Actualités :: Hôpital Yalgado Ouédraogo : Soutiens à la grève des travailleurs

On le sait déjà, les travailleurs du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) ont entamé une grève le 19 avril à 00 heure et ce jusqu’au 21 avril à 24h, pour exiger la satisfaction de leur plate-forme revendicative.

Leur action jugée juste est soutenue par le bureau national du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) et le Comité confédéral provincial de la CGT-B du Kadiogo, dont nous vous proposons ci-après les déclarations.

L’accès aux soins est un leurre

Le 19 avril 2006 à partir de 0 heure, les travailleurs du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO), à l’appel de la section SYNTSHA du Kadiogo, ont commencé à observer une grève de 72 heures pour exiger la satisfaction des revendications suivantes :

1°) Prise de dispositions appropriées pour un fonctionnement permanent des services de laboratoires, d’imagerie médicale et de pharmacie (dépôt). Dotation en matériel de protection, notamment tabliers, bottes, lunettes.

2°) Inscription des indemnités de garde/astreinte sur les bulletins de paie et par mois à partir d’avril 2006. 3°) Octroi des indemnités (garde, risque, logement, sujétion...) aux travailleurs en SND et rappel des sommes dues.

4°) Achèvement de la réfection du parking moto du personnel au plus tard en fin mai 2006.

5°) Intégration des contractuels (personnels de soutien) dans les catégories analogues à celles de leurs collègues de la Fonction publique.

6°) Règlement des effets financiers du reversement des travaiIleurs dans la grille EPE en fin avril 2006.

Madame la directrice peut toujours faire de l’esprit

Ces points de revendications non seulement prennent en compte des préoccupations spécifiques des travailleurs du CHU-YO, mais aussi posent la question de l’accès des populations à des soins de qualité.

Certains d’entre eux ont déjà fait l’objet de grève et de sit-in en 2005, qui ont connu une grande mobilisation des travailleurs concernés. Malgré tout, on en est à vouloir banaliser la situation.

C’est ce qui apparaît à travers ces propos tenus par la Directrice générale du CHU-YO dans le journal « Le Pays » n° 3600 du mercredi 12 avril 2006 : "Je ne peux pas vous dire, aujourd’hui, où avoir l’argent pour payer, si ce n’est pas l’action du Saint-Esprit".

Mme la Directrice peut, face à la presse, faire de l’esprit pour tenter de tourner en dérision les revendications des travailleurs. Elle devrait pourtant être mieux placée que quiconque pour savoir que ceux-ci ne sont pas dupes ou naïfs au point d’attendre, les bras croisés, l’action de l’Esprit-Saint.

Madame la Directrice n’ignore pas où elle doit se tourner pour "avoir l’argent" : du côté des plus hautes autorités de l’Etat qui octroient généreusement de grosses sommes aux dignitaires du régime ou organisent des sommets et autres grandes manifestations, toutes choses qui sont loin des préoccupations des populations, notamment en matière de santé et d’éducation.

Les propos de circonstance ne trompent personne

Le Bureau national soutient fermement l’action engagée par les travailleurs du CHU-YO tant il reste convaincu que seules la mobilisation, la détermination dans la lutte restent la seule voie pour contraindre les autorités à examiner avec sérieux les problèmes des travailleurs.

Il ne fait pas de doute que l’ensemble des sections du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale suivront attentivement l’évolution de cette lutte qui a toutes les chances d’être suivie par d’autres actions au regard du contexte national actuel fort préoccupant.

En ces temps de fièvre électorale, certains hommes politiques se font l’écho de cette situation déplorable en répétant ce que les organisations démocratiques et révolutionnaires ont dit et redit à maintes occasions. Ces propos de circonstance ne trompent personne ; il s’agit, pour les différents protagonistes, de se positionner sur l’échiquier national pour le partage du butin.

Pour ces élections de proximité, la bourgeoisie, toutes tendances confondues, s’oppose aux candidatures indépendantes, illustrant du même coup sa peur de la démocratie véritable. C’est une négation du droit du peuple à choisir librement ceux qui vont mieux le gouverner et l’aider à sortir de ses nombreux problèmes.

Actuellement, notre peuple est menacé de déchéance physique et morale comme l’attestent les faits suivants :
un appauvrissement sans précédent à la limite de la survie avec la hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité ;

des problèmes d’éducation : comme chaque année, la rentrée scolaire et universitaire 2005-2006 a constitué un véritable cauchemar pour les parents d’élèves, les élèves et étudiants avec des frais de scolarité exorbitants ;

des problèmes graves de santé pour notre peuple avec une couverture sanitaire en deçà des normes préconisées par l’OMS, des médicaments hors de portée pour l’écrasante majorité des populations. Les maladies endémo-épidémiques telles le paludisme, la tuberculose, les méningites, la rougeole, le choléra, le VIH/SIDA, font des ravages au sein des populations. La qualité des services publics de santé laisse à désirer alors que l’accessibilité des soins est de plus en plus un leurre.

Face à cette situation, le Bureau national appelle : • les travailleurs du CHU-YO à redoubler de détermination et de vigilance dans la lutte pour faire aboutir leurs justes revendications ;

• tous les travailleurs de la Santé humaine et animale à s’impliquer davantage, aux côtés des autres travailleurs, dans la lutte pour l’amélioration de nos conditions d’existence et l’élargissement du processus démocratique dans note pays.

En conséquence, nous devons refuser de cautionner la négation du droit du peuple à choisir librement ses représentants au niveau des communes en boycottant le scrutin du 23 avril 2006, qui exclut les candidatures indépendantes.

Pour le bureau national Raphaël Nanéma Secrétaire général

Pour un service de qualité au profit des patients

Après des discussions avec la directrice du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo qui ont abouti à des résultats en deçà de leurs attentes, les travailleurs dudit Centre observent une grève de 72 heures allant du mercredi 19 avril 2006 à 00 heure au vendredi 21 avril 2006 à 24 heures pour exiger la satisfaction de la plate-forme revendicative soumise à leur directrice. Rappelons le contenu de la plate-forme revendicative :

1) la prise de dispositions appropriées pour un fonctionnement permanent des services de laboratoires, d’imagerie médicale et pharmaceutique (dépôt) ; la dotation en matériel de protection, notamment tabliers, bottes, lunettes ;

2) l’inscription des indenmités de garde/astreinte sur les bulletins de paie et par mois à partir d’avril 2006 : 3) l’octroi des indenmités (garde, risque, logements, sujétions...) aux travailleurs en SND et rappel des sommes dues ;

4) l’achèvement de la réfection du parking moto du personnel au plus tard en fin mai 2006 ; 5) l’intégration des contractuels (personnels de soutien) dans les catégories analogues à celles de leurs collègues de la Fonction publique ;

6) le rè_glement des effets financiers du reversement des travailleurs dans la grille des EPE en fin avril 2006. Comme on le voit, cette plate-forme est juste. Comment peut-on comprendre qu’avec l’Administration du Burkina Faso, qui a dépassé le stade de la modernisation et qui est actuellement au stade de développement, les syndicats soient encore contraints de lutter pour un fonctionnement régulier et permanent des services de cette Administration ?

Le mérite des travailleurs de Yalgado

Les travaiIleurs du Centre hospitalIer universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU -YO) ont fait preuve de beaucoup de patience. Ils ont attendu en vain (certains depuis 1999) pour être reversés dans la grille des Etablissements publics de l’Etat (EPE). En réalité, le CHU-YO leur doit des rappels sur salaire qui peuvent être assimilés à des arriérés de salaire.

Ils ne leur restent que la voie de la lutte pour se faire entendre. Si le Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo en tant que structure de référence nationale doit attendre que le personnel se mette en grève pour obtenir la dotation en matériel de protection, notamment les tabliers, les bottes et les lunettes, cela signifie qu’il y a encore d’énormes luttes à mener en matière d’amélioration des conditions de travail et de protection du personnel soignant.

C’est le lieu de reconnaître le mérite de tous ces centaines d’agents de toute catégorie qui, nuit et jour, consentent d’énormes sacrifices dans des conditions difficiles pour le fonctionnement de l’hôpital.

Au regard du contenu de la plate-forme et du manque de solutions appropriées aux revendications des travailleurs de l’hôpital Yalgado-Ouédraogo, le Comité confédéral provincial de l’Union provinciale du Kadigogo de la CGT-B
invite la direction du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo à se pencher sérieusement sur les revendications des travailleurs du centre pour leur donne satisfaction ;

appelle les militants et les sympathisants de la CGT-B, les démocrates et toutes les personnes éprises de justice et de paix, à soutenir les travailleurs du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo, qui n’ont d’autres choix que d’aller en grève pour l’aboutissement de leurs revendications et pour un service de qualité au profit des patients et des usagers de l’hôpital.

Le Comité confédéral provincial félicite et encourage la section SYNTSHA de Ouagadougou et les travailleurs du CHU-YO ; il les invite à plus de mobilisation, de détermination et de vigilance pour faire de cette lutte un succès total.

Unité - Solidarité - Action Pain et liberté pour le peuple !

Pour le comité confédéral provincial Dominique Yaméogo Secrétaire général

L’Observateur Paalga

La Poste Burkina Faso : « Malgré la crise sécuritaire, les (...)
Burkina/Aliments pour animaux : La société de nutrition (...)
Forum national de l’eau et de l’assainissement : Des (...)
Caisse nationale d’assurance maladie universelle : Un (...)
Utilisation du gaz butane : Les bouteilles de 1 à 12,5kg (...)
Burkina/Education : 549 établissements scolaires (...)
Burkina/32e AG de la fraternité sacerdotale : Les (...)
Burkina/Police nationale : 745 élèves sous-officiers ont (...)
Tour de la reconquête : Soumaïla Sorgho de l’AJCK (...)
Burkina : Certains quartiers de Ouagadougou (...)
Burkina/ SNC 2024 : Le ministre des transports alerte (...)
Loterie nationale burkinabè : L’enseignant-chercheur Joël (...)
Lutte contre le terrorisme : Les autorités coutumières (...)
Les casinos en ligne : Retrait immédiat pour une (...)
Plongez dans l’univers infini de Space Fortuna (...)
Campagne agricole 2024-2025 : Des « intrants de qualité (...)
Education : Le Capitaine Ibrahim Traoré, enseignant (...)
Burkina/Justice : La Cour administrative d’appel rejette (...)
Burkina/Education : Le nombre de structures éducatives (...)
Capitaine Ibrahim Traoré aux FDS des Cascades : « (...)
Inclusion des personnes atteintes d’albinisme : La phase (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36498


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés