Actualités :: Zone transfrontalière Burkina-Ghana : Après l’onchocercose, le (...)

L’onchocercose ou « cécité des rivières » est une des maladies les plus invalidantes qu’ont connues les communautés rurales de la région de l’Afrique de l’Ouest. Un programme socio-économique de la zone transfrontalière Burkina-Ghana, de développement libérée de l’onchocercose dans les années 90 a été lancé le vendredi 2 juillet 2004 à Ouagadougou.

« La cécité des rivières » a beaucoup sévi dans les zones reconnues les plus riches en potentiels agricoles et hydriques de l’ouest-africain. Malheureusement, à cause de la maladie, ces zones ont été pendant longtemps inexploitées et abandonnées. Grâce à l’opération de lutte contre l’onchocercose, lancée par les pays concernés avec l’aide de la communauté internationale à partir des années 1970, ce fléau a été dompté vers les années 1990. Il s’en suivra un mouvement massif et parfois incontrôlé de personnes et d’animaux vers ces zones autrefois inhabitées. Cette situation a suscité des conflits parfois meurtriers entre populations sédentaires et migrantes tant au niveau national que transnational.

Ces conflits entre producteurs de pays voisins sont contraires à la politique d’intégration des communautés, prônée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de même qu’ils ne favorisent pas l’harmonisation des politiques d’intégration économique et sociale sous-régionale. C’est dans ce contexte que sur la demande du Ghana et de notre pays, la CEDEAO a initié le présent projet pilote, qui est un projet d’intégration économique et sociale entre les communautés burkinabé et ghanéenne vivant dans les zones libérées de l’onchocercose.

Cette initiative vise l’intégration et le développement socio-économique des communautés de base ; la participation des communautés à la définition et à la mise en œuvre de leur développement ; le renforcement des capacités institutionnelles et humaines locales ; l’amélioration de la gestion des ressources naturelles communes ; le développement des infrastructures. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’Agriculture (FAO), en raison de son expérience du terrain et surtout de ses succès auprès des organisations paysannes et de lutte contre la faim, a été choisie par la CEDEAO, en accord avec la Belgique, partenaire financier, et les deux pays bénéficiaires, pour conduire techniquement le projet sur le terrain.

Pour l’assistant du représentant de la FAO, Daouda Kontogomdé, son organisation se sent honorée de pouvoir s’associer à cette œuvre d’intégration africaine pour lutter contre la pauvreté et la faim. Il a donc salué la confiance qu’ils ont placée en la FAO. L’ambassadeur de la Belgique, Paul Jansen, a réaffirmé la disponibilité de son pays à soutenir les pays africains dans la lutte contre la pauvreté et en particulier le Burkina Faso. En effet, selon lui, la Belgique entretient depuis très longtemps des liens de coopération avec le Burkina Faso et le Ghana. Ainsi des ONG belges y sont opérationnels dans plusieurs domaines tels que l’éducation, l’agriculture.

L’ambassadeur a salué cette initiative régionale, qui a pour but de soulager les populations de la zone transfrontalière Burkina-Ghana en les aidant à se développer. La contribution du pays de Paul Jansen à la mise en œuvre de ce projet pilote est de 1 million de dollars américains. Le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Ibrahima Kaboré, a signifié à la CEDEAO qu’elle trouvera toujours une oreille attentive auprès du Burkina Faso pour tous ses efforts d’intégration des communautés sous-régionales.

Au royaume de Belgique, il a témoigné la gratitude des autorités burkinabé et des communautés bénéficiaires, pour son soutien à notre pays dans sa lutte quotidienne contre la pauvreté et le sous-développement. Ibrahima Kaboré a demandé à ce pays de plaider en sa faveur auprès des autres partenaires du Burkina Faso pour qu’ils apportent leurs concours technique et financier à la seconde phase du projet.

Cyr Payim Ouédraogo


Que pensent les participants et autorités du programme socio-économique de la zone transfrontalière Burkina-Ghana libérée de l’onchocercose ? Voici les propos de quelques-uns d’entre eux. • Paul Jansen, ambassadeur du royaume de Belgique : « La Belgique, depuis longtemps, s’est engagée dans la lutte contre les différentes endémies qui touchent le continent africain, parmi lesquelles l’onchocercose. Nous avons trouvé logique d’amener les zones libérées du fléau à se développer économiquement, notamment le domaine agricole et c’est ce qui motive notre intervention ».

• Ibrahima Kaboré, SG du ministère de l’Agriculture : « La finalité de ce programme est de faire de la zone libérée de la « cécité des rivières » un pôle de développement. C’est en effet une zone, très riche potentiellement en ressources animales et végétales. Notre zone qui fait frontière avec celle du Ghana, peut favoriser un échange de produits, qui, à l’étape actuelle, est un handicap pour notre agriculture. Ce projet est très attendu, surtout par les communautés ».

• Daouda Kontongomdé, assistant du représentant de la FAO : « Nous réitérons nos remerciements à la CEDEAO et aux deux gouvernements pour la confiance placée en notre institution. Après l’éradication de l’onchocercose, une conférence internationale a désigné 4 agences des Nations unies pour la mise en œuvre du ce programme. C’est à ce titre que la FAO, instance onusienne chargée d’appuyer les Etats dans la lutte contre la pauvreté et pour la sécurité alimentaire, a été choisie pour la mise en œuvre de cette initiative régionale. Nous allons donc adopter l’approche participative pour amener les communautés de base à s’approprier les objectifs du projet, à préciser leurs attentes, et à contribuer à leur mise en œuvre ».

• Idrissa Ouédraogo, coordonnateur national du projet au Burkina : « La CEDEAO, en initiant ce projet, vient de confirmer une fois de plus qu’elle demeure l’institution de référence en ce qui concerne l’intégration socio-économique des pays membres. C’est également une très bonne chose que les pays se mettent ensemble pour pouvoir faire face aux défis du développement. Il appartient maintenant aux communautés locales concernées par ce projet d’identifier leurs problèmes et de proposer leurs solutions pour qu’on puisse les accompagner. La réussite de ce programme dépendra aussi du succès de l’approche participative ».

• Oscar Kanwillé, coordonnateur du projet au Ghana : « Nous sommes basés à Bolgatenga au Ghana. C’est à partir de là-bas que ce projet regroupant deux pays frères et voisins sera géré. L’onchocercose a créé beaucoup de souffrances à nos populations respectives, et il est l’heure maintenant de rattraper le retard occasionné par ce fléau, voire d’impulser un véritable développement des zones concernées. Pour ce faire, les structures nécessaires doivent être mises en place pour l’exploitation des ressources agricoles. Aucune inquiétude à l’horizon, puisque nos deux pays ont conçu un plan de développement commun, harmonisé en faveur des bénéficiaires, qui vivent les mêmes réalités. Nous sommes donc prêts pour la mise en œuvre de ce projet ».

• Michel Bonsa, paysan du village de Pargou (province du Boulgou) : « Ce projet va nous aider énormément surtout dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage. C’est donc une satisfaction pour nous, bénéficiaires, de profiter de cette opportunité pour développer notre zone. En tant que cultivateur, je souhaite disposer d’outils agricoles adéquats pour augmenter ma production annuelle. Cela nous permettrait de contribuer fortement au développement du pays et de triompher de la pauvreté ».

Propos recueillis par C.P.O.
L’Observateur

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