Actualités :: Faits divers : Un chiot dans la soupe

L’homme est un ennemi pour l’homme, comme le chien de garde l’est du chien errant. Les gens ne font pas surtout attention aux paroles et actes qu’ils posent envers autrui. C’est ainsi que Gilbert Cebron dans son livre entre le chien et le loup a écrits que l’humiliation vous arme mieux encore que la colère.

Nous étions un jour de marché. Ali s’est approché du restaurant ou officiait Séni et a sollicité un plat de riz à sauce de cent francs. Sans lever la tête, Séni l’a rabroué en lui disant de disparaître des lieux car il n’avait pas à faire aux garibous et autres nécessiteux. Ali s’en est retourné sans répondre. Vingt et un jours plus tard, Séni détruisait son hangar et disparaissait avec femmes et enfants. Dans notre société, nous avons des chefs de famille qui, pour rien au monde n’iront s’endetter malgré leur extrême pauvreté ; taisons pour laquelle ils aiment dire qu’un lièvre ne peut pas grossir plus que ce que lui permet sa peau.

Aussi Ali, élevé dans le respect de la société traditionnelle refusant de s’endetter. En effet, la rentrée des classes était pour bientôt et qui dit entrée scolaire parle fournitures scolaires, habillement, réparation des vélos etc. Ainsi, Ali amena trois gros bélier au marché qu’il confia a son cousin Oumarou pour la vente. Séni à la vue des trois béliers s’en accapara, car ils étaient bien dodus. Séni, était originaire du même village que Ali et Oumarou.

Après une escapade de quelques années en Côte d’Ivoire, il était revenu s’installer au village et avait ouvert une boutique et un restaurant qui prospéraient. En effet, les clients préféraient le riz couleur rouge que vendait Séni, au riz couleur sombre que vendaient les femmes et où ne mangeaient que du soumbala et quelques feuilles de légumes contrairement au riz de Seni où laissez l’égallicée et quadripèdes étaient utilisés. C’est dire que le restaurant de Séni ne déssemplissait pas. Les béliers furent tues, dépecés, découpés et mis à bouillir.

Quand Ali s’était adressé à Séni, ce dernier occupé qu’il était à vendre son riz ne daigna même pas lever les yeux sur lui. Ali aurait pu réclamer ses sous soit quarante cinq mille francs à Séni comme le lui avait dit Oumarou. Ruminant sa colère, il alla trouver Oumarou et lui demanda se passer lui remettre son argent le soir à la maison avant de rentrer chez lui. Ce qui fut fait.

Une fois à la maison, Ali fulmina contre Séni. Il fallait punir cet affront, ce crime, pour empêcher qu’il ne se répète. Pour ce faire, Séni allait sentir passer l’ouragan. Il se trouve que Séni était un tradithérapeute très connu, mais qui n’exercent qu’à ses haures perdues. Ainsi, il avait eu a sortir un des apprentis de Seni d’un cas critique qui avait été assimilé à un miracle.

Appelé, ce dernier reconnut la faute de son patron et déclare que c’était son habitude et qu’il n’avait pas de respect pour les clients. Le marché se tenait tous les trois jours. Ali devrait passer le voir avant de s’y rendre. Ce que ce dernier fit. Ali lui remit un chiot mort avec le conseil exprès de le mettre dans le marmite à sauce. La mission fut accomplie avec efficacité et dextérité. Nous étions vendredi et après la prière, les fidèles se précipitaient pour aller manger chez Séni qui servait et encaissait. Entre temps, un client demanda un os charnu. La louche plongea pour ramener de gros morceaux et repartit à la recherche d’os.

A la troisième tentative, un chiot, les croc dehors, les oreilles hérissées, le ventre rond et le poils dru font ramené. Aba vue l’animal, des clients refluèrent et même que Séni prit peur et se mit à trembler. Ceux qui avaient assisté à la scène n’avaient que le mot "astafourlaï" à la bouche. Pour des fidèles qui revenaient de la prière du vendredi, c’était grave. Ceux qui avaient commencé à manger abandonnèrent les plats et la nouvelle fit très vite le tour du marché et certains venaient aux informations.

Séni avait profité de la confusion pour prendre la clé des champs. Les fanatiques voulaient mettre le feu au hangar, mais le chef de marché s’y opposa fermement car c’est tout le marché qui risquait de partir en fumée. Séni quitta très vite le village. Comme l’a dit clemeceau, on ne fuit pas l’histoire avec des regrets, mais on poursuit sa vie avec des remords. Dans cette affaire, les anciennes restauratrices ont retrouvés leurs clients. Ainsi, certains pleurent, d’autres rient.

Rakissé
Sidwaya

Burkina/ Education : 1304 établissements scolaires ont (...)
Burkina : Le concept « Épouse de soldat, cœur de soldat », (...)
Burkina/Interdiction de la mendicité à Bobo-Dioulasso : (...)
Tapoa/Insécurité : Le Conseil provincial des organisations de
Conseil d’administration de l’ONEA : L’amélioration de la (...)
Burkina / Aide humanitaire : L’ABBAD solidaire de (...)
Croix-Rouge : Denis Bakyono reste à la tête du Conseil de (...)
Burkina : Le Programme de Développement d’Urgence (PDU) a (...)
Burkina : Des acteurs du secteur privé renforcent leurs (...)
Burkina/Affaire “escroquerie de commerçants” : Roch (...)
Burkina/Arrestation de Me Guy Hervé Kam : Le délibéré de (...)
Burkina Faso : Acquisition de 75 véhicules militaires (...)
Burkina : La 53e promotion de l’École nationale de police (...)
Burkina : La douane rend hommage à une soixantaine de (...)
Mise en œuvre du projet "Développement circulaire de bio (...)
Burkina/Police nationale : La question du management (...)
Burkina/Région du Centre-sud : L’UNFPA veut réduire le (...)
Lycée mixte de Gounghin : Les promotions 1998 à 2007 (...)
Burkina : Le syndicat des inspecteurs de l’enseignement (...)
Burkina : « Il serait bon que tous ceux qui sont (...)
Koudougou / Conduite de taxi-moto : Plusieurs jeunes en (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36435



LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés