Actualités :: Mathieu Ouédraogo, MEBA : "La machine du PDDEB n’a pas fonctionné"
Mathieu Ouédraogo

Une délégation conjointe FMI-Banque mondiale était au
ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation.
L’objectif de cette visite au premier responsable du département
selon les bailleurs de fonds est de toucher du doigt l’évolution
du PDDEB qui s’écrit dans le cadre stratégique de lutte contre la
pauvreté. C’était le 10 juin au salon ministériel.

Pendant plus d’une heure d’horloge, les bailleurs de fonds ont
autour du ministre de l’Enseignement de base et de
l’Alphabétisation assisté de ses conseillers techniques levé un
coin de voile des acquis et des insuffisances du plan décennal
de développement de l’éducation de base.

Conduits par W. Scott
Roger, chef du département africain du Fonds monétaire
international, les partenaires financiers justifient cette mission
conjointe au Burkina (FMI-Banque mondiale) par le fait que les
deux institutions partagent les mêmes expertises dans la mise
en oeuvre des réformes dans les secteurs prioritaires comme
ceux de la santé et de l’éducation. Ces secteurs selon les hôtes
financiers s’intègrent dans un cadre macro-économique qui se
veut stable en vue d’un soutien à moyen et long terme.

Entrant
dans le vif du sujet, Mathieu Ouédraogo a exprimé sa joie quant
à l’opportunité, avant de s’appesantir sur les difficultés que
rencontre le PDDEB dans sa mise en oeuvre. Il a aussi vis-à-vis
de ses partenaires Banquiers, brossé les acquis du PDDEB
dont les burkinabè reconnaissent les mérites. Après avoir tiré
son chapeau à la communauté éducative dont les efforts ont été
encouragés par le gouvernement dans la réussite du
programme, le ministre a, au nom du gouvernement remercié à
travers la délégation, pour leur sollicitude constante à l’endroit
du PDDEB.

Cependant, la première autorité du MEBA n’a pas
manqué de tirer à boulets rouges (vis-à-vis) sur les difficultés
qui jalonnent la mise en oeuvre effective de ce plan "novateur et
ambitieux".

Les vérités de Mathieu Ouédraogo : "Cette mission a voulu
savoir où est-ce que nous en sommes avec le PDDEB dans sa
mise en oeuvre. Comme vous le savez, ce plan d’envergure
nationale présente beaucoup d’espoir pour le Burkina Faso.
Espoir parce que sa réussite pourrait impulser et créer d’autres
types de synergies d’actions qui généreront d’autres plans de
développement. Que ce soit dans le secteur de l’agriculture, de
l’élévage, de la santé, l’éducation est facteur incontournable pour
l’émergence de ces secteurs.

Tous les pays qui se disent
aujourd’hui développés doivent leurs explications à
l’investissement dans l’éducation. Au regard de cet intérêt, nous
avons fait le tour des difficultés qui minent l’avancée significative
du PDDEB. Dans les échanges, nous avons d’abord souligné
que nous n’avons pas l’habitude de mettre des gans quand il
s’agit des questions d’intérêt national.

En ce sens nous avons
trouvé qu’entre partenaires il est nécessaire de se dire la vérité.
Pour cela nous avons convenu que lorsqu’il y a une erreur
quelconque que ce soit au niveau de la planification, de
l’organisation, de la gestion ou de la machine qu’on a mise en
place qu’on se retrouve pour rectifier le tir.

A ce niveau nous reconnaissons que la machine du PDDEB n’a
pas fonctionné. Nos complexes à titre d’exemple qu’on a
programmés n’ont pas été réalisés, les livres que nous avons
commandés ne sont pas arrivés, etc. Au regard de ces
défaillances, nous sommes obligés de nous asseoir avec les
partenaires pour leur donner des explications en vue de trouver
d’autres solutions pour que ça fonctionne mieux.

Ce n’est pas
une tribune pour dénoncer les fautifs dans cette machine, mais
dire pourquoi ça n’a pas fonctionné. Est-ce une question de
procédure ou de dispositif de gestion ? Dans le dispositif actuel,
le ministre des finances qui signe les conventions n’est pas
directement impliqué dans la gestion ou l’exécution des choses.
Alors qu’il doit rendre compte au niveau national comme au
niveau international. Le ministre de l’Enseignement de base qui
bat le tam-tam pour dire de faire ici ceci et là cela, fait du
plaidoyer. Nous jouons un rôle de mobilisation pour que les
gens investissent dans le secteur de l’éducation. On ne sent
pas notre rôle dans la gestion des fonds qui sont mobilisés.
Alors que nous devons rendre compte au niveau national
comme au niveau international.

De ce qui précède, le
mécanisme doit être revu, de manière à ce que la transparence
soit de mise. D’ailleurs, c’est le même langage que nous avons
tenu à Dakar. Si ça marche, c’est nous et le succès est partagé.
Dans le cas contrainte nous sommes tous coresponsables de
cet échec. Nous leur avons également dit que notre leitmotiv,
c’est l’augmentation de l’offre éducative, la qualité, le
renforcement des capacités. Entendu par là, capacities-bulding.

J’insiste parce que renforcement des capacités ne pas
synonyme de rassembler des gens pour faire des placages. En
ce moment on ne peut pas parler de soutenabilité soutenability
en anglais qui veut dire quelque chose de perène si nous
devons dépendre toujours d’une expertise importée.

Donc il faut
développer l’expertise endogène. Nous avons sans conteste
des potentialités et nous devons oeuvrer à donner du pouvoir à
ces potentialités. Ce pouvoir n’est pas un pouvoir "Naam", mais
le pouvoir faire dans le sens du développement. Les gens
viennent souvent au ministère pour chercher le pouvoir "naam".

Nous voulons aussi que cela soit aussi compris au niveau de
nos partenaires pourvoyeurs de la transformation des
ressources que nous générons tant au niveau national
qu’international".

Propos recueillis par Armel Ilboudo
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