Actualités :: Les faits divers de Sacré : Jo le nerveux

C’est connu, l’alcool et la colère font mauvais mariage. L’un pouvant susciter et multiplier les conséquences de l’autre. Joseph était de nature nerveux et il savait. Mais Joseph aimait également l’alcool. Un peu même. Conséquence : lorsque ces deux facteurs étaient réunis, notre homme devenait une véritable boule de nerfs, un autre « Jo-la-bagarre ». Et c’est ce qui est arrivé ce samedi soir-là.

Jo était sorti avaler un godet dans le maquis d’à côté ; question d’étancher sa soif en ces temps de grosse canicule et d’assouvir son penchant ; question surtout d’assouvir son penchant pour l’alcool car après son premier "frelaté" il en recommanda un autre. Et comme l’alcool appelle l’alcool, Jo se retrouva fort éméché. C’est en ce moment-là qu’un groupe de jeunes fit son entrée dans le maquis pour les mêmes raisons ou presque. L’un des jeunes se dirigea vers la table de notre homme où il voulut prendre une chaise libre.

Lui avait-il demandé l’autorisation ou l’avait-il simplement salué avant de vouloir s’emparer de la chaise ? Joseph ne chercha pas à le savoir. A peine le jeune homme avait-il touché à la chaise qu’il lui demanda sèchement de la laisser où elle se trouvait. Mais le jeune homme choqué par cette hargne, ne l’entendit pas de cette oreille. Il n’y a pas de raison qu’il ne prenne pas la chaise, ceci d’autant plus qu’elle était inoccupée.

En même temps qu’ils s’invectivaient, chacun des deux messieurs tirait sur un bout de la chaise. Les amis du jeune homme vinrent à la rescousse. Ce que voyant, et malgré son ivresse, Joseph comprit qu’il valait mieux reconsidérer sa position sinon le quart heure suivant pouvait s’avérer très douloureux pour lui. C’est ainsi qu’il lâcha son bout de chaise et sans honte, battit en retraite tout en continuant dans sa fuite à insulter les pères et mères de ses adversaires moqueurs.

Mais, la fuite de Jo était purement stratégique, il filait à son domicile d’où il en revint armé de deux poignards et d’un pistolet en plastique. Pourquoi un pistolet factice ? Allez-y savoir ce qui se passe dans la tête d’un homme saoul. Mais ce que Jo ignorait, c’est que pendant son absence, le groupe de jeune avait quitté le maquis. A leur table étaient assises d’autres personnes, également jeunes, mais qui ne savaient rien de la scène qui venait de s’y dérouler. Dans sa rage alcoolisée Jo n’arrivait pas à faire la part des choses : il insultait toujours, prêt à agresser le premier qui oserait répondre.

Comme personne ne lui adressait la parole, il décida de précipiter les choses. Se saisissant d’une chaise, il la balança sur le groupe qui ne s’attendait pas à pareille attaque. Revenus de leur surprise, les jeunes voulurent se faire justice en corrigeant leur agresseur. Mais des personnes qui avaient assisté à la première altercation intervinrent, calmèrent Jo et expliquèrent au groupe le sens de cette méprise. Les jeunes comprirent mais exigèrent de Joseph des excuses pour son inqualifiable comportement. « Jo-le- nerveux »refusa tout net : « y a pas ce chien ! » comme disent les gens de Ouaga en pareille circonstance.

Et comme ces jeunes n’étaient pas des cabots, ils décidèrent de mâter copieusement Jo afin de lui ôter l’envie d’agresser les paisibles citoyens. La bagarre était là. « Le nerveux » sortit ses poignards. Le groupe le désarma rapidement et se mit à le rouer de coups. Jo n’avait plus d’armes, mais il avait ses dents. Il saisit la première tête à sa portée, ouvrit largement ses mâchoires et « clac ! » les referma sur la malheureuse oreille de cette tête-là. Lorsqu’il ouvrit la bouche, l’oreille n’était plus collée à la tête de son propriétaire. Il l’avait bel et bien arrachée.

Quant à la police on le traîna, et une fois dégrisé, "Jo le nerveux" ne se souvenait plus du pourquoi de cette bagarre. Il savait seulement qu’il avait arraché l’oreille de quelqu’un. Le reste était flou dans sa tête. En prison, il aura certainement le temps de s’en souvenir.

"Ah alcool quand tu nous tiens !".

Sacré Chédou Ouédraogo
Sidwaya

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