Actualités :: XVe Conférence sur le Sida

La Banque mondiale a financé la participation des membres de la délégation relevant de l’administration. Elle a été fort active à cette XVe conférence internationale. A cette occasion M Callisto Madavo, vice-président de la Région Afrique à la Banque mondiale a présenté les nouveaux engagements pris par le Conseil des administrateurs pour faciliter l’accès aux traitements contre le VIH/Sida dans trois pays pilotes : le Burkina Faso, le Ghana et le Mozambique.

Compte tenu des espoirs que suscite ce programme pour de milliers de malades de SIDA, nous produisons ci-dessous ce message en intégralité.

L’époque où la volonté politique de combattre le VIH/Sida faisait cruellement défaut en Afrique est révolue. Et nous avons eu l’occasion de constater les résultats que peuvent produire l’apport de ressources et l’engagement éclairé des dirigeants. Nous avons également vu les conséquences d’une attitude qui consiste à laisser le déni et la honte prévaloir. Sous l’impulsion vigoureuse de pays comme l’Ouganda et le Sénégal, qui combattent avec succès la pandémie, un renversement spectaculaire de tendance est en train de s’opérer dans l’effroyable tragédie qui secoue l’Afrique.

La pandémie actuelle est de loin le fléau le plus dévastateur que l’Afrique subsaharienne ait jamais connu : plus de 20 millions de vies perdues, 30 millions de cas d’infection au VIH (soit 70% du total mondial), 12 millions d’orphelins et 3,2 millions de nouveaux cas d’infections chaque année qui se soldent par 2,3 millions de décès par an. Dans la plupart des pays, la pandémie menace un grand nombre des acquis économiques et sociaux des 30 dernières années.Face à la tragédie et en partie pour récompenser la détermination de plusieurs dirigeants africains, la communauté internationale s’est engagée à fournir une aide extérieure d’un volume sans précédent pour combattre la pandémie, la Banque mondiale et le Fonds mondial ont versé à eux seuls près de 2 milliards de dollars au cours des trois dernières années.

La sensibilisation au VIH/Sida est aujourd’hui plus forte qu’elle n’a jamais été, et les ressources financières disponibles pour la prévention, les soins palliatifs et l’éducation sont plus abondantes. Il est essentiel de libérer les ressources humaines et financières désormais disponibles pour livrer le combat si l’on veut que les millions de prisonniers de la pauvreté puissent bénéficier des progrès de la science et de la chute spectaculaire des prix des médicaments.Le mois dernier, le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé un don de 60 millions de dollars pour faciliter l’accès aux traitements contre le VIH/Sida dans trois pays pilotes : le Burkina Faso, le Ghana et le Mozambique.

L’objectif est de prolonger la vie des personnes vivant avec le VIH/Sida, d’améliorer leur productivité économique et de contribuer à atténuer le problème grandissant posé par les orphelins et les enfants vulnérables. L’action de la Banque dans ces trois pays viendra compléter l’initiative 3 x5 conduite par l’Organisation mondiale de la santé, qui vise à fournir des médicaments à 3 millions au moins de personnes vivant avec le VIH/Sida dans les pays en développement d’ici la fin de 2005.

A l’heure où la communauté internationale s’apprête à se retrouver à Bangkok pour la 25e Conférence internationale sur le Sida, le problème n’est plus celui du refus de confronter la tragédie, mais plutôt celui de savoir comment mettre en place des stratégies plus rapides, souples et dynamiques qui donnent accès aux traitements à tous ceux qui en ont besoin. Pour ce faire, pouvoirs publics, organismes de santé et bailleurs de fonds doivent simplifier leurs procédures, éliminer les goulets d’étranglement administratifs faciliter l’accès aux traitements pour tous.Malgré les progrès enregistrés, la solution de nombreux problèmes se fait attendre.

Bien que le prix des antirétroviraux (ARV) ait baissé de 98% depuis 1996, sur les 4 millions de personnes en Afrique subsaharienne qui ont besoin de tels médicaments pour éviter de développer véritablement la maladie, 100 000 seulement peuvent se les procurer. Moins de 0,1% des personnes infectées au VIH ont les moyens de payer le coût d’un traitement ARV, qui est de 1 dollar par jour. Or, il a été démontré que la thérapie ARV augmente jusqu’à 80% les chances de survie.

Nous devons trouver le moyen de mieux faire, non seulement parce que la situation l’exige, mais aussi parce que les innovations et les nouvelles possibilités qui s’offrent laissent entrevoir l’espoir que si nous collaborons davantage, nous pouvons marquer de réelles avancées.Nous ne pourrons progresser que si les dirigeants font preuve d’une volonté politique plus forte et ne se laissent pas paralyser, comme on l’a souvent vu, par l’énormité de la tâche. C’est cette attitude qui est à l’origine de l’opprobre injustifié attaché au VIH/Sida et à ses victimes et qui a engendré un sentiment de culpabilité et de désarroi inutile dans leurs familles.

Nous devons apporter une aide financière plus importante, mieux coordonnée et plus souple pour contribuer à l’établissement d’une base solide qui permette d’apporter un appui durable aux pays touchés par le Sida. S’ils collaborent, les partenaires peuvent apporter une aide plus efficace qui ne sature pas la faible capacité des pays bénéficiaires.L’action menée par les groupes communautaires s’est révélée tout aussi, voire plus, importante encore.

Plus de 25 000 sous-projets de lutte contre le VIH/Sida ont été financés dans 28 pays africains par le Programme plurinational de lutte contre le Sida en Afrique (MAP) de la Banque mondiale, qui a engagé plus de 1 milliard de dollars d’aide, en mettant efficacement à profit les capacités latentes des organisations communautaires de base et d’autres partenaires de la société civile. En revanche, la plupart des gouvernements africains ont été particulièrement lents, compte tenu des besoins pressants, à décaisser les fonds émanant du MAP et d’autres initiatives des donateurs.

Il faudra impérativement inverser la tendance si l’on veut que les programmes de traitement puissent connaître le succès qui a été refusé aux programmes de prévention.Nous devons poursuivre l’objectif de fournir un traitement aux millions de personnes infectées par la pandémie en évitant les obstacles qui nous ont empêché de prévenir la propagation du VIH/Sida. Il faut pour cela mettre un terme au silence, à la paralysie et à la rigidité qui brident la réflexion sur le VIH/Sida et qui ont tant nui à notre cause jusqu’ici.

Il y a six ans, une jeune Sud-africaine, Gugu Dlamini, a tenté de faire sortir le débat sur le VIH/Sida de l’obscurité, du silence, de l’inaction, de la paralysie et de la rigidité dans lequel il s’était enlisé jusque-là. Elle l’a payé de sa vie, parce qu’elle avait, selon ses voisins, jeté le discrédit sur le quartier en établissant un lien entre ses habitants et le VIH/Sida.

A l’occasion de notre conférence 2004 à Bangkok, où nous mesurerons le chemin parcouru et discuterons de la voie à suivre, nous devons à des personnes comme Gugu Dlamini et aux 30 millions d’Africains infectés par le virus, ainsi qu’à leurs familles, leurs collègues et leurs amis de résister à l’esprit de clocher qui parfois nous anime et de nous engager à mener réellement de concert des stratégies porteuses d’espoir pour l’avenir.

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