Actualités :: Communauté musulmane : Implosion en vue

El hadj Aboubacar Sana n’est pas encore sur la touche, mais le remue-ménage de ces derniers jours indique bien que la communauté musulmane du Burkina Faso a mal à son unité. Tout est parti début août de ce communiqué laconique publié dans la presse et dans lequel il était question d’un congrès extraordinaire. Les termes du communiqué et le contexte de la réunion du bureau en disaient long, déjà, sur l’ambiance délétère que vivait la plus grande structure fédérale des disciples de Mohamed (paix et salut sur lui).

Paix et salut, ce sont justement ce que cherchent aujourd’hui les musulmans du Faso, qui n’ont pas fini de se donner en spectacle. Le conflit qui fait surface est en réalité la résultante de contradictions (somme toute normales) au sein de la Ouma (la communauté des croyants).

Depuis toujours, les musulmans ont habitué l’opinion à ces interminables querelles de clocher. Du reste, l’actuel bureau a été installé dans des circonstances conflictuelles, et il a fallu l’intervention souterraine mais déterminante du catholique président du Faso pour colmater les brèches. Ziniaré, le bled présidentiel, avait même prêté son cadre pour la réconciliation et la paix des braves.

A l’époque, Aboubacar Sana incarnait la meilleure ligne de conduite pour diriger la communauté musulmane. Bien que sans assise réelle en 1997, le Yarga allait s’installer dans le fauteuil tant convoité de président de la communauté musulmane pour un mandat de cinq ans, donc jusqu’en 2001. Voilà deux ans que les fidèles musulmans attendent la convocation d’un congrès ordinaire pour se dire les vérités, ’’les yeux dans les yeux’’. L’attente fut longue, car en 2001, point de congrès, tout comme en 2003. Pour une frange de la communauté, c’en était maintenant trop. De gré ou de force, ils voulaient leur congrès.

Si la rumeur a devancé les choses, allant jusqu’à annoncer la démission du président statutaire, c’est que l’atmosphère est franchement invivable. Aboubacar Sana sait désormais que ses jours sont comptés à la tête de la communauté musulmane.

Le congrès d’octobre devrait en principe sceller son sort. En principe seulement, car rien n’est plus mouvant que ce monde islamique. Il y a tellement d’intérêts en jeu que plusieurs personnes ressources peuvent s’impliquer pour calmer cette tempête. Les autorités politiques ont déjà investi le terrain, ne serait-ce que pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cette crise. A quelques mois de la présidentielle de 2005, il serait suicidaire pour la présidence du Faso de laisser les musulmans s’entre-déchirer. Elle tentera donc de calmer les ardeurs des uns et des autres.

Le signe qui ne trompe pas dans ce sens est la présence remarquée et remarquable du richissime El hadj Oumarou Kanazoé. Celui-ci signe ainsi un retour en force après ses déboires politico-économiques. Il incarne une certaine sagesse qui fait force de loi.

Les parties en conflit jouent des pieds et des mains pour avoir sa confiance, faisant ainsi du président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat du Burkina l’homme des situations difficiles. Cette situation lui ouvre de nouveau de belles opportunités d’affaires et confortera sans nul doute sa position. Si d’aventure il réussissait à émousser l’appétit des uns et des autres, il reconquerrait sa notoriété qui avait été mise à mal par les remous sociopolitiques de ces dernières années.

Or, le vent lui est favorable avec la tenue du congrès extraordinaire qui sera marquée et influencée par le carême, moment de pardon et de réconciliation par excellence.
Cependant, les musulmans, qui regorgent maintenant de grands intellectuels, ont tout intérêt à prendre en main leur destinée pour s’imposer une ligne de conduite qui n’obéisse qu’aux seuls critères des hadiths du prophète.

Adam Igor

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