Actualités :: Lazare Banssé, secrétaire permanent de l’ACAME : "Nous luttons pour des ARV de (...)
Lazare Bansé

En marge du Ve forum international pharmaceutique, l’Association africaine des centrales d’achat des médicaments essentiels (ACAME) a tenu du 2 au 4 juin à Ouagadougou, sa 7e assemblée générale. 17 centrales d’achat de l’Afrique francophone ont pris part au rendez-vous de Ouagadougou.

Le secrétaire permanent de l’ACAME, M. Lazare Banssé, directeur général de la CAMEG (Burkina) fait le point de cette rencontre qui s’est essentiellement penchée sur le recadrage des objectifs de l’association et son apport dans l’approvisionnement des ARV.

Sidwaya (S.) : En tant que secrétaire permanent, quelle appréciation faites-vous des conclusions des travaux de Ouagadougou ?

LB : Il faut dire qu’à Ouagadougou, c’est presqu’un retour aux sources puisque l’association a été créée ici en 1996. Cette 7e assemblée générale de l’ACAME a permis de procéder à une évaluation complète des objectifs de l’ACAME et de les recadrer pour repartir sur de nouvelles bases. C’est ainsi que nous avons procédé à la relecture des textes : statuts et règlement intérieur.

Nous avons aussi insisté sur le rôle que doivent jouer les centrales d’achat pour la mise à disposition d’antirétroviraux de qualité et à des prix compatibles au pouvoir d’achat des populations, au niveau de toute l’Afrique. Voilà en gros, ce dont nous avons discuté.

Nous nous sommes également penchés sur la fonctionnalité du secrétariat permanent. A ce titre, la CAMEG a mis à la disposition de l’ACAME, un local bien équipé pour le fonctionnement du secrétariat pemanent. Nous allons très rapidement procéder au recrutement d’un assistant qui va jouer un rôle centralisateur à partir de Ouagadougou avec les centrales d’achat membres de notre association.

S. : Vous êtes au centre de l’approvisionnement de ces ARV au niveau de l’Afrique. Qu’est-ce qui est mis en place pour amoindrir les coûts et quel serait votre rôle dans les prochaines années ?

LB : Nous avons décidé de mettre en commun nos différentes capacités de négociations et de partager les différentes informations au niveau de l’approvisionnement que ce soit en ARV ou en produits pharmaceutiques, de sorte que les prix qui seront proposés dans les différentes centrales d’achat soient dans la limite du possible, les mêmes pour tous les pays. Parce que nous avons constaté que certains fournisseurs de médicaments avaient une stratégie différenciée de prix suivant les pays où ils intervenaient.

Je pense que si nous arrivons à partager ces différentes informations, nous pourrons également faire pression sur les firmes pharmaceutiques qui pourraient proposer des prix encore plus bas que ceux que nous connaissons maintenant. Mais il faut savoir que déjà, ces derniers mois, les prix ont considérablement diminué.

S. : Quel est l’apport des différentes structures au niveau des pays, notamment des autorités dans le combat que vous menez ?

LB : Vous savez que les centrales d’achat sont l’émanation des gouvernements. Dans chaque Etat, le gouvernement veille à ce que ces centrales d’achat fonctionnent correctement et je puis vous dire que chaque centrale d’achat a le soutien du ministère de la Santé.

Maintenant, ce qu’il faut peut-être faire, c’est arriver à promouvoir notre association qui, malheureusement, est encore méconnue des autorités de certains pays. Nous avons pris une résolution dans ce sens. Nous ferons une tournée au niveau de chaque Etat pour expliquer aux différents ministres de la Santé et autorités, les objectifs que nous poursuivons. Nous demanderons leur appui pour influencer les décisions qui pourraient être profitables aux populations, dans le cadre de la mise à disposition de produits de qualité moins chers surtout.

S. : Vous avez parlé d’une tournée au niveau de l’Afrique. On sait que la rencontre de Ouagadougou a regroupé 19 centrales d’achat. Pourquoi ce nombre ? Les autres pays ne sont-ils pas intéressés ?

LB : Actuellement, les pays membres de l’ACAME sont des pays francophones. Il faut tenir compte des problèmes de langue et d’habitudes relationnelles. La zone franc est une zone homogène et c’est dans le respect de cette homogénéité existant déjà au niveau des Etats que nous nous en tenons à là. Nous avons pris des contacts avec les pays anglophones, mais il faut reconnaître que ce n’est pas facile, parce que les législations pharmaceutiques ne sont pas les mêmes, selon qu’on est dans une zone francophone ou anglophone. Et puis il y a les barrières linguistiques qui ne nous permettent pas de développer des relations avec les pays non francophones.

Mais nous sommes conscients de ces problèmes et essayons de voir dans quelle mesure nous aurons une ACAME beaucoup plus grande. D’ores et déjà, nous avons la candidature d’un pays maghrébin, en l’occurrence la Tunisie qui a demandé à intégrer notre association. Il faut dire qu’avec le temps, nous arriverons à rassembler beaucoup de pays autour de nos objectifs. Au début en 1996, nous n’étions que cinq (05) pays, si actuellement nous sommes 19, j’espère que nous évoluerons par cercles concentriques en fonction de l’intérêt que les uns et les autres auront pour notre association.

S. : Quels sont vos rapports d’une manière générale, avec les pharmaciens ?

LB : Il faut savoir que la centrale d’achat exerce dans un domaine qui est forcément pharmaceutique. Les pharmaciens sont donc partie prenante des actions que nous menons.

Pour ce qui concerne les pharmaciens du privé, nous avons pris des résolutions qui permettent aux centrales d’achat de s’ouvrir aux privés et d’approvisionner les pharmacies privées en médicaments essentiels génériques. L’idée même du forum aujourd’hui, tel qu’il est présenté, c’est une façon pour nous aussi de nous associer aux pharmacies du privé parce que le forum pharmaceutique regroupe non seulement l’ACAME, mais aussi l’Ordre des pharmaciens d’Afrique et des syndicats de pharmaciens d’Afrique.

Nous avons donc voulu, dans un élan de solidarité, travailler avec ces différentes structures, à la promotion de la fonction de pharmacien en Afrique.

S. : Où se tiendra la prochaine rencontre ?

LB : Le prochain forum pharmaceutique aura lieu au Mali avec l’ISPHARMA et l’Inter-ordre des pharmaciens d’Afrique. Naturellement, l’ACAME également devrait tenir sa 8e Assemblée générale au Mali. Il y a eu la candidature de la Côte d’Ivoire, mais elle a été assortie de certaines conditions qu’elle doit pouvoir réunir à cet effet. Si non, le Mali est très bien placé pour la prochaine rencontre.

Entretien réalisé par Zakaria YEYE
Sidwaya

Visite médicale annuelle des retraités : Des innovations (...)
Burkina : « Tilgré - Hewti Horem », la plateforme pour la (...)
Burkina/Situation alimentaire au postscolaire et (...)
Employabilité des jeunes : Plus de 14 000 jeunes des (...)
La Tente à Marie de l’hôpital Paul VI : Vers l’achèvement (...)
Burkina / One Health : Une session du conseil (...)
Burkina Faso, CNRST/INSS : Un repas collectif pour (...)
Ramadan 2024 : La Fondation Orange offre des vivres au (...)
Burkina : Ouverture du bureau du Centre pour le (...)
Burkina /Religion : Une rupture collective de jeûne à la (...)
Burkina/ Taekwondo : Moov Africa donne 2 000 000 de (...)
Gaoua : L’ONG MERCY CORPS dresse le bilan de son projet (...)
Gaoua : Les archers affutent leurs flèches pour la (...)
Détection précoce des épidémies émergentes au Burkina Faso : (...)
Burkina/ Accès aux services d’eau potable : WaterAid et (...)
Burkina / Petits métiers : Claire Tapsoba, l’aide-ménagère
Bureau international des droits des enfants : Des (...)
Situation nationale : Des OSC appellent le gouvernement (...)
Laurent Ghilat Paré : L’Abbé Emile Simboro apporte un (...)
Bobo-Dioulasso : Des outils innovants pour des soins de (...)
Nestlé aux côtés des jeunes candidats à l’entreprenariat au (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36267


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés