chefs sont intronisés à Yondé. Ils ne doivent sous aucun prétexte, se dérober à cette tradition. L’histoire enseigne que Salambaoré signifie terre de pureté.

Tout chef coutumier intronisé qui, à un moment donné de sa vie ou dans sa fonction, est frappé par le poids de l’âge l’empêchant d’exécuter ses tâches coutumières, ou souffrant de maladie grave, est obligé de quitter la cour royale de Yondé pour s’exiler à Salambaoré pour y passer ses derniers jours.

Prosper NAON
naon_bougnan @ yahoo.fr


Encadré

A Yondé, la succession de la chefferie se fait de père en fils et entre frères dans l’autre cas

"En l’absence de tout document écrit depuis la colonisation française et après l’indépendance de notre pays, nous ne pouvons pas brosser avec exactitude, l’histoire de Yondé". C’est par ces termes que le petit frère de l’actuel chef, le Naaba Lebtenga de Yondé, M. Bila Zéphirin "Son Excellence", préfet-maire à la retraite, nous a reçu pour parler de l’histoire du village de Yondé et de la succession à la chefferie coutumière.

Avec le concours des uns et des autres, notamment des anciens et des griots, détenteurs des secrets de l’histoire, je vous parle de ce que je sais de Yondé, sans travestir la moindre vérité.

Le premier de nos arrière ancêtres est venu de Sambaga avant la colonisation française. Selon des vieux et griots, cet ancêtre s’appellerait Naaba Zaram, un guerrier réputé.

A sa mort, il fut succédé par son fils, Naaba Bougré. Dans la même lignée, à la mort de Naaba Bougré, il fut à son tour, succédé par le Naaba Polongo, tous des guerriers réputés. Puis vient le Naaba Sanlama. Sanlama en langue Yana, désigne l’art.

Il y a eu un ajout de mot qui est "Baoré" (un silo).

Ces deux noms réunis forment Sanlambaoré, qui signifient "un silo en or". Personne ne peut entrer dans ce silo en état d’impureté. Son nom étant populaire, la population décide de l’octroyer au village qui, jadis, s’appellerait Youmtenga.

Le Naaba Kouti, fils aîné du Naaba Sanlama lui succède à sa mort et a régné quelques années avant l’arrivée des Français.

C’est du temps du règne du Naaba Kouti que l’esclavage a été aboli à Sanlambaoré. Naaba Kouti, après sa mort, a été succédé par son fils Béogo Sanlamgaré.

Ensuite, est arrivé au trône le Naaba Lebtenga, fils aîné de Naaba Sanlamgaré, aujourd’hui de la coutume de Yondé.

Entretien réalisé par Prosper NAON
Sidwaya

CAMEG : Le nouveau directeur général a pris fonction
Burkina Faso : Le nouveau Dr en Biologie et écologie (...)
Burkina/Transport routier : Une opération de renouvellement
Burkina : La canicule, une opportunité pour les vendeurs (...)
Conseil des ministres : Des noms de personnalités (...)
Burkina Faso : Le rapport pays sur le logement et le (...)
Burkina : Catholic Relief Services lance deux projets (...)
Burkina/Secteur privé-public : Les acteurs de la région (...)
Burkina/ Projet MODHEM+/DDC : Les acteurs réunis pour (...)
Burkina/Journées nationales d’engagement patriotique : (...)
Burkina : Les acteurs économiques de la région du Sahel (...)
Boucle du Mouhoun : L’utilisation de la plateforme (...)
Journée internationale de sensibilisation aux mines : (...)
Burkina/Coupure d’électricité : « 30% des machines (...)
Burkina/Leadership féminin : Wend-puiré Nana, une (...)
Burkina Faso : Une plateforme digitale pour les (...)
Burkina/ plateforme digitale de dialogue public-privé : (...)
Burkina/8-Mars 2024 : Une centaine de femmes et jeunes (...)
Boucle du Mouhoun/Médias : Fomie Marie Yé prend la tête (...)
Challenge App Afrique : Les trois finalistes ( dont un (...)
Programme de résilience du système alimentaire : Un (...)

Pages : 0 | ... | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | 189 | 210 | ... | 36435



LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés