Actualités :: Lutte contre le SIDA : Du bruit pour rien ?

Les chiffres font froid au dos : selon les estimations de
l’ONU/Sida, 1700 enfants sont contaminés chaque jour par le
virus du Sida dans le monde.

1600 d’entre eux vivent en Afrique
subsaharienne. On y totalise environ 25 millions de malades. La
situation est donc préoccupante. Car "le Sida n’est pas
seulement une question de santé ; c’est aussi un problème de
développement".

Or, l’épidémie progresse plus vite que la
riposte. Pas de vaccin, des milliards de francs CFA injectés
dans la lutte, très peu de résultats concrets... L’Afrique,
principale victime de l’épidémie est à la recherche de ses
repères. A l’heure actuelle, elle pèse moins de 2% dans le
commerce international. Si l’on ajoute à cela le désastre que le
Sida est en train de provoquer, le continent risque d’être dans dix
ou vingt ans, un théâtre invivable.

Du moins si les tendances
actuelles se maintiennent ou s’accentuent. Mais d’où viendra le
remède ? La conférence internationale sur le Sida, organisée à
Bangkok, en Thaïlande, du 11 au 16 juillet, a posé les bases de
la réflexion. Reste à savoir si l’Afrique saura convenablement
gérer son avenir et son devenir face au "mal du siècle". Les
politiques nationales ne sont pas conséquentes en la matière.
Le continent regorge d’énormes potentialités médicinales mais
leur valorisation pose problème. Pour la plupart des pays
africains, ce secteur ne semble pas être une priorité.

Les
chercheurs du "berceau de l’humanité" sont pourtant convaincus
qu’avec plus de soutiens, ils peuvent parvenir à de bons
résultats. Déjà, leur génie a su mettre en exergue des
trouvailles. Mais, faute de volonté politique, ces initiatives d’utilité
publique tombent dans l’oubli. Il y a des chercheurs burkinabè
qui sont sur de bonnes pistes.

Mais les questions de santé
semblent être à géométrie variable dans la plupart des pays
africains. On tend de plus en plus la main à l’Occident pour
demander des remèdes alors que nous en disposons chez
nous. Peut-être pas modernes, mais si l’on se résoud à
chercher et à valoriser ces produits, on pourrait s’autosuffire. Au
Togo, le Dr Koko Toudji Bandjé dit avoir trouvé "quelque chose
d’intéréssant", mais il craint que les Occidentaux ne récupèrent
de façon frauduleuse son produit qui, dit-il, s’est avéré
concluant.

Il pose du même coup la sécurité des chercheurs
africains. Ceux-ci gardent encore en mémoire un triste
événement : l’un de leurs collègues de nationalité ghanéenne,
Nana Drobo II, qui a fait une découverte sur le Sida, est mort
dans des conditions suspectes. En clair, si les chercheurs
africains bénéficiaient d’un cadre règlementaire et sécuritaire
adéquat, ils auraient pu être plus utiles au continent. Il est donc
temps que l’Afrique redimensionne sa lutte.

Aujourd’hui, il y a trop de sensibilisation contre le Sida sur le
continent. Au point que l’on a tendance à banaliser les actions
entreprises contre le "mal du siècle". Sida par ci, Sida par là.
Mais la pandémie, tel un rouleau compresseur, ne cesse de
faire des victimes. Et les chiffres vont crescendo comme si l’on
avait investi tous ces milliards de FCFA pour rien. Pire, la lutte
contre le Sida est aujourd’hui devenue un fonds de commerce
pour certains individus sans scrupules.

Les fonds injectés
nourrissent plus les lutteurs que les malades. De "nouveaux
riches" ont même émergé de là. Trop d’associations de lutte
contre le Sida sur le continent. Cela n’est pas mauvais en soi.
Mais le problème, c’est qu’elles sont mal coordonnées, mal
organisées et sont par conséquent, des coquilles vides, donc
inefficaces ; si ce n’est pour faire du "brouhaha" et empocher du
fric. Certes, il y a des associations qui se distinguent
positivement mais elles sont très peu nombreuses.

Les malades semblent n’avoir qu’une seule alternative :
trépassée car l’espoir de bénéficier d’anti-rétroviraux s’est vite
estompé pour la plupart d’entre eux. Les malades africains sont
particulièrement entre le marteau et l’enclume. Ils sont
généralement confrontés à la pauvreté qui apparaît comme un
virus de plus. Dans un tel contexte, la montée fulgurante des
statistiques alarmantes présage apparemment d’une
"catastrophe humanitaire" pour le continent.

Et comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, ce
sont finalement les firmes pharmaceutiques qui en profitent.
Dans certains milieux, on susurre même qu’elles n’ont pas du
tout intérêt à ce que l’on trouve le remède contre le Sida. Que
deviendront en effet les firmes productrices de préservatifs ?
Mais en réalité, le changement de comportement tant prôné doit
dériver d’une volonté politique ferme de faire de la lutte contre le
Sida, une priorité. Pas dans une optique propagandiste et de
leadership, mais avec une détermination farouche de sauver le
continent. C’est une question de vie ou de mort.

Et chacun doit
savoir s’y impliquer, sans arrières-pensées. Pour que la lutte
contre le Sida ne soit pas du bruit pour rien.

Le Pays

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