Actualités :: Hôpital Yalgado : La cardio se refait une santé

Lorsqu’on arpente le couloir principal de ce service, c’est l’odeur du neuf qui vous accueille, en particulier celle de la peinture fraîche. Dans les salles sont également installés des appareils neufs. Pour le responsable du service, le professeur Patrice Zabsonré, c’est une grande satisfaction que de voir cette mutation s’opérer en cardiologie.

Le projet de renforcement du service de cardiologie de l’hôpital Yalgado- Ouédraogo a démarré depuis 2002. A l’époque, les responsables du plus grand centre hospitalier du Burkina avaient fait une requête auprès du ministère de la Santé qu’il équipe ce service au point de lui permettre de poser désormais un certain nombre d’actes médicaux.

Cela, pour diminuer les nombreuses évacuations de malades cardiaques, surtout des enfants, en dehors du pays. L’achat du plus gros des équipements a commencé dès cette année-là. Il a été également demandé à la Francophonie d’équiper une salle de soins intensifs et d’acheter un certain nombre d’équipements. Le service ne disposait pas d’assez de locaux et le comble, il était à l’étage, ce qui n’était pas pour faciliter la tâche aux malades cardiaques, qui ont besoin d’économiser leur souffle.

Un dossier a été déposé auprès de la Francophonie, qui a débloqué 15 millions FCFA pour la réhabilitation globale, et 14 autres pour la réhabilitation du service de réanimation. Ce financement acquis, les délais ont été respectés dans l’installation des appareils, de la centrale d’oxygène, qui est un réseau de fluides médicaux, et dans la réfection des locaux.

Le service de cardiologie, nous a appris le Pr Zabsonré, comprend la branche hospitalisation, la branche des explorations invasives et celle des explorations non invasives et une unité de soins intensifs qui va voir le jour. Dans les trois salles d’hospitalisations, disposant de deux lits chacune, des chariots des réanimations flambants neuf sont disponibles. Sont associés à ces chariots tout un ensemble d’appareils qui permettent de surveiller la respiration, la tension et le rythme cardiaque du malade, et cela à distance, grâce à un système de télémétrie, qui est installé en réseau.

Des piles pour cœurs défaillants.

Un PC central permet de suivre tous les éléments qui se sont déroulés en l’espace de 24 heures. Cerise sur le gâteau, on n’a pas besoin de se déplacer pour prendre la tension du malade, toutes les données médicales pouvant être consulté sur un écran. De nouveaux équipements permettront bientôt de diagnostiquer les angines de poitrine, les infarctus du myocarde, et le service pourra même placer une pile à l’intérieur du corps de patients au cœur défaillant.

S’ajoutent à ces appareils des respirateurs neufs, des seringues électriques, des défibrillateurs et un circuit d’oxygène, installé sur financement de la Francophonie également. Cette batterie d’appareils permettra-t-elle pour autant de faire par exemple une opération à cœur ouvert du genre pontage coronarien, une expression passée dans l’usage courant avec les quadruples voire quintuples pontages que subissait l’ancien président russe Boris Eltsine ?

Le professeur nous répondit qu’il manque bien des choses pour faire une opération chirurgicale du cœur, à commencer par la logistique : « Pour opérer un cœur, il faut l’arrêter et permettre au corps humain d’être toujours irrigué par le sang à partir d’un circuit extracorporel et une prise en charge environnante de réanimation cardio-vasculaire, qui n’est pas simple à mener au Burkina Faso ». D’ailleurs, il nous fera remarquer que les gens font souvent un amalgame, car dès qu’un médecin est dit cardiologue, on à tendance à croire qu’il peut opérer. « Nous n’avons pas été formés pour ça. Nous posons seulement des diagnostics ou donnons des indications opératoires. C’est aux chirurgiens cardiaques de faire l’opération ».

Une réflexion a été déjà menée sur une installation de chirurgie cardiaque, et en attendant de pouvoir opérer des malades du cœur au Burkina, une alternative est en train d’être trouvée : en collaboration avec une structure dénommée « Chaîne de l’Espoir », basée à Paris, une mission viendra opérer sur place au Burkina. On pourra alors progressivement procéder à un transfert progressif de compétences pour un jour prendre la relève.

Principale inquiétude : l’entretien.

Au service de cardiologie donc, il y a du matériel neuf. Si une partie est déjà utilisée pour soigner les malades, une bonne partie attend les accessoires pour fonctionner. Mais la principale inquiétude des hommes de santé qui travaillent dans ce service demeure l’entretien. C’est bien beau un appareil neuf, qui fonctionne, mais encore faut-il qu’il fonctionne pendant longtemps. Non seulement, il faut la maintenance préventive, mais la réparation quand il tombe en panne.

A Yalgado, la Direction des infrastructures, des équipements et de la maintenance (DIEM) s’en occupe. S’il y a des difficultés à réparer un appareil, la direction fait appel à des compétences extérieures : concernant par exemple le matériel de dialyse, le technicien vient du Maroc ; le technicien chargé du scanner et de la radiologie vient, lui, de Côte d’Ivoire. Quant au matériel financé par la Francophonie, les techniciens qui s’en chargent viennent de ce pays et de l’Allemagne.

Les contrats de maintenance avec les fournisseurs sont les plus fréquents, notamment avec General Electric dont la représentation est basée en Côte d’Ivoire, surtout en ce qui concerne l’imagerie médicale. La DIEM ne dispose pas de technicien en imagerie médicale. Pour les nouvelles installations en cardiologie, « un contrat de maintenance est signé avec ceux qui sont venus nous installer le matériel », en attendant de former d’avantage les techniciens qui sont sur place ou d’en recruter d’autres.

Issa K. Barry.


Christine Naré, directrice générale de Yalgado : « Nous avons tellement de projets ! ».

« Vous les gens de l’Observateur, on a peur de vous ». C’est par cette phrase mi-sérieuse mi-taquine, mais plutôt empreinte d’humour que notre équipe de reportage a été accueillie par la directrice générale de Yalgado, Mme Christine Naré née Ouédraogo. Les mémoires sont encore fraîches sur cet élément de la rubrique « Les Figas du jour », intitulé « Des coups de marteau au cœur », où il était question du bruit occasionné par la réfection des locaux en cardiologie pendant qu’il y avait des malades cardiaques hospitalisés.

Pour la directrice, ce papier a traumatisé plus d’un et a fait plus de mal que de bien. « L’article a gâté quand même pas mal de choses ».A l’époque, dira t-elle, le service de cardiologie était un vaste chantier. Et le docteur Kaboré dudit service d’ajouter qu’en son temps, les malades restés dans les locaux en réfection ne pouvaient être déplacés compte tenu de leur état de santé, qui exigeait un suivi permanent.

Aujourd’hui, cela semble être devenu un vieux souvenir, car les réparations ont été faites. Ce qui comble d’aise la directrice de Yalgado. « Ce sont des sentiments de satisfaction qui m’animent. Certes, il y a des accessoires qui manquent pour le plein fonctionnement de tout le matériel, mais nous comptons les acquérir en 2005 ». L’avantage de ces équipements, nous fera-t-elle savoir, est qu’ils sont d’une marque connue de Yalgado à savoir General Electric. Mais, ce chantier de cardiologie en finition n’est que la partie émergée de l’iceberg, car Yalgado même est un grand chantier.

C’est ce qu’affirme la première responsable : « On a tellement de projets qu’on se demande si nous avons les pieds sur terre (Rires). Cette année, nous avons réfectionné la maternité, la pharmacie, la salle d’hospitalisation en pédiatrie avec son plafond pourri et la cuisine. Les lits, les bâtiments ont été lavés repeints. L’ORL et le service de psychiatrie sont en finition. Il y a également un autre projet en finition. Il s’agit d’une salle de sport avec une piscine appelée solarium qui servira à la kinésithérapie ».

Mais pour la directrice, le grand projet de l’hôpital Yalgado concerne l’imagerie médicale. « On est en train de construire un grand bâtiment et on a commandé deux autres appareils radios et un grand scanner. « Un neuf cette fois-ci ? », lui avons-nous demandé. « NEUF ! ! Multifonctions, quatre barrettes », insistera-t-elle. Devant notre étonnement face à de si grands projets au profit de ce centre de santé naguère qualifié de mouroir, elle nous annonça que « Yalgado est en train de se refaire une santé ».

I.K.B
Observateur Paalga

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