L’Union nationale des associations de femmes handicapées du Burkina Faso (UNAFEHB) a organisé une table ronde le 6 avril 2004, dans la salle de conférences du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). L’objectif était de présenter le plan stratégique aux partenaires.
L’UNAFEHB ambitionne de créer une unité d’action efficace, aux fins de promouvoir la pleine participation des femmes handicapées au développement socio-économique du Burkina Faso.
C’est ce qui justifie la table ronde qui s’est voulue une tribune de présentation du plan stratégique quinquennal 2004 - 2008 de cette union aux partenaires techniques et financiers. La table ronde a aussi été un cadre d’échanges sur la problématique de la réadaptation des personnes handicapées.
Dans son intervention, le représentant du ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale M. Francis Ouédraogo, directeur général de la Solidarité nationale a rappelé que conformément au rapport de la commission des droits de l’homme et l’invalidité des Nations unies il a été dit que : "Si on a beaucoup écrit au sujet de la discrimination exercée à l’égard des femmes, nul ne s’est véritablement préoccupé du problème de la femme handicapée ; or sexe et invalidité sont deux facteurs indépendants qui, réunis chez une même personne, s’aggravent l’un à l’autre et exacerbent les préjugés". M. Ouédraogo a cependant précisé qu’il serait absurde de croire que toutes les femmes handicapées vivent la situation de la même manière, car d’autres sont réduites à la mendicité pour survivre.
De plus, le taux d’analphabétisme est plus élevé chez les femmes handicapées (94%) que les hommes handicapés (89%). Concernant la situation économique, les statistiques de l’Institut national de statistique et de la démographie de 1996 ont révélé que seulement 18% des femmes handicapées ont un emploi salarié contre 81% des hommes handicapés.
Le rôle du ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale
Face à la situation difficile des personnes handicapées et particulièrement les femmes, le MASSN développe de multiples programmes d’accompagnement qui incluent la sensibilisation, le renforcement des capacités organisationnelles, la formulation de projets et d’activités génératrices de revenus. De même que la mise en place d’un cadre de concertation multisectorielle dénommé COMUREC/Handicap, dans lequel les organisations de femmes handicapées sont présentes. "C’est donc tout naturellement que le ministère encourage le regroupement de femmes autour d’objectifs communs" ; a dit M. Ouédraogo. Il a surtout indiqué que "la lutte contre les stéréotypes qui font des handicapés des personnes incapables, professionnellement inaptes, mais seulement aptes à tendre la sébile et la main, devraient occuper une place importante dans le plan d’action.
Pour sa part, la présidente de l’UNAFEHB a lancé un appel pressant aux autorités et à toutes les bonnes volontés pour qu’elles soutiennent l’Union. "Les femmes handicapées sont doublement exposées à la pauvreté, à l’ignorance, à l’analphabétisme, etc. Pire leurs enfants ne vont pas à l’école ou n’y réussissent, pas compte tenu des conditions dans lesquelles ils vivent. Et la plupart des femmes handicapées qui ont eu la chance d’être formées ont difficilement accès à l’emploi", a-t-elle déploré.
Le plan d’action
L’Union a des objectifs stratégiques et spécifiques qui sont notamment visibilité et la représentativité de l’UNAFEHB. A ceci s’ajoutent le renforcement organisationnel, l’instruction et l’éducation des femmes handicapées, la lutte contre la pauvreté la promotion des droits des personnes handicapées ; et la lutte contre la marginalisation des femmes handicapées.
Aimée Florentine KABORE (kaborette @ yahoo. fr)
L’UNAFEHB proprement dit
L’UNAFRHB a été créée le 26 avril 2003 et reconnue officiellement le 10 décembre de la même année.
Elle a pour but de créer une unité d’action au niveau national et international, promouvoir une égalisation des chances et une pleine participation des femmes handicapées au développement socioéconomique du Burkina en tant que citoyennes à part entière.
Elle s’est donnée pour mission d’organiser et coordonner la lutte des associations et comités de femmes handicapées dans un esprit d’unité, pour une action efficace.
Sa vision est celle d’une société où les droits de la femme handicapée sont reconnus avec un réel pouvoir de décision et où elles sont pleinement intégrées dans le développement socioéconomique du Burkina Faso.
A. F. K.
