Actualités :: Prévalence du SIDA : 1,3 % chez les élèves et étudiants

Le Comité ministériel de lutte contre le SIDA du ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (CMLS/MESSRS) vient de boucler ses activités entrant dans le cadre de son plan d’action 2004.

En attendant l’entrée en vigueur du plan d’action 2005, le ministre Laya Sawadogo, président du CMLS/MESSRS, nous fait, dans cette interview, le bilan des activités dudit comité.

Quel bilan global faites-vous des activités du Comité ministériel de lutte contre le Sida ?

• La plupart des comités ministériels ont eu des difficultés à leur démarrage. Le ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique ne fait pas exception. Les données objectives de cette situation résultent du problème de la permanence des agents.

Il se trouve que dans tous les comités, il était difficile d’avoir des agents permanents pour faire uniquement ce travail. Pour ce faire, nous étions souvent amenés à faire appel à des agents d’autres services, qui, malheureusement, pour certains d’entre eux, ne perçoivent pas toujours l’intérêt qu’ils ont à consacrer assez de temps à la préparation des activités et à leur exécution. Tout cela constituait donc des difficultés pour les activités des comités.

Mais globalement, il faut dire que notre comité a quand même relativement bien fonctionné. Il est vrai que nous n’avons pas pu recouvrer l’ensemble des ressources prévues.

Cependant, avec ce qui a été recouvré, nous avons pu réaliser l’ensemble des activités qui ont été à la fois du domaine de la prévention, de la sensibilisation, de la formation des différents agents, de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/Sida et de toute chose entrant dans la programmation du Secrétariat permanent du Comité national de lutte contre le Sida (SP/CNLS).

Concernant le cas particulier de la prise en charge, celle-ci a concerné 107 personnes infectées et affectées. Nous estimons donc que le bilan est satisfaisant.

Comment appréciez-vous la situation de la séroprévalence dans votre département, et particulièrement dans le milieu scolaire et universitaire ?

• Il est difficile d’avancer des chiffres exacts. Cependant, la campagne de dépistage volontaire organisée cette année dans les établissements du secondaire et à l’université, avec l’appui du PAMAC, a fait ressortir que sur 21500 élèves et étudiants dépistés, 278 étaient positifs ; soit un taux de prévalence de 1,3 %.

Si nous admettons globalement le taux de 2, 8 % à l’échelle nationale, ce taux de 1,3 % dans le milieu scolaire et universitaire est considérable. Les jeunes d’aujourd’hui mènent de plus en plus des activités sexuelles non disciplinées.

Il y a donc lieu d’attirer l’attention de la communauté nationale, du SP/CNLS sur l’importance qu’il y a à insister sur les mesures de prévention de cette classe d’âge. J’insiste là-dessus, car dans les lycées et collèges, où les jeunes arrivent avec un âge variant entre 16 ans (en 3e) et 20 ans (en Tle), ceux-ci constituent des catégories de population extrêmement vulnérables aux phénomènes de contagion au VIH/Sida.

Ce qui pose un réel problème. D’ailleurs, la question a été, à mon sens, évoquée à la 4e session du CNLS. Nous allons insister davantage avec nos rencontres au niveau des SP/CNLS pour que notre département puisse redresser la barre à ce niveau.

Quel commentaire faites-vous des conséquences du VIH/Sida dans votre département et que comptez-vous faire pour réduire l’impact du fléau ?

• Vous savez bien qu’au niveau de la société elle-même, toute frange affectée ou infectée par le VIH participe à la diminution de la capacité de production. Dans notre cas spécifique, le problème est que, quand les enseignants ou les élèves sont affectés ou infectés, cela les conduit naturellement à des défections énormes au niveau du suivi des cours, de la participation aux cours, au niveau même de la préparation des cours.

Mais c’est une situation qui est nationale et qui concerne tous les départements ministériels. Les personnes infectées sombrent automatiquement, pour diverses raisons, dont celles psychologiques. Les personnes qui apprennent à l’issue d’un dépistage qu’elles sont séropositives tombent généralement dans un état psychologique qui les met hors des capacités normales de travail.

Il faut qu’on trouve comment faire d’abord pour les accompagner psychologiquement à l’acceptation de leur situation, ensuite les amener à l’acceptation de la prise en charge. La plupart du temps, la principale difficulté est que nombre de personnes, lorsqu’elles sont infectées, ne veulent même pas qu’on le sache.

Il faut donc toute une éducation, toute une pédagogie pour ce genre de personnes afin de les ramener à la juste proportion des choses, à savoir qu’il n’y a pas de honte dans une maladie. Malheureusement, cette maladie recèle un potentiel de honte sociale qui fait que les gens ne veulent pas se déclarer rapidement.

Nous avons donc encore beaucoup de travail à faire en matière de formation, d’éducation, d’information pour que, progressivement, nous arrivions à faire en sorte que chacun prenne ses responsabilités. Il faut que chacun puisse dire : je suis dans telle situation, il faut que je préserve les autres. Ce travail incombe aux CMLS.

Les conclusions de la 4e session du Conseil national de lutte contre le SIDA, qui vient de se tenir, sont-elles favorables à votre département ?

• Au niveau de mon département, nous avons exprimé des attentes sur le plan du renforcement du budget consenti aux activités du CMLS. Nous avons indiqué, à la 4e session les difficultés réelles du CMLS au niveau du système éducatif, y compris ce que je viens de vous rappeler, à savoir toute la tranche d’âge des élèves et étudiants qui ne sont pas pris en compte.

Malheureusement pour nous, le budget 2004-2005 n’a pas connu une amélioration bien qu’on ait identifié les difficultés objectives qu’il va falloir affronter. De ce point de vue, j’affirme que le département n’est pas tout à fait satisfait.

Mais, c’est la mesure des urgences au niveau de tous les départements qu’il faut absolument prendre en compte. Nous allons voir avec le SP/CNLS s’il n’est pas possible d’envisager des appuis extra-budgétaires pour cette catégorie de population, que sont les élèves et les étudiants, non encore prise en compte.

En dehors de cet aspect, pour le reste, je crois que la 4e session a été positive au niveau national puisqu’elle nous a montré le tableau actuel de la situation du Burkina Faso par rapport au monde. Elle nous a montré également les efforts consentis par l’Etat pour le recul de cette infection dans notre pays.

Et cela est extrêmement important. Les nouvelles initiatives suscitées par le président national du CNLS, à savoir le chef de l’Etat, sont des initiatives d’amélioration de l’ensemble de la situation aussi bien au niveau des Comités ministériels que du Secrétariat permanent.

Nous pensons que globalement c’est positif. Au niveau sectoriel, nous avons des soucis qui peuvent avoir des réponses à tout moment.

Un message à lancer ?

• Mon message va naturellement à l’endroit des travailleurs de mon propre département. Il s’agit de voir comment rendre plus opérationnel notre CMLS. Nous sommes en train de voir comment nous allons détacher des enseignants pour constituer un personnel permanent et actif.

J’ai assuré à la coordonnatrice que cette année, je vais tout faire pour qu’il y est au moins trois à quatre agents complémentaires pour permettre au CMLS d’être un véritable service autonome. Je veux bien que le Comité réunisse des gens venant de différents services.

Cependant, il est nécessaire que la coordination du Comité comprenne un personnel tout à fait disponible. C’est une nécessité qui sera une réalité à mon sens en dépit de la situation actuelle du budget.

Entretien réalisé par Sy Aboubacar DCPM/MESSRS
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