Actualités :: Célébration du 8-Mars 2006 : Le combat contre la coiffure, les machettes (...)

Le Programme alimentaire mondiale (PAM) n’a pas été en reste de la célébration de la 149e Journée internationale de la femme. A partir de l’histoire pathétique d’Aminata, une fille engagée de force en 1998 dans le rang des rebelles sierra léonais, la directrice exécutive adjointe du PAM expose sa trouvaille pour mettre fin à la précarité chez la femme et chez l’enfant.

Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, l’égalité des sexes est dans tous les esprits. L’histoire d’Aminata est particulièrement touchante. En 1998, elle a été capturée alors qu’elle vendait des gâteaux dans la rue et forcée à rejoindre les rebelles.
Elle a non seulement dû y apprendre le maniement des armes, mais elle a aussi été contrainte d’épouser son ravisseur. Des instructeurs lui ont appris à ordonner des amputations ou des décapitations, mais elle dit n’en avoir jamais effectué elle-même. Pourtant, elle ajoute que si elle leur avait dit d’arrêter, ils l’auraient tuée. Aminata (c’est son nom de guerre) est une rescapée.

Elle fait partie de ces milliers d’anciens soldats des forces rebelles de Sierra-Leone, qui reçoivent une aide alimentaire du Programme alimentaire mondial (P AM) des Nations unies, dans le but de faciliter leur réintégration à la société. Beaucoup de ces anciens combattants ont troqué leur machette contre des ciseaux, et sont devenus coiffeurs. Et ce n’est pas un métier exclusivement féminin.

Au Liberia, pays voisin, des enfants enrôlés dans l’armée des petits garçons de Charles Taylor, ancien chef de guerre devenu président, ont choisi de devenir coiffeurs pour gagner leur vie. Toutefois, la réintégration ne fonctionne que si les femmes comme Aminata, ou les anciens enfants soldats possèdent une activité. Dans le meilleur des cas, ils vont à l’école ou participent à des programmes qui leur apprennent à gagner leur vie. En effet, du fait des violences qui agitent actuellement la Côte d’Ivoire et la Guinée, il existe un grand risque que ces enfants retournent à la violence et à ce qu’Ellen Johnson Sirleaf, présidente récemment élue du Liberia, appelle le « recyclage des enfants ». La première femme présidente d’un pays d’Afrique sait que les jeunes qui n’ont pas eu l’opportunité de retourner à l’école peuvent facilement être à nouveau enrôlés dans les combats. Selon elle, les programmes économiques et les projets de création d’emploi sont essentiels pour occuper ces enfants. La pauvreté, et plus particulièrement le manque de nourriture, est la cause principale de nombreux conflits. En effet, quelqu’un dont le ventre est plein et qui sait qu’il aura à manger le lendemain, sera moins tenté de prendre les armes ou de se tourner vers la prostitution. De même, les femmes qui n’ont pas la crainte de ne pouvoir se nourrir elles et leurs familles, s’inscrivent plus facilement à des formations.

Ainsi, dans le nord de la région du Darfour au Soudan, 30 femmes qui avaient quitté leur maison à cause des violences incessantes, ont appris à fabriquer des fourneaux à bois qui consomment peu de combustible. Elles ont ensuite formé 4 400 autres femmes, et les résultats sont immédiats. Une baisse de 40% du volume de bois nécessaire à la cuisine, c’est-à-dire moins d’aller-retours pour chercher du bois, et donc moins de risques d’être attaquées. Cette initiative soulage ainsi les femmes tout en protégeant l’environnement. Dans les pays en développement, les femmes ont souvent besoin d’acquérir des compétences pour pouvoir mieux contrôler leur vie. Les programmes Nourriture contre Formation (qui comprend des cours d’alphabétisation) permettent de parvenir à cet objectif, de même que les programmes Travail contre Nourriture encouragent l’implication dans les prises de décisions. Jusque dans les années 1990, des tabous, de même que l’idée selon laquelle le travail « n’était pas fait pour les femmes », les avaient empêchées l’accès au programme Travail contre Nourriture, notamment dans des pays comme le Bangladesh. Pourtant, grâce à l’enthousiasme des femmes vivant à la campagne et au encouragement de leurs homologues travaillant pour le gouvernement, le PAM a aidé des milliers de femmes au Bangladesh à s’affirmer dans leur communauté.

L’aide alimentaire joue aussi un rôle clé dans la lutte contre les pratiques culturelles dangereuses pour les femmes, telles que l’excision. L’excision a détruit la vie de 99% des femmes de Djibouti, et à l’échelle mondiale, l’O M S estime que 120 millions de femmes ont subi cette mutilation. Safia Elmi dirige un programme appelé « Maternité sans risque », soutenu par le gouvernement djiboutien, où des rations alimentaires du PAM sont offertes aux femmes qui pratiquent l’excision, pour les inciter à changer de métier. Le sac de 50 kg de riz et les 4 1itres d’huile qui leur sont fournis chaque mois compensent le salaire que perd l’exciseuse en suivant une formation.

Reconnaître le lien entre éducation et malnutrition est essentiel pour éradiquer la faim dans le monde, fléau faisant chaque année plus de victimes que le Sida, le paludisme et la tuberculose réunis.

Mettre un terme à la malnutrition des femmes enceintes favorise la santé des bébés, dans le ventre de leur mère comme après l’accouchement. Le nombre d’années scolaires suivies par une mère peut réduire de près de 40% les risques de malnutrition chez ces enfants. Aminata et bien d’autres femmes l’ont montré. Il n’est jamais trop tard pour apprendre. L’aide alimentaire n’est pas seulement là pour sauver des vies, mais aussi pour offrir l’espoir d’un avenir meilleur, loin des tourments de la faim et de la violence.

Par Sheila Sisulu, directrice exécutive adjointe du PAM


Campagne mondiale du PAM pour l’alimentation scolaire

Aujourd’hui, au 21e siècle,

- 300 millions d’enfants vont se coucher en ayant faim ;

- 180 millions d’enfants vont à l’école, l’estomac vide

- 120 millions ne sont pas scolarisés ; 55 % sont des filles ;

- 150 millions d’enfants inscrits quittent l’école avant la fin du cycle primaire, et 213 d’entre eux sont des filles ;

Des repas gratuits à l’école et des aliments à emporter à la maison encouragent les parents à envoyer leurs enfants, notamment les filles, à l’école.

Pour seulement 19 centimes par jour, vous pouvez donner à un enfant un repas gratuit à l’école.

Pour 34 dollars, vous pouvez fournir à un enfant des repas scolaires pendant toute une année scolaire !

Pour aider à nourrir un enfant, visitez : http://wfp.aidmatrix.org/

Pour de plus amples informations, visitez : www.wfp.org/schoolfeeding

Visitez notre site web : www.wfp.org
N. B. : Les titres et le chapeau sont de la rédaction.

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