Deux élèves-infirmiers de l’Ecole nationale de la santé publique (ENSP) de Bobo ont été déférés la semaine dernière à la Maison d’arrêt et de correction de Bolomakoté. Leur incarcération fait suite aux enquêtes menées par la gendarmerie et qui auraient permis de révéler des cas de fraudes dont ils se seraient rendus coupables lors de tests de recrutement.
Ces arrestations portent aujourd’hui à environ une quinzaine le nombre de ces faux futurs infirmiers qui ont commis la grave erreur de déléguer de faux candidats, gens de niveau supérieur pour concourir à leur place lors des épreuves.
Les concours de la fonction publique connaissent chaque année un nombre croissant de candidatures avec ces nombreux diplômés, en chômage, qui sont perpétuellement à la recherche d’un emploi afin de se rendre utile à eux-mêmes et à toute la société.
Ils sont aujourd’hui des milliers et des milliers dans nos villes et nos campagnes à scruter l’horizon chaque jour avec anxiété, dans l’espoir de dénicher quelque chose. Au Burkina comme partout ailleurs en Afrique, la situation semble se compliquer davantage pour les diplômés chômeurs, quand on sait que pour chaque avis de recrutement, la demande reste toujours supérieure à l’offre.
Du coup, les chances de succès deviennent minces pour ceux qui ne seront pas à la hauteur des épreuves auxquelles ils seront soumis. Certains ont donc trouvé l’astuce de contourner les critères de candidature pour postuler à des concours dont ils ne remplissent pas les conditions.
Le procédé consiste tout simplement à se faire représenter dans les salles d’examen par de faux candidats de niveau supérieur, après que ces derniers ont établi des pièces d’identité à partir des extraits de naissance des vrais postulants.
Le mois d’octobre dernier, des élèves-infirmiers soupçonnés de fraude avaient été extirpés des salles de classe de l’ENSP de Bobo pour être soumis a des interrogatoires.
Le doute plane sur d’autres écoles
Aujourd’hui, les choses semblent se préciser avec l’arrestation de deux élèves infirmiers et d’un élève de l’Ecole nationale des douanes (END). Avec les enquêtes, qui se poursuivent, les langues commencent à se délier, d’autant plus qu’on avance dans certains milieux bien informés qu’il s’agirait d’un réseau de fraudeurs bien structuré.
Les concours sont en passe de devenir un créneau pour s’enrichir, si l’on s’en tient aux affirmations selon lesquelles, chaque admission coûte d’importantes sommes d’argent qui se payent cash et dont le montant n’a toujours pas été révélé.
Cela nous amène à nous interroger sur l’organisation des concours au Burkina, car dans cette affaire, rien n’indique encore que certaines écoles professionnelles comme l’ENEP, l’ENSK, l’END ou encore l’ENAREF sont épargnées par un tel phénomène. L’ENSP de Bobo n’est peut-être pas un cas isolé, et avec les enquêtes en cours, on en saura davantage dans les jours à venir.
Jonas Appolinaire Kaboré à Bobo
Observateur Paalga
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