Actualités :: ENSK : Les problèmes cruciaux à la louppe du DG

Après la cérémonie de sortie de la promotion 2003-2004 de l’Ecole normale supérieure de Koudougou (ENSK), son Directeur général aborde certaines questions liées au fonctionnement de l’établissement.

Le Pays : Pourquoi la cérémonie de sortie des élèves-stagiaires cette année a eu lieu ?

Bila Gérard Segda(DG de l’ENSK) : Une question de calendrier ne nous a pas permis de tenir la cérémonie de sortie bien avant. Elle était initialement prévue pour le 30 juillet mais j’avais un impératif de voyage à Dakar au sénégal pour l’inscription de nos élèves professeurs à l’Enseignement technique. Cela nous a conduit à reporter à cette date bien avant les affections.

Pourtant, certaines sources affirment que le report est dû à un problème de finance...

Je pense vous avoir déjà donné la raison. L’attitude de ceux qui épiloguent sans avoir rencontré la direction est déplorable.

On a cependant constaté une absence des élèves conseillers et d’inspecteurs du primaire. Selon nos informations, il semble que l’organisation de la cérémonie a été confiée au comité CDP (parti au pouvoir) de l’ENSK ; ce qui justifierait ces absences...

Je ne suis pas au courant de cette affaire. Tout ce que je sais, c’est qu’une cérémonie de sortie de promotion est une affaire de promotion uniquement. L’école ne fait qu’accompagner l’initiative de la promotion. Elle s’organise à travers ses délégués et nous pose les problèmes qu’on peut résoudre. Nous n’organisons rien. Je ne voudrais pas m’ingérer dans leurs problèmes.

Vous êtes à votre première année à l’ENSK, quel bilan peut-on faire de vos activités ?

Le bilan est positif. Je suis venu trouvé qu’il y avait un certain nombre de chose à faire et il y en a toujours à faire. J’ai trouvé par exemple que les Instituteurs principaux (IP) n’avaient pas effectué leur rentrée, les CAPES professionnels non plus, les élèves professeurs de l’enseignement technique recrutés avec le concours de la coopération autrichienne n’étaient pas aussi (entrés), donc je me suis attelé a organisé leur rentrée en expliquant à chacun d’eux les problèmes qui existaient. Les élèves professeurs de l’enseignement devraient commencer les cours en 2004-2005 parce que la coopération autrichienne n’avait pas débloqué les fonds.

A la rentrée dernière, des professeurs vacataires n’avaient pas été payés. Qu’est-ce qui justifie cela ?

Je ne peux pas donner d’explications parce que je n’étais pas là. Je suis venu constater qu’il y avait des retards de payements des vacataires mais tout est rentré dans l’ordre immédiatement.

Il semble que c’est pour relever la situation financière de l’ENSK qu’on vous a nommé dans cette école...

On m’a demandé d’assurer la direction de l’ENSK mais on ne m’a pas expliqué les raisons. Je pense qu’en tant qu’enseignant et en tant que patriote, lorsque la nécessité de service se fait sentir quelque part et que les premiers responsables du pays vous demandent d’assurer ces responsabilités, d’emblée, vous devrez accepter parce que d’abord, c’est une marque de confiance et vous devriez tout faire pour mériter la confiance dans l’exécution de votre tâche.

Pourquoi cette année, il n’y a pas eu l’organisation de l’université d’été à l’ENSK ?

Il n’y a pas eu d’université d’été cette année parce que c’est une organisation que nous voulons annuelle s’il le faut. Mais il faut dire que l’organisation de l’année dernière a coûté à l’ENSK près de vingt neuf millions de FCFA. Une telle somme ne peut pas être débloquée systématiquement chaque année tant qu’il n’ y a pas eu une organisation dans ce sens. Une deuxième édition doit venir. Elle concernera les sciences. Mais nous sommes à la recherche des fonds et de conditions idoines pour que le déroulement de cette université d’été sur les sciences soient pratiques.

C’est-à-dire que vous ne pouvez pas organiser une université d’été sur les sciences sans que les manipulations expérimentales de laboratoire puisse se faire. Alors qu’à l’heure actuelle, le laboratoire de sciences de la vie et de la terre (SVT) est construit mais n’est pas fonctionnel. Le laboratoire de physique et chimie est en construction.

Il y a souvent des plaintes de stagiaires sur les programmes des cours. On assiste ainsi à de longues périodes d’oisiveté, ou alors ce sont des modules qui ne sont pas programmés...

Ce sont des pertes d’énergies inutiles. Ce qui me préoccupe, c’est la conduite des affaires académiques et pédagogiques de cette institutions afin que l’ENSK en tant que première et seule institution de formation des cadres de notre système éducatif, puisse conduire à bien sa mission. Une école de formation professionnelle a des contraintes académiques connues et imposées par le CAMES (Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur).

Une école professionnelle de niveau universitaire doit avoir en moyenne entre 750 et 1 000 heures de formation par an. Il y a des enseignements qui sont programmés sur deux ans, mais l’enseignant parce qu’il a le temps ... cet enseignant sur un an, au lieu d’attendre les deux ans. Ce n’est pas un crime, bien au contraire. Pour une matière qui est prévue en 100 heures, en deux fois, ... si l’enseignant peut, parce que son temps le permet, se faire programmer en première année et qu’il exécute les 100 heures avec tout le contenu prévu, l’année suivante, cet enseignant est libéré. Par conséquent cela peut donner l’impression qu’il y a de l’oisiveté. On n’a rien à reprocher à la direction des études qui a bien manoeuvrer les choses.

Mais il semble que les conseillers du secondaire n’ont pas eu de cours sur la communication...

Ce n’est pas vrai. Ils ont eu les cours. Je sais que la personne chargée de faire ce cours est venu, il a exécuté son programme. S’il y a des élèves qui n’ont pas pu assister, ce n’est pas la faute de l’école. D’ailleurs, si je suis au courant de leurs absences, ils devraient se justifier.

Avec le transfert de la formation des élèves professeurs d’éducation physique à Ouaga et le non intégration des instituteurs principaux (IP) à l’ENSK, est-ce qu’on peut dire que l’ENSK n’a pas les capacités nécessaires pour mener à bien sa mission ?

Le problème n’est pas la présence physique des IP à l’ENSK pour suivre les cours. On peut être à l’ENSK et aller au lycée provincial de Koudougou faire son cours. Et si mes enseignements peuvent se rendre à Ouaga pour donner des cours parce que j’ai facilité l’accès des locaux, je pense que c’est ce qui est plus important en attendant que la disponibilité des locaux puissent être effective selon le protocole d’accord de la commission adhoc, les formations de l’ECAP (Ecole des cadres et de l’animation pédagogique) ancienne école de formation qui était installée à Ouaga, devrait être transférée à Koudougou pendant trois ans successives. D’abord ceux de la première année à Koudougou. Et sur trois ans on devrait disposer d’infrastructures d’accueil des IP qui sont de 210. A la rentrée prochaine, les IP intégreront l’ENSK.

Dans votre discours à la cérémonie de sortie, vous avez apporté des critiques sur la qualité des mémoires des élèves inspecteurs. A leur niveau, ils disent que c’est parce qu’ils ne sont pas soutenus financièrement qu’ils font souvent du ... Qu’en dites-vous ?

Ils ne sont pas les seuls et les mémoires n’ont pas commencé par eux. Il y a d’abord eu les élèves inspecteurs du secondaire mais on n’a jamais eu des questions de ce genre. Seulement, il faut avouer sincèrement que le problème ne se situe pas au niveau des moyens, parce que si vous décider, de faire un concours professionnel, vous devriez être prêt à être mis en position de stage, donc, forcément, vous devriez savoir à quoi vous en tenir.

Nous faisons un effort pour donner 40 000 F CFA rien que pour le mémoire. Nous ne disons pas que c’est suffisant, mais c’est que nous pouvons faire 40 000 F CFA devrait permettre d’accompagner les efforts dans la recherche parce qu’ailleurs, certains font des mémoires sans obtenir cela. A l’ENAM, je ne crois pas qu’on leur donne des sous pour faire des mémoires. Evoquer les questions de moyens j n’est pas juste puisque dans le même temps, beaucoup de gens font l’effort de faire des enquêtes à travers le pays.
Ils ont demandé entre temps à ce qu’on rehausse cet effort financier. Mais mon idée n’est pas la hausse financière. Ma réflexion est d’avoir une salle d’informatique et de faire en sorte que la formation en informatique et en multimédias puisse se faire.

Une fois qu’ils sont initiés en informatique, ils n’auront plus besoin d’aller dans les secrétariats privés pour payer des frais de la saisie. Si ce projet est réalisé, il faut voir à la baisse l’appui financier au lieu de l’augmenter.

On attend aussi dire que la formation des élèves encadreurs du primaire est négligée par rapport aux autres.

Ces propos ne sont pas vrais puisque nous sommes enviés sur le plan international. J’estime que notre système est déjà très bien par rapport à ce qui se passe autour de nous. Dans le fond, on ne peut jamais dire qu’une formation est très complète et parfaite. Mais l’enseignement de base, si on se réfère à l’ECAP, là où ils étaient initialement formés, ils savent très bien que la situation à l’ENSK est complément différente qualitativement par rapport à ce qui se passait à l’ECAP. Les mémoires, par exemple, étaient suivis par des inspecteurs du primaire.

Aujourd’hui à l’ENSK, seuls les enseignants du supérieur, c’est-à-dire les professeurs d’université, encadrent les élèves, parce qu’ils sont les seuls à être spécialisés en recherche. Donc la qualité des mémoires est nettement supérieure à la qualité d’encadrement qu’ils avaient avant.
Je prends l’exemple de certaines matières de pédagogie et de communication ; c’est fait par des enseignants, par des inspecteurs du primaire parce qu’ils maîtrisent certaines techniques pratiques dans les classes. Ils ont donc une bonne dose d’enseignants du supérieur, ce qu’ils n’avaient pas auparavant. Alors moi, ça m’étonne une telle allégation.

A quel stade sommes nous par rapport à l’ouverture de l’Université de Koudougou ?

La commission technique s’est réunie du 25 au 28 août pour produire un travail de faisabilité sur la création de l’université de Koudougou. Le rapport a été déposé au ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique. Il va l’examiner et le soumettre au gouvernement qui, seul, décidera si l’ouverture aura lieu on non. L’ENSK deviendra une composante de cette université.

Propos recueillis par Noraggo Paul HIRY
Le Pays

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