Actualités :: Rentrée scolaire 2004-2005 : Toujours les mêmes problèmes

C’est ce matin qu’a lieu la rentrée scolaire 2004-2005 sur toute l’étendue du territoire national. Les coups de cloche ou les sonneries retentiront dans les écoles primaires, collèges et lycées du Burkina pour inviter les élèves à entrer dans les salles de classe à la recherche de savoir. Au Burkina, les rentrées scolaires se suivent et se ressemblent...

Premier jour de rentrée, premier jour de classe pour certains, moment de retrouvailles pour d’autres, chaque début d’année scolaire est vécu différemment pour tous les acteurs du système éducatif. Les ministères en charge de l’éducation voudraient une rentrée calme et paisible ; les parents d’élèves sont partagés entre crainte et angoisse. Les libraires trouvent là une occasion de réaliser de bonnes affaires, les syndicats des enseignants révisent leur plate-forme revendicative, les banques offrent des prêts scolaires... C’est dans toute cette ambiance que l’élève souhaite recevoir ses fournitures scolaires pour prendre le chemin de l’école.

Distribution gratuite de manuels scolaires au primaire

Pour la rentrée scolaire 2004-2005, le ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation (MEBA) va poursuivre la distribution gratuite de manuels scolaires aux élèves, initiée depuis la rentrée scolaire passée. L’on est mémoratif qu’un communiqué du MEBA, diffusé à grand renfort publicitaire faisait état de la mise à la disposition des filles inscrites au CP1 d’un kit scolaire gratuit contenant des manuels, des cahiers,... Pour cette rentrée, environ 3,3 millions de "Livre de l’élève" et 256 000 "Guides du maître" seront distribués aux élèves et enseignants. Cela a déjà commencé et concerne tous les élèves du primaire à raison d’un livre pour deux. Le lancement officiel de cette distribution gratuite aura lieu, lundi 4 octobre prochain. Le coût estimatif de ces ouvrages est d’environ 1,5 milliard de francs CFA. Il n’y aura pas de discrimination car les écoles publiques et privées sont toutes concernées par le "Guide du maître".

Cette année, il n’y aura pas d’échauffourées entre Instituteurs adjoints certifiés (IAC) et les forces de l’ordre. L’année dernière, ces enseignants avaient engagé un bras de fer avec leur ministère de tutelle estimant que leur situation professionnelle était floue. Il s’en est suivi une période de guéguerre où chaque camp accusait l’autre d’être responsable de ce malaise. Finalement, tout semble rentrer dans l’ordre et selon M. Moussa Bourgou, directeur général de l’Enseignement de base, "tous ces enseignants ont été satisfaits sauf 10 personnes qui avaient des dossiers incomplets".

Pour parer au déficit d’enseignants, il a été procédé cette année, au recrutement de 25 000 instituteurs. Mais le hic, c’est que les instituteurs postulent par région et celle du Sahel a reçu moins d’enseignants que de places disponibles. Un nouveau test sera organisé pour combler le vide.

Le ministre en charge de l’Enseignement de base, M. Mathieu Ouédraogo recevra, après l’effectivité de la rentrée scolaire, les différents syndicats des enseignants du primaire. Sans nul doute qu’il sera question de discuter, voire d’expliquer encore le Plan décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB). Ce plan est rejeté par des syndicats et est même décrié par des hommes politiques.

Le ministre devra convaincre une fois encore, les réticents à adhérer à la philosophie de ce plan. Tous doivent conjuguer leurs efforts pour dépasser le taux de succès de 73,73% enregistré l’année dernière au Certificat d’études primaires (CEP).

Haro sur la fraude aux examens !

Dans les différents lycées et collèges de Ouagadougou, même si la rentrée n’est pas effective, le secrétariat du proviseur ou du directeur est constamment pris d’assaut par les élèves et parents d’élèves. Ceux-ci sont à la recherche de place pour inscrire ou réinscrire leurs enfants. Comme si cela les avait surpris, c’est au soir de la rentrée scolaire, après les différents tests de recrutement qu’ils se mettent à chercher une place dans un établissement scolaire.

Les premiers responsables des écoles sont alors envahis et n’hésitent pas à déserter leur bureau pour fuir les moins prévoyants qui cherchent une place à quelques jours de la rentrée des classes. Après l’effectivité de la rentrée administrative sans heurts, le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS) a donné des directives pour que tout soit mis en branle en vue d’accueillir les élèves ce matin. Emploi du temps établi, matériel didactique présent ou à rechercher, tenue scolaire pour des établissements... A chaque début d’année scolaire, le ministre Laya Sawadogo organise des séances de travail avec tous les directeurs régionaux, occasion pour eux de poser leurs doléances et d’échanger avec le ministre pour trouver des solutions idoines à leurs préoccupations.

Le ministre, quant à lui, a saisi l’opportunité pour donner les dernières directives. A la tenue à Ouagadougou de la Conférence des proviseurs de lycées et directeurs de collèges (CPLDC), une recommandation avait institué le port d’un uniforme scolaire obligatoire pour la rentrée 2005-2006. Cette année sera utilisée comme une année transitoire pour expliquer aux élèves et parents d’élèves, les avantages d’une telle décision. Mais l’établissement qui voudrait, pourrait l’instituer cette année. Cet uniforme viendra grossir les dépenses des parents qui trouvent assez chers les cahiers, manuels scolaires, moyens de déplacement,...

Après les directeurs régionaux, ce sera au tour des syndicats d’échanger avec le ministre Laya Sawadogo. Et les syndicats ont beaucoup de choses à dire sur l’organisation des examens scolaires. L’année dernière à Ouagadougou, on avait assisté à des cas de fraudes avérées et les coupables avaient été traduits devant le tribunal. Il a été décidé de la reprise des épreuves de mathématiques et de sciences physiques dans tous les centres de Ouagadougou au BEPC.

Que faire pour ne plus arriver à cette situation ? Le Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) et le Syndicat des travailleurs de l’éducation et la recherche (SYNTER) ont dénoncé dans les colonnes de la presse écrite, cette situation qui n’honore pas l’école burkinabè. Ces syndicats ont des solutions à proposer au ministre Laya Sawadogo pour que plus jamais cela n’arrive au Faso.

Le prêt scolaire, une alternative

Les librairies ne désemplissent pas à chaque rentrée scolaire. "Rood Woko", le grand marché de Ouagadougou est fermé mais ses alentours sont bondés de monde. Pas besoin de faire un pas de plus pour rencontrer un vendeur d’articles scolaires. Ils sont partout, proposent des cahiers, livres, cartables, stylos, ardoises... aux parents d’élèves. Ceux-ci, chaque année, se plaignent de la cherté de ces articles.

En plus de la place de l’élève acquise après avoir versé une certaine somme, ils doivent payer entièrement les fournitures scolaires. Et c’est là qu’intervient le prêt scolaire en cours dans la quasi totalité des banques. De la BICI-B à la BOA en passant pas la BIB, la BCB,... chaque client peut bénéficier d’un prêt scolaire pour faire face aux charges de la rentrée. Et nombreux sont les parents d’élèves qui n’ont pas hésité à souscrire à ce prêt.

Les commerçants d’engins à deux roues sont beaucoup sollicités en ces temps de rentrée scolaire. Même si la tendance est aux motos "Rainbow", les vélos et autre P50 ne sont pas en reste. Chacun selon ses moyens.

Romaric DOULKOM (romarikom@yahoo.fr)
Sidwaya

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