Le Réseau accès aux médicaments essentiels (RAME) a organisé son premier conseil national le 28 août 2004 à la maison du retraité Antoine-Nanga. Il s’agissait pour la coordination nationale de soumettre le bilan des activités réalisées à une appréciation de l’opinion publique en vue de mieux orienter les actions de la structure.
Le conseil, présidé par le président de l’Union interafricaine des droits de l’Homme, Halidou Ouédraogo, a été placé sous le thème : "Le militantisme de l’accès aux médicaments : le cas du RAME".
Le conseil national du RAME, de l’avis du coordinateur national Simon Kaboré, est une étape décisive, un temps d’arrêt et de réflexion sur ce qui a été réalisé afin de mieux envisager les actions futures. C’est pourquoi, dit-il, après un an d’activités de juin 2003 à décembre 2004, la coordination doit rendre compte.
Pour Halidou Ouédraogo qui a présidé ledit conseil, "la santé est un droit plein des droits de l’Homme". C’est pourquoi les moyens financiers et matériels de chaque pays doivent être décentralisés pour un mieux-être des populations, un accès aux soins par les malades.
Monsieur Halidou Ouédraogo relève des actions déjà entreprises par des institutions internationales et certains pays africains : le Sénégal ou les ARV seront gratuits à partir de 2004, au Cap-Vert où des actions sont menées en faveur des malades du Sida, la tournée africaine du président brésilien, Lula Da Silva pour faciliter l’accès aux ARV par les pays pauvres...
Il pense alors que des actions doivent être menées afin qu’un jour notre pays parvienne à offrir gratuitement les médicaments aux malades en général, ceux du Sida en particulier. Il a donc salué les initiatives du RAME qui s’inscrivent dans cette logique avant que la coordination livre son bilan.
Du bilan moral et financier
Le bilan moral a fait l’objet d’un exposé de monsieur Hubert Ido, administrateur par intérim. Comme activités réalisées au cours de cette période, monsieur Ido note entre autres :
la tenue d’une conférence de presse le 5 juillet pour présenter le RAME ;
l’organisation d’un panel les 26 et 27 septembre sur l’accès aux médicaments contre le Sida au Burkina ;
la mise en place des sections RAME : Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou, Tenkodogo et Manga ;
l’organisation de deux marches le 30 novembre à Bobo et le 7 décembre à Koudougou ;
des rencontres avec d’autres réseaux : Réseau d’appui aux mutuelles de santé et celui pharmaceutique œucuminique ;
le recrutement d’agents permanents ;
la participation à des ateliers, à la sensibilisation et à l’information, à la mise en place d’une politique gouvernementale d’accès aux ARV...
La réalisation des activités a été rendue possible grâce à la mobilisation de moyens financiers estimés de façon globale à 10 743 300 en 2003 et 6 765 090 en 2004, indique le trésorier adjoint, monsieur Célestin Somé.
De l’avis du coordonnateur national, ce bilan laisse apparaître des motifs de satisfaction car de nombreux acquis ont été engrangés. Ces acquis souligne-t-il, ne doivent pas faire perdre de vue les énormes difficultés que le Réseau a rencontré.
Entre autres : l’absence d’un siège propre au RAME, l’insuffisance de ressources matérielles et financières, l’incompréhension des autorités nationales sur les actions du RAME, l’insuffisance de personnels permanents.
Du thème du conseil national
Militantisme de l’accès aux médicaments : ce thème a été développé par le coordonnateur national du RAME, monsieur Simon Kaboré. Le thème, avoue-t-il, traduit l’engagement personnel ou collectif à réfléchir et à agir sur les politiques et initiatives nationales, internationales et les accords sur le médicament, qui influencent l’accès des individus, de la communauté aux médicaments.
Cet engagement, ajoute-t-il, peut concerner la promotion, le soutien aux structures œuvrant dans le sens de l’allègement des charges des malades, mais aussi la dénonciation des initiatives qui se posent comme une entrave à l’accès aux médicaments.
De ce point de vue, l’idéal du militant pour Simon Kaboré est que chaque individu quelles que soient ses origines sociales et économiques, puisse avoir accès à des médicaments efficaces pour se soigner.
Et c’est dans ce sens que le RAME inscrit ses actions et tient à assurer l’opinion publique que, malgré les tentatives d’isolement, d’intoxication et autres pressions, il ne se détournera point de cet idéal, conclut Simon Kaboré.
Ce conseil national a regroupé des associations, des ONG, des structures de lutte contre le Sida. Tous les exposés ont été suivis de questions d’éclaircissement et d’une remise d’attestations de reconnaissance par le RAME à de fidèles partenaires.
A. Galip Somé
L’Observateur Paalga
