Actualités :: Avancements des travailleurs : Les syndicats de la Fonction publique (...)

Le diagnostic fait sur les maux qui minent la Fonction publique dans notre pays est sans équivoque : laxisme, corruption, népotisme, clientélisme politique etc. Toutes les thérapeutiques mises en œuvre par les gouvernants successifs avec ou sans le diktat des institutions de Bretton Woods ont jusqu’à présent, montré leurs limites voire leur inefficacité. Les travailleurs du secteur public restent confrontés aux bas salaires, à l’absence d’une véritable couverture sociale et aujourd’hui, à la privatisation de la Fonction publique avec la disparition progressive du fonctionnariat au profit du statut de contractuel.

C’est conscients de cette situation désastreuse provoquée par des politiques contraires aux intérêts des travailleurs de la Fonction publique que des syndicats de la Fonction publique ont travaillé durant des mois à mettre en place une coordination, élaborer et adopter une plate-forme minimale, rencontrer le ministre de la Fonction Publique et de la Réforme de l’Etat et produir des documents d’information et de sensibilisation.

La présente déclaration a justement pour objet de faire le point de la dernière audience sollicitée par les syndicats de la Fonction Publique qui a eu lieu le 29 juillet 2004 sur la situation des avancements 1999,2000,2001 et 2002 avec le ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat (MFPRE)

Comme à son habitude, le gouvernement à travers le MFPRE a préféré un battage médiatique dont lui a le seul secret à travers des chiffres pour convaincre les travailleurs et l’opinion nationale qu’il se préoccupe et s’occupe de cet aspect de la carrière des agents publics et qu’il a tenu ses engagements contractés auprès des organisations syndicales de notre pays le 18 mars 2004 et renouvelés le 25 mars devant les syndicats de la Fonction publique au lieu de s’attacher à la réalité des choses Mais qu’en est-il exactement ?

Sans entrer dans une polémique sur les chiffres avec le gouvernement, nous pouvons faire les observations suivantes ;

1 - faisant le bilan de l’opération spéciale, le document ministériel dit que celle-ci a permis de prendre 2941 arrêtés concernant 20414 agents sans indiquer la date de commencement, ni la fin de l’opération Autrement, un peu du tiers ( 1/3 ) des agents publics ont été avancés Mais avant le début de l’opération spéciale, combien d’arrêtés concernant combien d’agents avaient-ils été déjà pris ? Des éléments antérieurs auraient permis une analyse beaucoup plus fine, une appréciation de l’effort fait par le gouvernement. Le document ministériel n’en dit rien ! Et c’est dommage.

2 - Dans le résumé de la situation faite par le ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, on est tenté de faire un récapitulatif des avancements année par année puis une addition sur quatre (4) années. Les avancements se faisant tous les deux ans, il y a deux groupes d’agents qui avancent ceux des années paires et ceux des années impaires.

De cette manière, le cumul de 66 109 avancements obtenu par cette somation mécanique du gouvernement, tente de camoufler l’ampleur du travail restant à faire. Le problème de fond que le gouvernement tente d’occulter, c’est l’engagement pris de liquider complètement les avancements des agents de la Fonction publique pour les années 1999,2000 et 2001 au plus tard le 30 avril 2004 avec incidence financière.

Force donc est de reconnaître qu’en dépit de gros efforts faits par les agents commis à cette tâche dans des conditions extrêmement pénibles, le fait est là que des dizaines de milliers de travailleurs attendent toujours leurs avancements pour les années suscitées avec des retards variant entre 2 à 5 ans.

Le gouvernement, au lieu de reconnaître cette énième échéance non respectée veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes avec des analyses complètement erronées à des fins démagogiques et de désinformation.

Encore une fois en 2004, comme en 2003 et en 2002, le gouvernement n’a pas honoré sa parole sur la question des engagements. Mais en fait que disait-il ?

Sur la question des avancements des fonctionnaires, il faut rappeler que dans ses réponses au cahier de doléances 2002, le gouvernement disait déjà :

« ...en tout état de cause, des solutions permettant de vider la question des avancements 2001 et 2002 avant le 31 décembre 2002 seront trouvées. »

Toujours en 2002, cette fois-ci devant l’Assemblée nationale, le MFPRE déclarait le 18 octobre : " A ce jour, tous les avancements 1999 et 2000 des agents des départements ministériels et d’institutions sont signées ou se trouvent soit au contrôle financier pour visa, soit dans les ministères pour constitution de fonds de dossiers. En tout état de cause, le chrono-gramme suivant a été retenu pour résorber tous les retards :

- 31 octobre 2002 : finalisation des avancements 1999 et 2000 en cours ;

- Première quinzaine du mois de novembre 2002 : élaboration des projets d’arrêtés pour les avancements 2001,

- Fin décembre 2002 : finalisation des avancements 2001,

- Début mars 2003 : traitement des avancements 2002.

Il reste qu’avec le SYGASPE, l’élaboration des projets d’actes d’avancements de tous les agents de la Fonction publique peut être réalisé en moins de dix jours .

Le 24 mai 2003, dans sa déclaration liminaire à l’occasion d’une rencontre avec les organisations syndicales, le porte-parole du gouvernement déclarait : au titre des avancements 1999 et 2000, tous les avancements ont été constatés, sauf pour le cas de 600 agents pour lesquels une opération spéciale sera diligentée. Pour l’année 2001 , la plupart des avancements sont déjà constatés.

Enfin, le gouvernement a pris la décision de constater de manière automatique, les avancements 2002 ".

Un peu plus tard dans un tableau synthétique des réponses aux doléances des organisations du 1er mai 2003, le gouvernement écrivai t : " en ce qui concerne les avancements et reclassements des agents publics...

des retards sont constatés et le gouvernement a engagé une opération spéciale de régularisation des avancements 2002 et des années antérieures. Tout n’est pas encore fini mais des solutions sont activement mises en œuvre pour vider définitivement la question ".

Enfin aux négociations du 18 mars 2004, le gouvernement, limitant ses engagements aux avancements de 1999, 2000 et 2001 « s’est engagé à finaliser l’opération à l’échéance d’avril 2004"

Trois mois après l’échéance fixée par le gouvernement, on constate qu’en deux ans, ce n’est pas moins de cinq (5) engagements que le gouvernement a pris, mais qu’il a été incapable de respecter. A quand le prochain engagement du gouvernement quand on sait que pendant ce temps, touts les avancements de 2003 et 2004 sont en train aussi de se cumuler, montrant ainsi de la part des autorités l’absence d’une réelle volonté à trouver une solution structurelle et définitive aux problèmes ?

C’est dire qu’aux travailleurs, le gouvernement n’offre qu’une possibilité : la lutte. C’est à cela que nous devons dès à présent nous préparer pour contraindre le gouvernement à régler définitivement cette question et au-delà tous les autres problèmes : situation indemnitaire, couverture sociale, gestion équitable des carrières, concours professionnels, transfert de compétence aux collectivités locales, contractualisation des agents publics, etc.

Vive l’unité d’action des travailleurs de la Fonctions Publique !

Pour des acquis durables, une seule voie :la lutte organisée !


Ont signé :
- SNAID : D. François Moyenga,Secrétaire général
- SYNTER : Mamadou Barro, Secrétaire général
- SYNTSHA : Raphaël Nanema, Secrétaire général
- SYNATRAG : Lobassa Somda, Secrétaire général
- SYNATIC : Justin Coulibaly, Secrétaire général
- SYNATEB : Tahirou Traoré,Secrétaire général
- SATB : Hubert Bamouni,Secrétaire général
- SYTTPBHA : François Ouédraogo,Secrétaire général
- SNESS : Evariste Guiré,Secrétaire général
- SYNTETH : Laurent Nakoulma,Secrétaire général
- SYNAGRI : Issa Nana,Secrétaire général

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