Actualités :: 08-Mars : La femme burkinabè doit avoir un autre regard sur elle-même

La journée du 8-Mars a depuis longtemps acquis ses lettres de noblesse au Burkina. Elle mobilise l’attention de tout le pays. Les décideurs et les associations féminines sont alors aux avant-postes pour donner à cette fête toute la mesure de son importance.

En effet, le 8-Mars au Burkina n’est plus seulement une journée chômée et payée pour les salariés, il est véritablement un temps de réflexion, de réjouissance et de manifestations qui expriment la densité et la pluralité de son symbolisme. Le 8-Mars 2006 n’a pas échappé à la règle. Elle a été célébrée avec le faste qui sied, chaque province ayant eu sa dose de cérémonies avec des parrains et des marraines de poids.

Les différentes allocutions prononcées à cette occasion vont droit au but : celui de faire de l’émancipation de la femme, non plus un slogan agité à tous vents mais une composante très importante de la politique sociale du gouvernement : Education, santé maternelle et infantile, participation aux prises de décisions, auto-prise en charge économique... On le voit, les domaines où les femmes ont besoin d’appui, d’investissements financiers, matériels et humains ne manquent pas. A la limite, c’est comme qui dirait ; "éduquer une femme, c’est éduquer toute une nation".

Au Burkina particulièrement, c’est connu, la lutte contre la pauvreté passe par une meilleure insertion de la femme dans la classe politique, le tissu économique et la promotion culturelle. Quoi que représentant un peu plus de 52 % de la population, les femmes restent pourtant réduites à la portion congrue, presqu’en marge de la société. Alors, légitimement on pose la question de savoir, quel genre de développement pour quelle société au Burkina, si les décideurs continuent d’ignorer plus de la moitié de la population ? De fait, les femmes ont des besoins spécifiques.

Elles passent même pour être l’une des couches les plus vulnérable à la pauvreté, aux maladies et à la mortalité. Dès lors, le dénuement chronique qui tire cette partie de nous-mêmes vers le bas, nous y entraîne aussi, sans qu’on le sache vraiment ni qu’on le veuille consciemment. Il importe donc d’ouvrir l’œil et le bon ; il importe aussi de mettre un holà à tous ces programmes de développement socio-économiques quelque peu misogynes ! Où l’homme est omniprésent et omnipotent.

L’homme burkinabè doit avoir un autre regard sur la femme burkinabè. La femme burkinabè doit avoir un autre regard sur elle-même. Par exemple qu’elle bannisse de ses habitudes, le goût de la facilité qui ouvre la porte à toutes les dérives : promotion canapé, prostitution, assistanat pour elle de la part de l’homme en tout et à tout moment.

Manque de confiance en elle-même, refus d’entreprendre et de courir les mêmes risques que les hommes en affaires, en politique ou dans le domaine des sciences, des arts et des lettres. Tout est une question de mentalité et il faut espérer qu’en ce 8-Mars 2006, le cocon inhibiteur des initiatives de la femme de l’homme de l’Etat à l’endroit de la femme soit à jamais brisé. Les bonnes intentions, sont louables certes, mais à présent elles doivent être dépassées, le folklore aussi.

Il faut plutôt regarder résolument ces situations déplorables qui continuent de tenir la femme dans un rang de demi-citoyenne : l’excision, le lévirat, les accusations de sorcellerie, la pédophilie, etc, hélas la liste est longue, trop longue. Grâce aux bonnes intentions des décideurs notamment le gouvernement au sein duquel on compte 5 femmes, on n’oublie pas celles qui sont des femmes présidentes d’institution, le Médiateur du Faso et celle qui préside l’université de Ouagadougou, Mme Odile Nacoulma.

Mais les décideurs, il faut le répéter ne peuvent rien faire pour les femmes sans les femmes. A madame Chantal Compaoré de continuer son combat avec la fondation Suka et Mme Gisèle Guigma d’intensifier ses initiatives, pour qu’après les moulins et les maisons de femmes viennent, les plantations et les tracteurs pour les femmes. Inch Allah !

Djibril TOURE

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