Actualités :: Mort du petit Mohamed à Accart-ville : La municipalité mise à l’index

C’était tout simplement écœurant, les circonstances dans lesquelles le petit Mohamed Traoré a trouvé la mort le samedi 04 mars dernier au secteur 09 (Accart Ville).

En ce dimanche après-midi, en effet, il était en train de jouer au ballon comme tous les autres garçons de son âge lorsqu’il se retrouva dans ce caniveau rempli d’eaux usées industrielles, dans lequel il s’était introduit pour récupérer son ballon qui venait d’y tomber. Hélas, le petit Mohamed n’en ressortira plus vivant.

Les saisons se suivent et se ressemblent malheureusement pour les habitants du secteur 09 de Bobo-Dioulasso, qui sont, depuis longtemps, confrontés à un sérieux problème d’écoulement des eaux usées industrielles.

Cet écoulement, qui se fait à travers un large caniveau à ciel ouvert et qui traverse les secteurs 09 et 21 pour s’achever au secteur 22, pose, à n’en pas douter, un sérieux problème de santé aux populations avec ses odeurs pestilentielles.

A cela s’ajoute l’étroitesse du caniveau, qui est un danger permanent pour les usagers, mais aussi pour les riverains, notamment les tout-petits, qui n’hésitent souvent pas à engager aux abords de ce canal une partie de football sans se soucier des risques qu’ils encourent.

Le problème est bien réel dans ces différentes zones, à propos desquelles les autorités municipales ont maintes fois été alertées, mais toujours en vain. Ce qui n’est pas pour plaire à ces populations qui ne savent plus à quel saint ou plutôt à quelle municipalité se vouer.

Et les circonstances dans lesquelles ce drame est survenu le week-end dernier ont contribué à exacerber la colère dans les secteurs, où les gens continuent de pointer du doigt les autorités municipales, qu’ils tiennent pour responsables de la mort du petit Mohamed Traoré, âgé seulement de neuf ans.

Alors qu’il était en train de jouer au ballon avec ses camarades, Mohammed ne savait pas que ses heures étaient désormais comptées. Il était presque dix-huit heures lorsqu’il s’est retrouvé dans le canal en compagnie d’un autre garçonnet de son âge pour s’emparer du ballon qui y avait terminé sa course.

S’étant retrouvés au milieu des eaux usées, l’infortuné Mohammed et son ami tenteront le tout pour le tout de s’emparer du ballon qui s’était enfoui sous un pont. Et c’est là qu’ils seront pris de malaise sous l’effet des produits chimiques et des débris en pleine décomposition, que les unités industrielles continuent de déverser impunément.

Mohammed aura tout simplement la malchance d’être englouti dans ces eaux tandis que son compagnon, qui n’avait pas encore atteint les profondeurs du canal, a pu être ramené in extremis à la surface par des jeunes du secteur.

C’est lui, d’ailleurs, qui signalera la présence de son ami Mohammed au fond des eaux usées. Le problème était complexe pour ces jeunes, qui alertèrent les sapeurs- pompiers.

Arrivés quelques instants plus tard sur les lieux, ces derniers réussiront à repêcher le petit Mohammed, qui était désormais entre la vie et la mort. Et malgré les efforts des secouristes, il n’aura pas la vie sauve.

Mohammed rendra l’âme sous le regard des habitants du secteur et surtout de ses parents, qui n’avaient plus que leurs yeux pour pleurer. Et depuis, les avis sont partagés quant à la responsabilité dans ce drame.

Des témoins alors de s’en prendre à la municipalité qu’ils accusent de ne rien faire pour les mettre à l’abri de ces eaux usées industrielles qui rendent quotidiennement l’atmosphère invivable dans les zones concernées.

Outre la pollution, il y a ce phénomène d’insécurité autour de ce canal à ciel ouvert qui a été à l’origine de la mort du petit Mohammed. Toutes choses qui devront amener les autorités de la ville à prendre les mesures qui s’imposent afin d’éviter à l’avenir de telles tragédies.

Car, au-delà de ce drame, il y a ces problèmes respiratoires vécus quotidiennement par les populations et qui, certainement, ont des conséquences néfastes à moyen ou à long terme sur leur santé.

En attendant de pallier cette situation, il appartient aussi aux parents de prendre les mesures qui s’imposent pour faire des alentours de ce canal un sens interdit pour les tout-petits afin de nous éviter de tristes événements comme celui du 04 mars dernier.

Aux dernières nouvelles, une marche de protestation suivie de la remise d’une pétition au maire de l’arrondissement de Dafra serait prévue dans les tout prochains jours. Elle aura pour point de ralliement le lieu du drame.

Jonas Appolinaire Kaboré

Observateur Paalga

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