Actualités :: Les faits divers de Sacré : Pourquoi le maître n’est plus revenu (...)

L’instituteur avait quitté le chef-lieu de province et roulait vers son petit coin de brousse où il s’échinait à instruire les enfants du lieu, lorsqu’il vit devant lui allant dans le même sens, une dame qui marchait sous le chaud soleil. Arrivé à sa hauteur, la dame du geste lui fit signe. L’instituteur hésita puis freina. La dame qui semblait le connaître, lui demanda de faire le chemin avec lui jusqu’au village.

En vérité, l’instituteur qui n’aimait pas avoir à faire aux femmes d’autrui, avait voulu refuser mais la crainte de se voir traiter de faux-type, l’amena à remorquer cette jeune dame bavarde aux "Yeux secs". Elle tint le crachoir durant tout le trajet et ce fut avec soulagement que l’instituteur la déposa à la croisée des chemins de l’entrée du village.

Un peu plus tard alors que la pénombre commençait à s’étaler, l’instituteur entendit frapper à la porte. Il sortit et se retrouva nez-à-nez avec la jeune dame de l’après-midi. Passablement énervé, l’instituteur ne l’invita pas à entrer, se contentant de lui montrer le banc posé sur l’estrade devant sa porte. Lui-même resta debout attendant de savoir les raisons de cette inconvenante visite. La dame lui annonça qu’elle était venue le remercier pour le service rendu. L’instituteur lui répondit qu’il n’avait fait que ce qui est normal et que cela ne valait pas tout le mal qu’elle se donnait à venir lui dire merci. Puis le silence s’installa entre eux.

Ce que l’instituteur et la dame ignoraient, c’est que derrière la murette quelqu’un suivait leurs faits et gestes avec un intérêt particulier ; et pour cause, ce qu’elqu’un était l’époux de la jeune dame qu’un villageois avait alerté sur la présence de son épouse chez l’instituteur. Ainsi donc le mari guettait dans la pénombre. C’est ainsi qu’il put voir son épouse se lever du banc et tenter de rentrer dans la maison de l’instituteur.

Celui-ci tendit le bras en barrière devant la porte empêchant ainsi la dame de pénétrer dans le salon. Le mari, même s’il ne les entendait pas, vit son épouse insister pour rentrer et l’instituteur tenir ferme en la repoussant sans ménagement.

Le mari humilié

Puis il devança sa femme à la maison où elle ne tarda pas à le rejoindre. Il lui demanda d’où elle venait. Elle mentit. Alors il tomba sur elle à bras raccourcis et se mit à la battre avec la violence du mari humilié. Les voisins et parents alertés par les cris de la battue accoururent pour entendre le mari hurler à la fautive qu’il savait qu’elle était chez l’instituteur. Pour ces gens-là cette simple phrase suffisait à expliquer le fin mot de l’histoire.

Ils séparèrent les bagarreurs et se confièrent la mission de divulguer dans tout le village et au chef-lieu du département, que l’instituteur était l’amant de la jeune dame, que le mari les avait surpris en flagrant délit et que du reste, cet instituteur-là avec ses airs réservés et ses manières un peu trop polies se révélait être un véritable écumeur de jupons. Et l’on commença à mettre l’instituteur en quarantaine : la dame qui lui préparait à manger arrêta de le faire et le monsieur qui l’approvisionnait en eau l’imita. Une délégation fut envoyée au niveau des responsables au chef-lieu pour leur demander le rappel de cet instituteur vicieux avant qu’il ne pervertisse les enfants de sa classe.

Et comme ces responsables-là tardaient à agir, les jeunes du village entreprirent de monter une opération punitive contre lui afin, sinon de lui couper les "choses", du moins de lui enlever l’envie des femmes d’autrui par une bastonnade qui l’empêcherait d’aller en classe le restant de l’année scolaire. Du reste, certains avaient commencé à proférer des menaces contre lui, à l’abreuver d’insanités tant et si bien que l’instituteur carrément dépassé par ce qui lui arrivait, envisagea de fuir ce village de fous.

Mais il savait qu’il n’en aurait pas le temps. Le mari de la jeune dame qui avait laissé faire par méchanceté se rendit enfin compte qu’il serait seul responsable si quelque chose arrivait au pauvre homme. C’est ainsi qu’il alla voir les vieux du village à qui il expliqua ce qu’il avait vu la fameuse nuit. Les vieux firent appeler l’instituteur afin de lui présenter les excuses du village. Il les accepta. Il venait de l’échapper belle. Les vacances arrivèrent. L’instituteur s’en alla et ne revint plus dans ce village. Qui est fou ?

Sacré Chedou OUEDRAOGO

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