Actualités :: Yalgado Ouédraogo : Chaudes empoignades verbales entre direction et (...)
Christine Naré, Dg du CHU Yalgado-Ouédraogo

Le Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHUYO) a été le lieu d’une assemblée générale houleuse, vendredi 07 avril 2006 entre la directrice générale, Mme Christine Naré/Ouédraogo et les agents . A l’origine, « les modalités de paiement des sommes dues au reversement des agents du CHUYO dans la grille des Etablissement publics de l’Etat (EPE) ».

« Nous voulons nos sous en une seule tranche et pas de scénario », ont clamé les participants à l’assemblée générale.

Les agents de l’hôpital Yalgado Ouédraogo comme un seul homme ont dit « non » à leur directrice générale qui leur proposait des modalités de paiement des sommes dues au reversement dans la grille des EPE.

Ce reversement concerne 467 agents résidents et 165 non résidents (retraités ou affectés du CHUYO).

Les médecins militaires, les hospitalo-universitaires ne sont pas concernés pour l’instant car le ministère de la Fonction publique mène la réflexion pour trouver une solution à leur cas.

Deux cent trente trois millions cent vint mille six cent soixante six (233 120 666) FCFA suffiront à faire baisser le courroux des agents de Yalgado Ouédraogo. La directrice générale Mme Christine Naré/Ouédraogo et son directeur des affaires administratives et financières (DAAF), Charles Medah n’ont pas pu convaincre les agents avec les trois scénarios de paiement proposés lors de l’assemblée générale du 7 avril 2006.

Ce, à cause du décaissement de la subvention par le ministère des Finances et du Budget qui se fait par tranche trimestrielle. Les trois scénarios tenaient compte de ce décaissement..

Le premier scénario proposé était de répartir les 467 agents en 4 groupes en fonction des matricules et des tranches de décaissement. Ainsi chaque groupe aurait reçu en entier, ses « sous » en fonction du trimestre en allant des plus jeunes aux plus âgés par rapport au numéro matricule.

De ce fait, la tranche de la subvention du premier trimestre, aurait permis de payer le premier groupe. Le deuxième trimestre, le deuxième groupe, le troisième trimestre le troisième groupe et enfin, le quatrième trimestre, le dernier groupe.

Le deuxième scénario proposé par la directrice général était de payer « le quart de ce qu’on doit à chaque agent par trimestre et par tranche de décaissement ». Le troisième scénario était de diviser le montant dû à chaque agent par douze conformément aux douze mois de l’année. Chaque mois, « on versera un douzième de ce qu’on doit à chaque agent » a expliqué Mme Christine Naré/Ouédraogo.

A conditions de travail précaires, mauvais rendement

Après avoir détaillé les scénarios possibles, la directrice générale s’est dit ouverte à toutes sortes de proposition. Seulement, elle a prévenu qu’il n’est pas possible, vu l’état de la trésorerie de l’hôpital, de payer tous les agents en une seule et même tranche. Cependant, le montant des sommes dues aux 467 agents résidants est de 195 millions 489 mille 488 francs CFA.

Pour les 165 non résidants, dont le cas sera traité en 2007 selon la directrice générale, le montant est de 39 millions 631 mille 178 francs CFA. Après l’exposé préliminaire, la directrice générale a donné la parole aux agents désireux de faire des critiques, de poser des questions ou proposer des solutions « in live ».

Comme s’ils n’attendaient que cette occasion, presque tous les intervenant ont rejeté les scénarios proposés.. Tous ont réclamé les sous en une tranche. Pour certains, il n’est pas possible que l’on « ait dilapidé des millions durant la campagne présidentielle et qu’on dise qu’il n’y a pas d’argent ». « Le pays avance, dit-on, mais l’hôpital Yalgado recule quant les agents n’ont pas droit à l’avance de solde ».

Pour d’autres, les plus en colère « on ne peut pas donner des miettes de tranches de sommes à des pères de famille qui doivent assurer la scolarité de leurs enfants, nourrir décemment leurs familles, acheter de l’immobilier ».

D’autres encore pousseront un peu plus le bouchon en disant que la directrice générale a convoqué cette assemblée générale pour que les agents déversent « leur bile » sur elle. « Pourquoi vouloir maintenir les travailleurs dans la misère ? On va vous bousculer et c’est à votre tour de bousculer devant afin que ça avance.

Nous voulons notre argent et pas des scénarios ».

La directrice générale et son DAAF ont essayé de convaincre les agents de la non disponibilité de la subvention de l’Etat. « Si les finances débloquent la situation, vous aurez votre argent en une seule tranche.

On n’a pas un rond pour payer. C’est difficile mais c’est la triste réalité. Nous sommes entre nous en famille et on doit pouvoir tout se dire pourvu que cela serve à quelque chose de bien pour nous tous et pour nos malades », a justifié Mme Christine Naré/Ouédraogo.

Saisissant la balle au bond, le docteur Pierre Bidima dira que « cette mauvaise situation fera que les soins en prendront un coup. La corruption risque de s’accentuer si les travailleurs sont dans la misère ». Certains agents ont voulu que la direction discute avec les structures syndicales au lieu d’un « face-à-face » avec les agents.

La directrice générale ne voulant pas lâcher prise a confié que l’administration discute avec tout le monde sans exception. « Mais, je n’ai pas d’argent pour vous payer. Si ce n’est pas par l’action du Saint-Esprit, je ne sais pas où j’aurai l’argent pour vous payer ».

Les positions restent tranchées. Pour la satisfaction de leurs revendications, les travailleurs de la santé prévoient une grève de 72 heures du 19 au 21 avril 2006. Et la directrice générale de prévenir « s’ils n’ont pas leur argent, la chaîne des grèves va s’installer à l’hôpital Yalgado ».

A la fin de l’assemblée générale, la directrice générale proposera de verser la première tranche en fin avril. « On ne veut pas », ont crié en chœur les travailleurs en quittant leurs chaises, laissant là, la directrice générale. Avec humour, elle lancera : « Je paierai mes dettes alors ». Motus et bouche cousue chez les agents.

Plus d’une heure d’horloge n’a pas suffi à trouver un terrain d’entente. Il ne reste plus que « le Saint-Esprit » et peut-être le ministère des Finances, « pour sauver des familles et des vies humaines ».

Daouda Emile OUEDRAOGO (ouedrao1@yahoo.fr)

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