Actualités :: Cheick Mohamed Maïga II : "Nul part, il n’a été dit dans le Coran d’exciser les (...)

Né en 1947, le Cheick Mohamed Maïga II n’a pas appris la pratique islamique sur le tas. Il a traîné sa bosse dès son jeune âge dans plusieurs écoles Medersa. Inscrit à l’école de Nionron de Sahel au Mali, il est passé par la suite à Abidjan, au Soudan, en Egypte. Il a terminé ses études en Arabie Saoudite d’où il est sorti avec un doctorat sur la loi islamique. Il a bien échangé avec nous sur le Mouloud et sur certaines questions brûlantes de l’heure.

Qu’est-ce que le Mouloud et pourquoi le célèbre-t-on ?

• Le Mouloud, c’est la fête de la naissance du Prophète Mohamed. C’est au mois d’avril, le 12 dans la matinée, que le Prophète est né. Soit en 570 après Jésus-Christ. C’est l’occasion pour nous qui avons la chance de faire des études et d’hériter d’un grand patrimoine légué par nos parents et nos grands-parents de rassembler nos fidèles pour renforcer davantage leur foi islamique.

C’est l’occasion de leur rappeler qui était le Prophète Mohamed. C’est à travers de telles occasions qu’il faut passer non seulement pour renforcer les gens dans leur foi et aussi recruter d’autres adeptes.

En plus de cet aspect, le Mouloud est une occasion pour les fidèles de se frotter et de faire des échanges sur tous les plans.

Il y a aussi que venir au Mouloud est un honneur pour le Prophète Mohamed. On ne peut pas finir de citer les bénédictions qu’on pourrait en récolter. Cette année, en plus de l’enseignement sur la vie du Prophète Mohamed, nous avons parlé d’autres sujets sur la vie quotidienne.

On a parlé par exemple des caricatures parues dans certains journaux au Danemark. Nous avons appelé nos fidèles à avoir de la retenue dans ce qu’ils entreprennent. Il faut éviter des actes pouvant provoquer des situations explosives. Toutes les religions se valent. Evitons donc les critiques frustrantes.

Quels autres sujets avez-vous abordés ?

• Nous sommes confrontés à de multiples problèmes. Il y a la pratique de l’excision, le trafic des enfants, la délinquance des jeunes. Nous profitons de telles occasions pour attirer l’attention des gens sur ces fléaux.

Concernant la pratique de l’excision, nulle part il n’a été dit dans le Coran d’exciser les filles. Même au temps du Prophète Mohamed, on n’a jamais contraint quelqu’un à pratiquer l’excision. Ceux qui la faisaient, c’était de leur propre chef.

Aujourd’hui, nous vivons dans une république, qui a des lois ; si la loi interdit la pratique de l’excision, il faut que tout le monde s’y soumette. Je ne cesse de dire ça à mes fidèles.

Nous insistons aussi sur l’éducation des enfants. Les parents ne doivent pas laisser les enfants à eux-mêmes. Nous par exemple, si nous sommes là aujourd’hui, c’est parce que nos parents se sont souciés de notre avenir. Chaque père doit être un modèle pour son fils.

J’en profite aussi pour dire que les fêtes musulmanes telles que la Tabaski et le Ramadam sont des occasions pour marquer un temps d’interrogation sur sa foi religieuse. Ce n’est pas une occasion où il faut organiser par-ci par-là des bals populaires pour se donner à la prostitution et à l’alcool.

Tout dernièrement, la rumeur avait couru que la route conduisant à Ramatoulaye serait bitumée. Qu’en est-il exactement ?

• Effectivement, un ressortissant ghanéen en avait fait la promesse ; quand il était de passage ici nous avons fait le devis du bitumage et nous le lui avons envoyé. Malheureusement, il était à l’hôpital où il a séjourné pendant 6 mois. Il souffrait d’un problème de foie, paraît-il.

A sa sortie de l’hôpital, il nous a demandé un peu de patience afin qu’il puisse récupérer un peu économiquement. Tout n’est pas perdu, car il dit toujours avoir à cœur le bitumage de la route.

On ne peut rien contre la volonté de Dieu. Sa maladie, c’est un fait de Dieu et nous prions Dieu pour que le monsieur retrouve toutes ses forces. Nous ne désespérons pas. Nous avons reçu même des promesses venant d’autres personnes.

L’année dernière, à Gourcy, des problèmes quant au choix d’un imam ont conduit à la fermeture de la grande mosquée. Etes-vous au courant de la situation ?

• Mon père, de son vivant, si un problème arrivait concernant l’islam, il s’y impliquait. Mais si les politiciens le devançaient dans ce problème, il s’en écartait. Il leur demandait de gérer leur problème, car c’est eux, les détenteurs de la loi. Lui, il est un religieux. J’avais tenté de résoudre l’histoire de la mosquée de Gourcy, après je m’en suis rendu compte qu’il y a des problèmes politiques cachés derrière. Je m’en suis donc retiré. Je suis l’exemple de mon père. Maintenant je prie bon Dieu pour que les protagonistes s’entendent.

Est-ce que vous rencontrez des difficultés dans l’organisation de la fête du Mouloud ?

• Il y a trois préoccupations majeures. L’état de la route conduisant ici. Il faut nécessairement que la route soit réfectionnée sinon il va arriver un moment où les gens ne pourront plus accéder ici. Il y a aussi le problème de l’insuffisance des points d’eau. Durant la période de la fête, la barrique d’eau se vend entre 1500 et 1750 Fcfa ici.

C’est un problème qui peut révolter les pèlerins. L’absence d’électricité est aussi un problème, et il faut qu’on songe à Ramatoulaye. L’endroit aussi est devenu exigu, il faut un aménagement, les temps ont changé, aujourd’hui nous accueillons 10 fois plus de monde qu’auparavant. Subitement, les problèmes se multiplient. Il faut très sincèrement l’implication de l’Etat dans la résolution de ces différents problèmes. On dit le plus souvent qu’on ne ramasse pas la farine avec une seule main.

Ces dernières années, le Mouloud à Ramatoulaye est un facteur de rassemblement de plusieurs nationalités. Cela est un honneur pour l’Etat. Je ne peux donc pas que l’Etat aurait tort de nous aider à résoudre nos problèmes.

E.A.O.

Observateur Paalga

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