Actualités :: Santé publique : La grippe aviaire, un nouveau défi

Jusqu’à ce qu’elle éclate au Nigeria, la grippe aviaire était
perçue, en Afrique, comme un fléau lointain. Même le monde
médical semblait écarter l’hypothèse d’une menace imminente
pour le continent. On regardait donc les Asiatiques, puis les
Européens, se débattre avec ce virus H5N1 qui a commencé
par décimer la volaille avant de s’attaquer aux êtres humains .

C’était faire preuve d’une grande ignorance (à moins qu’il ne
s’agisse de négligence) dans le mode de transmission de la
maladie et de la rapidité avec laquelle les oiseaux migrateurs
peuvent la porter aux quatre coins du monde. Résultat :
l’apparition de la grippe aviaire semble prendre au dépourvu la
plupart des pays, en commençant par le premier pays qui a eu
le malheur de l’abriter, parce que situé sur un axe emprunté par
de nombreux oiseaux migrateurs.

Faute de n’avoir pas su
anticiper pour éviter l’épizootie, les autorités d’Abuja doivent
maintenant gérer une crise dont les conséquences sanitaires et
économiques peuvent être catastrophiques, si elle n’est pas
jugulée à temps. Visiblement, le Nigeria tout seul n’a pas les
capacités requises pour venir à bout du virus mortel, d’où la
nécessité d’une mobilisation à l’échelle sous-régionale d’abord
pour apporter la riposte appropriée.

Comme le suggère l’OMS,
les premières mesures à prendre consistent déjà à informer les
populations des risques d’avoir des contacts avec des oiseaux
contaminés.

Dans un second temps, il s’agit de déployer un
système d’information et d’alerte sous-régional à même de
réduire l’expansion de la maladie. Cette phase, la plus
élémentaire et la moins coûteuse, tarde cependant à voir le
jour, les différents Etats n’étant qu’à la phase d’installation des
structures devant mener ces opérations.

Jusqu’à présent, peu
de gouvernements disposent de stratégies bien affinées de
riposte, encore moins de budget conséquent pour faire face à
une éventuelle crise. Et pourtant, il faut agir avec promptitude et
efficacité. Un véritable casse-tête pour des pays
technologiquement et financièrement démunis qui ne doivent
leur salut qu’à la générosité, en général, de la communauté
internationale .Or les pays du Nord eux-mêmes, en proie au
fléau, ont de la peine à s’en sortir malgré la performance de
leurs infrastructures.

Déjà confrontés à d’autres fléaux mortels
qu’ils n’arrivent pas à maîtriser, les pays africains doivent
mobiliser de nouveaux moyens pour mener les campagnes
préventives de sensibilisation, vacciner les populations
exposées à la maladie, prendre en charge les personnes qui
viendraient à être infectées, dédommager les propriétaires de
volailles condamnées au bûcher , gérer une éventuelle
destruction de toute une filière génératrice d’importants
revenus et pourvoyeuse de nombreux emplois.

Comme il n’y a pas de demi-mesures en cas de grippe aviaire,
tout élevage malade est systématiquement abattu, et les
volatiles non atteints soumis à des régimes sévères de
surveillance (quarantaine, confinement, etc.) .Nos Etats
peuvent-ils supporter les coûts d’une telle opération ? Car, il
faudra bien convaincre les producteurs avec des
indemnisations conséquentes. Encore que pour beaucoup de
paysans, le petit élevage familial de volailles constitue la seule
source de revenus, et même un patrimoine qu’ils conservent
jalousement.

En Afrique, plus qu’ailleurs, le poulet a aussi une
valeur symbolique culturelle non marchande, puisqu’il est utilisé
dans divers rites tels que le mariage, les funérailles, les
sacrifices, etc.

Que serait une société africaine sans cet animal
aux multiples usages (économique, alimentaire et culturel) ? Il
est fort aisé d’imaginer que dans un tel contexte, un abattage à
grande échelle serait une vraie catastrophe dont les populations
mettraient du temps à se remettre.

La grippe aviaire, en ce
qu’elle touche à la fois les animaux et les êtres humains, est
donc une maladie qui exige une mise en commun des efforts,
tant au plan national que sous-régional pour réduire les risques
de propagation. Un défi de santé publique supplémentaire pour
les pays africains.

"Le Pays"

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